Pont Samuel-de-Champlain, on ne pouvait pas nommer mieux
Enfin, un nom qui parle de Nous et qui Nous renvoie la juste image de ce
que Nous sommes devenus dans la continuité. Aucun personnage de notre
histoire pouvait nous rendre un plus juste reflet de la nation
québécoise. Un peuple et une nation nés d’une rencontre exceptionnelle
entre l’Europe et l’Amérique. Ceux qui nous dénigrent aujourd’hui dans
le débat sur l’identité, auraient intérêt à revoir la vie de cet
explorateur d’exception à qui l’histoire reconnaît la fondation de la Nouvelle-France. Pendant que les Anglais et les Espagnols mettaient en place des
politiques d’extermination des populations autochtones rencontrées dans
leurs espaces coloniaux, les Français eux, privilégiaient la rencontre
des peuples et le mariage entre les hommes venus de France avec les
femmes autochtones.
Ce sont donc deux visions du monde totalement opposées qui ont donné des fruits complètement différents.
Champlain aimait profondément l’Amérique et les Indiens, et il l’a prouvé tout au long de sa présence dans la vallée du Saint-Laurent jusqu’à sa mort survenue à Québec le 25 décembre 1635. À cet égard, il a même été le premier Européen à pactiser avec les Indiens. Il l’a fait d’un cœur sincère lors de la fameuse rencontre de la pointe Saint-Mathieu (en face de Tadoussac), en 1603, avec le chef Anadabijou qui l’a autorisé à s’installer sur le territoire en échange d’une aide militaire contre les Iroquois, leurs ennemis séculaires. Et il a confirmé ses bons sentiments envers les Indiens trente ans plus tard, en 1633, avec le chef Capitanal, quand il lui a proposé de faire un nouveau peuple (le peuple Métis) en mariant ses jeunes hommes venus de France avec les jeunes femmes de l’Alliance algique (huronnes, Montagnaises, Algonquinnes, Micmaques, etc.).
L’esprit de cette rencontre des peuples véhiculé par Champlain est toujours en nous et a fait de nous ce que nous sommes devenus. Mieux que quiconque, au nom de son pays, il a construit un pont entre la France et le Saint-Laurent, entre les Français et les Indiens, et il est tout à fait symbolique qu’on attribue son nom en entier au pont qui relie la Métropole au reste du Québec. Il reste maintenant à la Métropole de ne pas l’oublier...
Akakia