La vente d'Hydro AbitibiBowater, l’assaut final !...
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Hydro AbitibiBowater, le retour de la menace
Depuis quelques jours, on fait grandement état de la manoeuvre équivoque d'AbitibiBowater eu égard aux centrales hydro-électriques dont elle a la garde au Saguenay–Lac-Saint-Jean en vertu d'un bail d’utilisation sensé être donnant-donnant, c'est-à-dire prospérité pour le peuple et prospérité pour l'entreprise (voir à ce sujet les textes des journalistes Louis Tremblay et Bertrand Tremblay, publiés dans « Le Quotidien » des 21 et 24 janvier 2011).
La semaine dernière, ameutés par une « manoeuvre comptable inquiétante chez AbitibiBowater », les chefs syndicaux sonnaient le tocsin. Puis ce fut au tour du député fédéral Jean-Pierre Blackburn suivi derechef par la député et chef du PQ, Pauline Marois, à faire des entrechats devant les caméras du Saguenay.
Quand les chefs syndicaux crient « danger danger » et montrent les dents face à l'encontre de ce cadavre d'industrie qu'est devenue AbitibiBowater, je me dis qu'il n'est jamais trop tard pour comprendre et agir dans le bon sens ! Quand un député fédéral, qui n'est pas considéré comme le plus brave et le plus futé de nos députés à Ottawa (c'est le moins qu'on puisse dire !), ose enfin ouvrir la bouche pour qualifier la manoeuvre de la multinationale banqueroutière de... « décision pernicieuse » et qu'il somme le gouvernement provincial de mettre ses culottes, alors là je me dis que ce ministre ne fait pas semblant d’être brave pour rien et que des élections fédérales ne sont certainement pas loin dans l'ordre du jour de son parti. Et quand Pauline Marois, de passage à Saint-Ambroise , « prône la fermeté » envers la multinationale et qu’elle réclame des « bénéfices » pour la région productrice, je ne peux m'empêcher de penser qu'elle aurait dû le faire, la marquise, quand elle était la madame forte du parti au pouvoir au Parlement de Québec, à côté de Marc-André Bédard, Jacques Brassard et Lucien Bouchard, trois fils du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Plus facile à dire qu'à faire quand on fait des grimaces à Ottawa (qui n'est pas propriétaire des ressources naturelles des provinces) et qu'on siège à l'opposition comme aspirante au fauteuil de premier-ministre du Québec ! Car, s'il y avait un temps pour Madame Marois d'entreprendre la décentralisation des pouvoirs à Québec versus les régions, c'était bien lorsqu'elle y était en femme forte du Gouvernement et que rien ne lui était refusée...
La vente des derniers bijoux de famille et la fin de l'industrie papetière au Saguenay–Lac-Saint-Jean
Pour ceux (et celles, évidemment !) qui ont la mémoire courte, j'aimerais leur rappeler que ce n'est pas la première fois que la détentrice des droits hydroélectriques associés à la défunte Compagnie Price (mangée et digérée par l’actuelle AbitibiBowater), tente de vendre les derniers bijoux de famille (qui sont les centrales des rivières Chicoutimi, au Sable et Shipshaw) pour se laver, une fois pour toutes, de ses derniers devoirs envers le peuple du Saguenay–Lac-Saint-Jean qu'elle a déjà sucé jusqu'à la moelle. En effet, de 1985 à 1994, les régionaux doivent se rappeler qu’ils ont dû guerroyer sabre au clair pour la contraindre à renoncer à son projet de vendre un bien qui, en fait, ne lui appartient pas vraiment puisqu'il appartient à ce peuple en guenilles qui n'en finit plus de se faire dépouiller de ses droits, de ses biens et de ses haillons. Le 16 mars 1991, dans un éditorial publié dans « Le Quotidien », le journaliste Bertrand Tremblay, en mots très polis (trop polis à mon goût !), étalait le danger qui nous guettait alors au grand jour et appelait la région à « s'interroger sérieusement sur les conséquences de la perte éventuelle de l'avantage comparatif que représente le réseau hydroélectrique d'Abitibi-Price ».
Les affaires étant les affaires, deux ans plus tard, en 1993, la multinationale revenant à la charge, j'avais personnellement repris le flambeau pour mettre en garde la population du retour potentiel de la menace. Dans un texte très incisif publié dans la revue « L'Activité Économique » de janvier-frévrier 1994 (titré « La vente du réseau Hydro-Price serait un vol manifeste »), je concluais : « Parce que la rentabilité et la productivité des usines d'Alma et de Kénogami –donc les emplois qui y sont rattachés– sont indissociables des centrales hydro-électriques, la vente de l'un ou l'autre apparaît alors impensable. La suite est facilement prévisible !!! Hydro-Price vendue, la compagnie Abitibi-Price aurait les coudées franches pour abandonner par la suite l'exploitation de ses usines désuètes qui, redisons-le, ne sont plus rentables depuis la fin des années quatre-vingt. »
Encore une fois, l’histoire m'aura donné trop rapidement raison dans cette sordide affaire. Loin de s'être atténuée, la menace de la vente de ce réseau qui émeut bien du monde ces jours-ci au Saguenay–Lac-Saint-Jean, prépare la fermeture définitive des usines papetières d'Alma et de Kénogami, dernières composantes de ce qui était encore, voilà deux décennies à peine, le fleuron de l'industrie forestière du Québec voire du Canada si ce n’est de l'Amérique du Nord toute entière. Avouons que, pour un régionaliste de ma trempe qui, depuis un quart de siècle, voit mourir à petit feu son pays intime au profit d’une bande de boursificoteurs étrangers, qu’il y a de quoi s’inquiéter pour la suite du monde et des choses qui nous concernent en propre…
En bon entendeur, salut !
Akakia
Hydro AbitibiBowater, le retour de la menace
Depuis quelques jours, on fait grandement état de la manoeuvre équivoque d'AbitibiBowater eu égard aux centrales hydro-électriques dont elle a la garde au Saguenay–Lac-Saint-Jean en vertu d'un bail d’utilisation sensé être donnant-donnant, c'est-à-dire prospérité pour le peuple et prospérité pour l'entreprise (voir à ce sujet les textes des journalistes Louis Tremblay et Bertrand Tremblay, publiés dans « Le Quotidien » des 21 et 24 janvier 2011).
La semaine dernière, ameutés par une « manoeuvre comptable inquiétante chez AbitibiBowater », les chefs syndicaux sonnaient le tocsin. Puis ce fut au tour du député fédéral Jean-Pierre Blackburn suivi derechef par la député et chef du PQ, Pauline Marois, à faire des entrechats devant les caméras du Saguenay.
Quand les chefs syndicaux crient « danger danger » et montrent les dents face à l'encontre de ce cadavre d'industrie qu'est devenue AbitibiBowater, je me dis qu'il n'est jamais trop tard pour comprendre et agir dans le bon sens ! Quand un député fédéral, qui n'est pas considéré comme le plus brave et le plus futé de nos députés à Ottawa (c'est le moins qu'on puisse dire !), ose enfin ouvrir la bouche pour qualifier la manoeuvre de la multinationale banqueroutière de... « décision pernicieuse » et qu'il somme le gouvernement provincial de mettre ses culottes, alors là je me dis que ce ministre ne fait pas semblant d’être brave pour rien et que des élections fédérales ne sont certainement pas loin dans l'ordre du jour de son parti. Et quand Pauline Marois, de passage à Saint-Ambroise , « prône la fermeté » envers la multinationale et qu’elle réclame des « bénéfices » pour la région productrice, je ne peux m'empêcher de penser qu'elle aurait dû le faire, la marquise, quand elle était la madame forte du parti au pouvoir au Parlement de Québec, à côté de Marc-André Bédard, Jacques Brassard et Lucien Bouchard, trois fils du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Plus facile à dire qu'à faire quand on fait des grimaces à Ottawa (qui n'est pas propriétaire des ressources naturelles des provinces) et qu'on siège à l'opposition comme aspirante au fauteuil de premier-ministre du Québec ! Car, s'il y avait un temps pour Madame Marois d'entreprendre la décentralisation des pouvoirs à Québec versus les régions, c'était bien lorsqu'elle y était en femme forte du Gouvernement et que rien ne lui était refusée...
La vente des derniers bijoux de famille et la fin de l'industrie papetière au Saguenay–Lac-Saint-Jean
Pour ceux (et celles, évidemment !) qui ont la mémoire courte, j'aimerais leur rappeler que ce n'est pas la première fois que la détentrice des droits hydroélectriques associés à la défunte Compagnie Price (mangée et digérée par l’actuelle AbitibiBowater), tente de vendre les derniers bijoux de famille (qui sont les centrales des rivières Chicoutimi, au Sable et Shipshaw) pour se laver, une fois pour toutes, de ses derniers devoirs envers le peuple du Saguenay–Lac-Saint-Jean qu'elle a déjà sucé jusqu'à la moelle. En effet, de 1985 à 1994, les régionaux doivent se rappeler qu’ils ont dû guerroyer sabre au clair pour la contraindre à renoncer à son projet de vendre un bien qui, en fait, ne lui appartient pas vraiment puisqu'il appartient à ce peuple en guenilles qui n'en finit plus de se faire dépouiller de ses droits, de ses biens et de ses haillons. Le 16 mars 1991, dans un éditorial publié dans « Le Quotidien », le journaliste Bertrand Tremblay, en mots très polis (trop polis à mon goût !), étalait le danger qui nous guettait alors au grand jour et appelait la région à « s'interroger sérieusement sur les conséquences de la perte éventuelle de l'avantage comparatif que représente le réseau hydroélectrique d'Abitibi-Price ».
Les affaires étant les affaires, deux ans plus tard, en 1993, la multinationale revenant à la charge, j'avais personnellement repris le flambeau pour mettre en garde la population du retour potentiel de la menace. Dans un texte très incisif publié dans la revue « L'Activité Économique » de janvier-frévrier 1994 (titré « La vente du réseau Hydro-Price serait un vol manifeste »), je concluais : « Parce que la rentabilité et la productivité des usines d'Alma et de Kénogami –donc les emplois qui y sont rattachés– sont indissociables des centrales hydro-électriques, la vente de l'un ou l'autre apparaît alors impensable. La suite est facilement prévisible !!! Hydro-Price vendue, la compagnie Abitibi-Price aurait les coudées franches pour abandonner par la suite l'exploitation de ses usines désuètes qui, redisons-le, ne sont plus rentables depuis la fin des années quatre-vingt. »
Encore une fois, l’histoire m'aura donné trop rapidement raison dans cette sordide affaire. Loin de s'être atténuée, la menace de la vente de ce réseau qui émeut bien du monde ces jours-ci au Saguenay–Lac-Saint-Jean, prépare la fermeture définitive des usines papetières d'Alma et de Kénogami, dernières composantes de ce qui était encore, voilà deux décennies à peine, le fleuron de l'industrie forestière du Québec voire du Canada si ce n’est de l'Amérique du Nord toute entière. Avouons que, pour un régionaliste de ma trempe qui, depuis un quart de siècle, voit mourir à petit feu son pays intime au profit d’une bande de boursificoteurs étrangers, qu’il y a de quoi s’inquiéter pour la suite du monde et des choses qui nous concernent en propre…
En bon entendeur, salut !
Akakia