Les délires d'Akakia

dimanche, mars 29, 2020

Montréal, ville infectée. Les régions du Québec sous séquestre

Barrage routier à l'entrée de la route 175, à l'entrée de la Réserve faunique des Laurentides, pour protéger le Saguenay—Lac-Saint-Jean de l'épidémie venan de Montréal. De mémoire d'homme, du jamais vu.

« Les autorités de santé publique restreignent l’accès à huit régions plus vulnérables pour les protéger de la COVID-19 » titre le Journal de Montréal. C’est curieux comment la politique réussit à déformer la réalité avec des combinaisons de mots qui changent la structure du problème à laquelle nous sommes collectivement et individuellement confrontés. Raison évoquée : des 2498 personnes infectées l’extrême majorité s’en trouve dans le grand Montréal et ça pourrait contaminer les autres régions. Ce n’est pas que la manœuvre n’est pas bonne, nous en convenons tous et j’en suis... presque à 100%. Après tout, Montréal est infectée et le Québec pratiquement pas. 

Mais le problème, c’est que les régions ne peuvent plus bouger... sauf Montréal, l’épicentre de l’infection. Tout ce qui entre dans les régions passe par Montréal et arrive chez nous. Malgré la logique bon-enfant de ce resserrement, je vous avoue que j’ai un peu de misère non pas à comprendre le bien-fondé de la manœuvre, mais à m’y faire complètement. Ça me donne un drôle de goût dans la bouche...

Quoi qu’il en soit, ces contraintes, nous dit-on, sont essentielles et disparaîtront sitôt que l’épidémie sera jugulée. J’espère bien que oui ! Et ça reste à voir. J’espère que les autorités politiques et la police n’y prendront pas trop goût. À la faveur d’une crise exceptionnelle, ces institutions supérieures ont libéré une bête bien difficile à dompter une fois sortie de sa cage : celle de la répression contre la liberté. Maintenant qu’elles savent qu’elles peuvent complètement limiter les actions de tout un pays en le confinant. Maintenant qu’elles ont trouvé le mode d’emploi en mettant des barrages partout, en jouant sur la peur qui nous étreint et en égrainant par-ci par-là des champs d’interdits. Maintenant que la bête a goûté à ce sang nouveau, j’espère qu’on pourra la rentrer dans sa cage sitôt la menace partie et qu’on pourra reprendre notre vie à peu près comme elle était avant, qu’on ne se retrouvera pas avec des barrages à chaque petit tremblement de terre. Et ça, ça m’inquiète déjà.

Là, ça va ! Pour le moment. Mais connaissant la nature des institutions et les appétits de ceux et celles qui en vivent et les alimentent, je vous avoue que ça m’inquiète un peu. Pour l’heure, restons stoïques car il est vrai qu’on court un danger inédit, mais restons tout de même attentifs à ce qui va se passer tout de suite après. Peut-être serons-nous alors obligés de monter aux créneaux pour guerroyer afin de récupérer plusieurs de nos droits mis en quarantaine, et ça m’inquiète un peu beaucoup je vous avoue...

Akakia

samedi, mars 28, 2020

Le nettoyeur !


Gardez le sourire ! Rien n’est jamais si bon, jamais si mauvais. Ces temps difficiles nous en apprennent beaucoup sur nous et sur la vie.

J’espère que vous avez passé une bonne nuit. Moi, j'ai dormi avec ma douce comme un bébé et filé jusqu’aux premières lueurs du jour. Oui, il y a la pandémie, mais je me dis que ça va passer. Oui, le bilan des cas déclarés est assez dérangeant, surtout à Montréal. Oui, il y a beaucoup de papas et mamans qui s’inquiètent et je les comprends car moi aussi je m’inquiète pour mes enfants, mes petits-enfants et ma douce car je ne voudrais pas qu’ils souffrent. Mais je me dis qu’on est relativement entre bonnes mains, au Québec, avec l’équipe de M. Legault et tout ce beau monde à pied d’œuvre pour tenir le fort. Je me dis aussi que j’ai fait ce qu’il fallait pour ne pas être un risque pour moi-même et pour les autres. 

Ça fait plus de dix jours que je suis en total confinement. Petits étirements le matin pour éviter que mes os de 71 ans se rouillent, et une marche de 20 minutes derrière chez moi après le souper. Personne sur la rue St-Éphrem ni St-Ambroise. Presque le silence des grands bois, quand je surveille le buck au bout du fusil. Seul au monde. À Chicoutimi, les gens qui ne sont pas partis dans leurs chalets des monts Valin pour s’éloigner du virus, suivent les consignes avec civilité et font très bien les choses. Oh ! il y avait bien, voilà deux jours, une coiffeuse encore ouverte, mais hier je crois qu’elle avait compris que ce n’était pas une bonne idée et c’est maintenant porte close.

Il faut garder le moral. Tout est dans l’état d’esprit. Et malgré tous les drames qui nous sont communiqués par les médias de partout, je me dis que s’il y avait une place au monde où je voudrais me retrouver en cas d’une telle crise, c’est au Québec et le plus au nord possible, là où la distanciation sociale n’est vraiment pas un problème. Hier, j’ai visionné le film québécois présenté à Netflix : « Jusqu’au déclin ». Presque prémonitoire ! Un groupe de gars et de filles survivalistes réunis dans un chalet de notre arrière pays pour se pratiquer à un... « bris de normalité ». Et puis tout a foiré ! Quelqu’un a sauté avec son pipe-bombe dans les mains, les autres ont pris panique, et puis on s’est royalement entretués. Si vous voulez mon point de vue  sur cette sorte de commandos ; vraiment pas une bonne idée. La meilleure place où on est en sécurité en cas de bris de normalité, c’est en dehors de la grande ville, dans un quartier paisible, chez soi, avec des provisions pour deux ou trois semaines et de quoi tenir le fort, avec de bonnes chaussettes aux pieds et un verre d’apéro dans la main.

Excusez-moi ! On cogne à la porte. C’est le nettoyeur de virus qui arrive, la moppe à la main. Qualinet, le roi des nettoyeur, a de la compétition ce matin.

Akakia

vendredi, mars 27, 2020

Petit Chinois devenu gros et grand...


Quand j’étais à la petite école, dans les années cinquante, on nous demandait d’acheter des « Petits Chinois », 5 cents. On payait et ils étaient à nous. Comme les bélugas du Saguenay ! On nous disait que cet argent était recueilli pour leur permettre d’acheter un bol de riz. On était pauvre, du riz on n’en mangeait pas souvent car nous c’est des patates qu’on mangeait l’hiver pour ne pas mourir de faim. Mais ils étaient, dit-on, plus mal en point que nous. Alors c’était un devoir sacré. Et même sans le sou, on en achetait un, puis la maîtresse y inscrivait notre nom et plaçait sur le plat-bord du grand tableau noir le petit carton portant la photo du p’tit Chinois qu’on avait acheté. J’ignore combien ont acheté le même Chinois, mais nous étions sans doute plusieurs car le même visage apparaissait à de multiples reprises dans toutes les classes de mon école. Après tout, faut bien manger son bol de riz par jour. Il aurait été bien mal pris, le pauvre, si nous avions réclamé notre bien tous en même temps.

Toujours est-il que l’argent qu’on versait devait passer par l’Oeuvre pontifical de la Sainte-Enfance avant d’atteindre, disait-on, l’objet de notre achat pour qu’il puisse enfin manger son bol de riz. Cet achat en ligne nous donnait également droit à un lot d’indulgences plénières et nous donnait En surprime une chance de plus d’expier les péchés dont on nous accusait d’avoir fait avant d’entrer au confessionnal, et d’espérer atteindre ainsi le ciel un jour.

Aujourd’hui, quand je vois ce qu’est devenu la Chine, plein de questions d’adultes me viennent à l’esprit. Combien d’entre-nous avons payer pour le bol de riz quotidien de XI Jinping ? A voir comment il a profité, avec ses grosses joues et à le voir si bien portant, je me dis qu’on était pas mal de jeunes à l’avoir entretenu et je me demande, avec le Virus Chinois qui nous tue, si on a fait vraiment une bonne affaire ?! Autre question que je me pose par rapport à ce petit Chinois devenu gros et grand qui a menti à la face du monde pendant des semaines sur le virus dont il était l’hôte : combien de milliers de malades du Covid-19 la Chine aura-t-elle elle-même fait trépasser dans ses propres hôpitaux pour faire baisser la courbe épidémique qu’on nous sert dans les grands médias ??? Combien ?

Akakia

mardi, mars 24, 2020

Dépôt de bilan


Pendant les cinq années de prospérité que nous avons connues, le gouvernement libéral de Justin Trudeau a eu une occasion exceptionnelle, pour ne pas dire unique, d’engranger des surplus exceptionnels. Il était d’autant plus en bonne position pour ce faire, que le Parti conservateur lui avait laissé les finances publiques dans un état de santé impeccable. Mais ce n’est pas ce que les Libéraux ont fait. Pendant cinq ans, il ont dépensé sans compter et sans jamais écouter ceux qui réclamaient plus de retenue, plus de prudence, de se préparer pour des jours difficiles.

Or, aujourd’hui, avec la crise du Covid-19, les finances publiques du Canada sont sollicitées au-delà du supportable, et on se demande bien comment on va faire pour payer tout ça ! Et il y a de quoi s’inquiéter ! Jusqu’où pourrons nous aller à ce rythme et alors que la production des biens et services est à l’arrêt ? Du jamais vu ! Nul besoin d’être comptable agréé ou actuaire pour savoir qu’il y a des limites à ce que l’État pourra payer ? A ce rythme, encore combien de temps ?

Ces dizaines et dizaines de milliards de dollars que Trudeau a jeté par les fenêtres dans sa folie dépensière, nous en aurions bien besoin aujourd’hui. Mais voilà, nous ne les avons plus et notre ministre des Finances du Canada, ce jovialiste impénitent qui a dépensé sans compter, se prépare à venir chercher dans les poches des contribuables tout l’argent que nous n’avons plus parce qu’il l’a tiré par les fenêtres. Ce soir et demain, il est en train de passer une loi qui devrait lui permettre, pendant près de deux ans, à ramasser cet argent partout où il le jugera à propos : TPS, impôts, taxes nouvelles et retax. Parions que ce ne sera pas dans ce les poches des milliardaires bourrés comme des boudins qu’il va aller le chercher, mais dans celles des contribuables déjà étranglés par cette crise inédite

Cinq ans plus tard, c’est là où nous a amené ce gouvernement. Dans le gouffre où nous sommes aspirés par les événements. Tout ce qui nous arrive, crise du coronavirus, crise sanitaire, crise économique et crise financière, tout ça ça se prépare et, par conséquent, c’était prévisible et évitable. Ce que nous vivons aujourd’hui, cette situation, c’est le fruit de choix politique et c’est à ce système qui le sous-tend que nous le devons...

Akakia

dimanche, mars 22, 2020

Droits et libertés, le danger est réel – Restons vigilants...




Nous commençons à voir apparaître les oreilles de la bête ! À la loi québécoise « des mesures d’urgence sanitaire », qui est tout à fait convenable et convenu dans le drame planétaire que nous traversons ; à la loi « des mesures d’urgence sanitaire », dis-je bien, pourrait succéder la loi fédérale « des mesures de guerre » (rebaptisée trompeusement et perfidement « loi des mesures d'urgence»), et là ça deviendrait beaucoup plus grave ! Ceux qui ont connu la Crise d’Octobre au Québec en savent quelque chose. Emprisonnement des poètes, fin de la liberté de presse et de parole, emprisonnement de journalistes, couvre-feu, exactions policières. Bref, l’arbitraire prend le pas sur les règles de droit et la justice.

Pour l’heure, la crise sanitaire est telle, que la situation exige que nous nous tassions un peu et que nous acceptions de perdre MOMENTANÉMENT (je dis bien MOMENTANÉMENT et je souligne) quelques-unes de nos libertés pour permettre au gouvernement de faire tout ce qui est en son pouvoir afin de limiter les dégâts et sauver des vies. Et là, ça pourrait être infiniment plus grave et conséquent pour la suite des choses, si jamais cette situation se poursuivait et s’aggravait au-delà du supportable. Car nous nageons en pleine inconnue et nous ignorons totalement jusqu’où cela pourrait aller.

Pas de souci, si ça ne dure que le temps de la crise, quelques semaines voire deux ou trois mois. Mais il y a un mais ! Une crise, par définition, c’est passager et il faut que ça le reste ! Car la démocratie est un héritage bien fragile. Elle peut en prendre pendant un certain temps, mais elle a aussi ses limites. Et cette limite s’appelle la « Raison d’État » qui est le principe fondamental au non duquel l’État (c’est-à-dire le top niveau de l’institution suprême qui protège le système... pour le système !) se trouve justifié de violer à la fois les droits collectifs et les droits individuels pour assurer sa maîtrise du pouvoir. Et si cette « Raison d’État » se met à déraper, comme cela est devenu possible dépendamment de la gravité et de la persistance de la crise, nous risquons d’en baver plus que nécessaire et de nous ramasser dans la même situation que les Chinois.

Mais comme on dit : à tout malheur quelque chose est bon. Cette crise très grave que nous traversons va nous offrir une opportunité unique que nous n’aurions jamais eu à exploiter sans cela : et je parle ici de la force de nos Constitutions qui est l’ultime protection dont nous nous sommes dotés collectivement pour empêcher que des dictateurs en puissance utilisent ce prétexte de crise grave pour se maintenir au pouvoir envers et contre tous. N’oublions jamais que pour les abuseurs de pouvoir, la fin justifie toujours les moyens, et que c’est toujours au nom du bien commun qu’un système dégradé et menacé justifie ses exactions contre les droits et libertés fondamentaux. Et dans ces circonstances, je n’oublie pas que celui qui est à la tête du Canada présentement est faible et son pouvoir menacé. Je n’oublie pas non plus que la seule fois de ma vie où j’ai vu mes droits bafoués par la loi des mesures de guerre, fut lors de la Crise d’Octobre 1970 et je n’oublierai jamais que celui qui l’a décrétée est nul autre que le papa de l’actuel premier ministre.

A bon entendeur salut ! Restons sur nos gardes ! Car le combat que nous devrons livrer après la crise sera peut être le combat de notre vie démocratique, celui de nos droits et libertés, l’héritage de 500 ans d’histoire...

Akakia

dimanche, mars 15, 2020

Coronavirus : À quelque chose malheur est bon...


Au plan international, Xi Jinping, dictateur à vie de la Chine impériale, est plus que jamais engagé dans une bataille idéologique pour montrer que son système est supérieur à celui des démocraties libérales, notamment sur l’efficacité de combattre l'épidémie de coronavirus que cette puissante dictature planétaire a créé... 

Si on avait oublié ce qu’est une société, si nos dirigeants l’avaient mis de côté eux aussi pour répondre d’abord aux besoins des possédants, aujourd’hui on commence à comprendre, par la force des événements, ce qu’est une société. Du plus haut niveau social qui trône sur des centaines de milliards de $$$$, au plus modeste qui couche dans la rue en se demandant s’il y survivra jusqu’au petit matin, l’actualité criante de ces derniers jours en apporte la preuve mortifère : nous sommes tous interdépendants et chacun joue un rôle conséquent, vital même. Impossible d’en sortir.

Hier, dans le réputé journal Le Monde, le très à gauche Jean-Luc Mélenchon, a tenté de tirer profit de la crise du coronavirus pour fustiger le président Macron et tous ces suppôts du néolibéralisme (sic) ! Un vautour au-dessus des cadavres pour tirer tout ce qu’il en peut ne pourrait faire mieux ! Et il n’y a pas été de main morte le trublion en parlant d’un « signal de la déroute totale » de tout ce que ce système incarne. « C’est un grand moment de notre histoire », écrit-il la bave à la bouche . « On ne sait pas ce qui suivra, quelle va être la mortalité que va déclencher cette épidémie, mais en tout cas, on connaît déjà un mort, c’est le système libéral. » (Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise). La fin du monde à l’entendre !

Je n’aime pas Mélenchon et je ne suis pas de gauche. Je dois dire par contre qu’il n’a pas faux partout pour autant et, qu’à un certain niveau il y a même du vrai dans ce qu’il dit. Son problème, c’est qu’il profite de cette confusion des genres et de la peur installée pour détourner l’attention médiatique au profit de l’idéologie qu’il défend. C’est un peu comme Xi Jinping, qui s’en vient nous sermonner en disant que son système a vaincu le virus grâce à la dictature dont il est le maître absolu et que, si nous sommes mal pris aujourd’hui, c’est à cause de la démocratie. Quand même ! Son pays a créé le mortel virus dans des circonstances pour le moins ténébreuses. Là où le mal a pris naissance, le peuple chinois vit dans des conditions sanitaires qui relèvent du Moyen-Age. Cela fait, ce gros salopard a menti effrontément à la face de son peuple et du monde pendant des semaines sur tout ce qui concerne la maladie et sa propagation. Bref, il nous a refilé ses morpions mortels et voila qu’il vient nous dire que c’est de notre faute si nous nous grattons !

Au-delà de tous ces discours détournés pour des fins idéologiques. Au-delà de cette récupération politique honteuse et de la pagaille que tout cela crée, une chose demeure certaine cependant : qu’on soit de gauche ou de droite, qu’on soit de l’école de Soros ou de la simplicité volontaire, la nature est en train de faire le travail que notre société planétaire n’a pas été en mesure de faire pour une raison et pour une autre. Ce n’est pas une menace de le prétendre, car la nature n’a pas d’état d’âme. C’est un état de fait. Soit on change dans nos fondements, soit nous en payons le prix. C’est l’un ou c’est l’autre.

Voyons les choses autrement. Le coronavirus, comme son nom l’indique, est un virus créé dans une société donnée. Il crée une épidémie, et les épidémies sont crées par le système, quel qu’il soit, suite à des décisions politiques non seulement nationales mais mondiales. Il apporte la preuve brutale que la mondialisation, comme elle est pratiquée, est malsaine. Elle n’a pas rempli ses promesses et doit être repensée de fond en comble. Rappelez-vous seulement de la Revolution française. Une année plus froide qui crée une famine qui pousse les femmes à bout de patience jusqu’à Versailles pour réveiller son roi et sa reine, et puis tout déboule. Les trente années qui ont suivi voire même le siècle en aura été un de plus grandes souffrances pour la France. Et je crois que nous y sommes presque...
Akakia

samedi, mars 07, 2020

Revendications autochtones – Nous vous avions averti !


À la une du journal Le Quotidien du 15 juillet 2000 : Daniel Larouche (historien et chercheur), Charles-Julien Gauvin (journaliste), Charles Côté (sociologue à l'emploi du ministère des Affaires sociales et de la Santé), Mario Tremblay et moi-même. Manque la photo de Richard Harvey qui était des signataires de la « Déclaration du 14 Juillet 2000

Depuis le début de la dernière crise indienne qui a fortement secoué le Canada et le Québec, on a pu voir à quoi pouvait ressembler un pays qui a oublié ce que signifiait le mot PAYS, sa souveraineté, le sens commun, et le principe fondamental que tous les citoyens naissent égaux en droit. Encore avant-hier, hier et ce matin, de très beaux textes de Mario Dumont, de Richard Martineau, Mathieu-Bock-Côté, Gilles Proulx, pour décrier le fiasco épouvantable de la gestion de la dernière crise indienne. Et avec tout ce que le pays et la province ont laissé sur le champ de bataille, honneur compris, c’est loin d’être terminé. Pour le courage, on s’est même rendu jusqu’au déshonneur que nous devons tous aujourd’hui assumer même si nous étions pour la manière ferme.

Fallait pas brouiller l’eau au cas où les Indiens prendraient la mouche ! Les Mohawks ont des AK 47, pas grave, le gouvernement canadien s'en occupe et est en train de monter un projet de loi pour interdire les armes semi-automatiques utilisées pour la chasse et le tir sportif aux « non autochtones » respectueux des lois. La belle affaire ! Comme ça, on est sûr qu'il n'y aura pas de trouble car seuls les Indiens seront armés de carabines pourtant déjà prohibées, et l’ONU sera contente de Trudeau qui attend son retour d’ascenseur...

En juillet 2000, un groupe de six citoyens dont je faisais partie (Charles Côté, Daniel Larouche, Charles-Julien Gauvin, Mario Tremblay, Richard Harvey et moi-même, avions essayé de vous avertir de ce qui s'en venait dans le cadre d'un projet de traité devant être signé entre les gouvernement provincial et fédéral et les Ilnuts. En gros, ce traité reconnaissait des droits discrétionnaires à moins de 3% de la population du territoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean–Côte-Nord, reconnaissait également le titre aborigène à ce même segment de la population, un droit qui leur aurait conféré l'entière propriété du territoire légitime et légal et qui aurait relégué en l’état de citoyens de seconde zone, les 97% des citoyens formant sa population.

Quand nous avons essayé d'avertir la population du Québec que ce n'était qu'un début et qu'aucune région du Québec n'en serait épargnée à moyen terme, personne ne nous a écoutés. Montréal, qui se trouvait bien loin du territoire impliqué sur le coup, ne voyait pas la pertinence de notre contestation et préférait se liguer contre nous en jouant la carte truquée d'un faux sentiment de culpabilité envers les peuples autochtones du Canada. Malgré toutes ces contraintes, nous avons guerroyé pendant quatre ans pour faire échouer ce traité. Une commission parlementaire fut alors instituée en 2003 pour tenter d'écraser la contestation populaire. Je me suis rendue au Parlement où j'étais attendue de pied ferme pour être entendue par des députés incultes à tous égards sur la question autochtone et, pire encore, qui ignoraient totalement la différence entre droits collectifs et droits individuels, le tout plaidant en faveur des Ilnutsh sous le principe insane qu'il fallait éviter toute embrouille avec eux et que mieux valait une mauvaise entente que des poursuites devant les Cours de justice du pays.

Nous étions seuls au monde pour parler au non du droit de tous. Nous étions seuls pour tenter d'expliquer à tout ce beau monde que si on ne se reprenait pas en main nous allions y perdre au change à court, moyen et long terme. Et aujourd'hui, maintenant que c'est Montréal qui est affectée, les journalistes s'énervent. Je me souviens qu'à l'époque j’ai dû guerroyer fort contre tous les journaux du pays jusqu'au jour où les Hurons ont commencé à revendiquer la propriété du territoire de la ville de Québec et, depuis quelque temps celui de l'Île d'Orléans. Et puis les Mohawks s'y sont mis pour revendiquer l'Île de Montréal, un territoire qu'ils n'habitent pourtant que depuis leur arrivée dans la réduction du Sault-Saint-Louis, en 1667, donc après l'équipée de Maisonneuve en 1642.

Dans le mémoire que j'ai déposé à l'Assemblée nationale le 12 février 2003, j'avais bien pris soin d'énoncer les principes de base fondamentaux que nous défendions. Je vous en livre donc un extrait dans lequel l'essentiel est énoncé. Bref, si on nous avait écoutés à l'époque, et si les gouvernements, surtout celui de Québec, avaient cessé leurs magouilles destinées à dépouiller le peuple citoyen de ses droits sur son territoire dans l'idée sordide de brader nos ressources naturelles en procédant avec quelques chefs avides de s'en mettre plein les poches. Si nous avions eu une écoute des grands médias qui crient à l'infamie aujourd'hui, nous n'en serions pas rendus là aujourd’hui, avec un pays qui a perdu son sens, perdu la confiance de ses citoyens, perdu son honorabilité, perdu son honneur, perdu sa souveraineté sur son propre territoire et miné ses chances d'avenir. Essayez de recoller tout ça maintenant. Venez nous seriner les droits de la collectivité, la justice pour tous et déblatérer sur le principe de l’égalité des chances pour tous que vous avez foulé aux pieds. Ce qui nous arrive aujourd'hui collectivement, nous vous l'avions annoncé, et le résultat c’est à vous tous, les élus, les ministres et les premiers ministres que nous le devons.

Bon Samedi

Akakia

Extrait du mémoire que j'ai présenté et déposé à l'Assemblée nationale, le 12 février 2003 :

« Dans le contexte de cette même Loi suprême [la Constitution du Canada], je réclame donc, pour moi-même, pour ma descendance et pour les 368,000 laissés-pour-compte des collectivités régionales du Saguenay–Lac-Saint-Jean–Côte-Nord : les mêmes reconnaissances, les mêmes protections, les mêmes privilèges et le même droit au bonheur ; en vertu de l’article 1 qui assure que les droits et libertés « ne peuvent être restreints que par une règle de droit, dans des limites qui soient raisonnables et dont la justification puisse se démontrer dans le cadre d’une société libre et démocratique » ; en vertu de l’article 15 qui établit que « la loi ne fait acception de personne et s’applique également à tous, et [que] tous ont droit à la même protection et au même bénéfice de la loi, indépendamment de toute discrimination 3, notamment des discriminations fondées sur la race, l’origine nationale ou ethnique, la couleur, la religion, le sexe, l’âge ou les déficiences mentales » ; en vertu de l’article 36.(1 a) qui oblige les Parlements et les gouvernements provinciaux et fédéral à « promouvoir l’égalité des chances de tous les Canadiens dans la recherche de leur bien-être » ; et en vertu de l’article 52.(1) stipulant que « la Constitution du Canada est la loi suprême du Canada ; [et qu’]elle rend inopérantes les dispositions incompatibles de toute autre règle de droit ».»

Pour le texte au complet du Mémoire déposé au Parlement en 2003, voici le lien internet :
http://classiques.uqac.ca/…/me…/Commission_parlementaire.pdf