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Métis canadien devant son wigwam. Son arme à feu est le plus grand bien matériel qu'il possède. Et son plus bel espoir est de la transmettre à un de ses enfants avec l'héritage de la liberté. |
La question qui tue !
« Pourquoi ne pas
vouloir enregistrer vos armes à feu ? Qu’est-ce que cela peut bien vous enlever
dans votre pratique et vos droits ? » C’est la question
qui tue, le mantra des anti-armes à feu qui n’ont que cet argument fallacieux à
opposer aux propriétaires de ces instruments qui défendent leurs droits et
libertés. Cette question roule tout le temps, sitôt qu’on l’aborde dans un
échange de points de vue et dès qu’on la soulève dans les médias. C’est
d’ailleurs l’argument massue du premier ministre Philippe Couillard et de son
ministre de la Sécurité publique qui n’ont jamais été foutus d’expliquer le
vrai pourquoi de leur acharnement sur la question de l’enregistrement
obligatoire des armes à feu d’épaule. Une loi empoisonnée qu’ils ont votée à
l’encontre des populations régionales et des peuples fondateurs du pays.
En fait, la question ne devrait pas être « pourquoi les propriétaires légitimes refusent-ils la nouvelle loi » ?
mais plutôt… pourquoi les gouvernements des deux paliers supérieurs
s’acharnent-ils, ainsi, depuis la loi de 1977 (date de l’entrée en vigueur d’un
permis de possession et d’achat) à en resserrer les contrôles en dépit du
vibrant refus d’une majorité ? À chaque fois que le parti libéral prend le
pouvoir tant à Québec qu’à Ottawa, la question du contrôle des armes à feu
ressurgit dans le menu législatif. Bien que cette volonté politique soit
aujourd’hui intégrée au calendrier de l’ensemble des pays démocratiques de
l’Occident (exception faite des Etats-Unis et de la Tchéquie qui vient de s’ouvrir
au port d’arme citoyen) ; bien qu’elle ait été l’objet, tout dernièrement, d’un
traité malveillant concocté par l’ONU qui l’a associé à son projet de
gouvernement mondial, il faut tout de suite reconnaître, que chez nous, au
Canada, grâce au zèle du présent gouvernement libéral, ce programme liberticide
a pris une dimension qui dépasse largement la nécessité du moment et qui ne
s’indispose pas de trahir la réalité culturelle fondamentale de notre pays. En
effet, depuis la Crise d’Octobre de l’automne 1970, plusieurs lois restrictives
en matière de possession et d’utilisation d’armes à feu ont été votées, tant au
niveau fédéral que provincial, en dépit du fait que cette responsabilité soit
de juridiction exclusivement fédérale.
Dans cette
quête de l’État qui va à l’encontre des libertés fondamentales des Canadiens de
souche et de leur culture ancestrale, cette question revêt une dimension à la
fois symbolique et pratique et constitue, à elle seule, le meilleur indicateur
pour jauger de la perte graduelle de nos droits et libertés en dépit de la Charte canadienne des droits et libertés de
la personne censée les protéger depuis 1982. Dans la tête des honnêtes
propriétaires d’armes à feu, chacune des restrictions annoncées est perçue
comme une menace ! Elle imprime, chez eux, une pression de moins en moins
soutenable sur la notion de liberté telle que perçue au fil de notre histoire et
ressentie instinctivement par les individus qui y sont attachés intrinsèquement.
À cet égard, la mécanique du programme libéral, depuis l’ère de Pierre Elliot
Trudeau, se lit ainsi : au fur et à mesure que l’État centralisateur
récupère une liberté individuelle, il augmente son pouvoir sur les individus
sous prétexte du bien collectif et de la sécurité publique, et il le fait
conséquemment au profit des institutions complices et au détriment du citoyen. Une
cuillerée à la fois, la tactique est efficace et a fait ses preuves depuis
longtemps !...
Un contrat social à
redéfinir
La vie en collectivité dans un pays démocratique « implique le sacrifice
d’un certain nombre de libertés individuelles », ce qui est
tout à fait acceptable dans le cadre d’un honnête contrat social où tout un
chacun doit donner du sien. Ainsi, chaque société choisit elle-même les
sacrifices à faire en fonction du coût, que ceux qui décident au nom de tous,
soient prêts à payer. Plus prosaïquement, dans le cas du contrôle des armes à
feu au Canada, le problème vient cependant du fait que ceux qui en font les
frais n’ont aucune emprise sur les décisions et que le groupe dominant qui les
prend en leur nom ne perd strictement rien au terme de l’exercice. Dans un tel
contexte, on comprendra pourquoi, depuis 1977, les propriétaires canadiens
d’armes à feu perdent sur toute la ligne et n’ont jamais la voix au chapitre,
exception faite du court moment de détente apporté par le gouvernement
conservateur de Stephen Harper. Ces gens qui décident pour nous et qui vont à
l’encontre de nos droits fondamentaux sont totalement indifférents des
sacrifices que nos grands-pères et nos grands-mères ont dû consentir à travers
les moments troubles de notre histoire pour nous les transmettre.
Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Plus l’État
rétrécit le pouvoir des individus, plus il accroît celui des institutions, de
la police, des associations et des communautés culturelles sur lesquelles il
appuie sa domination. Et cette lutte, de plus en plus exacerbée, entre les
droits individuels et les droits collectifs, s’est accentuée avec le
rapatriement constitutionnel de 1982. Elle oppose de plus en plus
pernicieusement les articles 6 à 12 de la Charte
canadienne des droits et libertés de la personne (qui correspondent aux
droits et protections des individus), à l’article 27 du même document (qui
correspond aux pouvoirs des communautés) et aux principes de « justice fondamentale » (qui sont les
paramètres constitutionnels du droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de
sa personne).
Cette lutte, dans laquelle s’opposent manifestement la nouvelle
droite individualiste, non-interventionniste et libertariste (entendons
défenseur de la liberté comme un droit naturel), et la nouvelle gauche ultra
féministe, moralisatrice, régalienne et mondialiste ; cette lutte, dis-je bien,
est désormais intentionnellement confondue par le gouvernement dans le tout à
l’État, le bien commun et la sécurité publique, des notions foure-tout de plus
en plus vidées de leur sens propre. Et c’est ce qui explique, en quelque sorte,
pourquoi le mouvement pro-arme est inévitablement soutenu par les individus qui
n’en peuvent plus de voir leurs libertés traditionnelles rétrécir comme une
peau de chagrin ; pourquoi ce sont toujours les groupements associés à la
nouvelle gauche et aux institutions gouvernementales qui, sans jamais se
lasser, réclament des lois de plus en plus contraignantes sur le contrôle des
armes à feu ; pourquoi, au final, ce sont toujours les honnêtes citoyens,
individuellement, et le bon peuple des régions ressources qui écopent.
Armes à feu et lutte
de classes
La question culturelle et collectiviste (entendons le
multiculturalisme) s’inscrit donc au cœur même de cette agression
communautariste et de ce dérapage d’une démocratie qui semble formellement
décidée à faire triompher le collectif, insidieusement associé au bien commun
et présenté comme moralement sain, au détriment des libertés individuelles
présentées comme rétrogrades, malsaines et moralement mauvaises.
À quelque part du débat entre pro-armes à feu et anti-armes à feu,
au Canada (comme aux États-Unis d’ailleurs) cet affrontement revêt alors un
caractère idéologique marqué par des modulations géographiques et culturelles
bien tranchées qui remettent en question les fondements mêmes de la société
canadienne. Dans ce contexte, il s’agit donc d’une véritable lutte de classes
opposant métropoles et régions ressources, villes et campagnes, mouvements
communautaristes et Canadiens de souche, culture mondialiste et culture
autochtone, nouvelle gauche et nouvelle droite, à la rigueur femmes et hommes.
Contrairement aux luttes de classes qui ont secoué le XXe siècle, ce conflit
n’a pas pour fondements des considérations économiques, bien que cet argument
soit évoqué régulièrement par la faction pro-armes à feu ; il repose plutôt et
essentiellement sur des valeurs culturelles et identitaires, des traditions
ancestrales gravées dans notre code génétique et des racines historiques
profondes, lesquelles valeurs, dans le contexte des apports migratoires
invasifs et incontrôlés qui affligent notre pays, contribuent à exacerber les
tendances et les tensions.
Dans ce dévoiement de la démocratie canadienne, on peut d’ors et déjà
comprendre que l’État, qui a appris à instrumentaliser ces associations
humaines pour dominer sans partage, ne s’arrêtera que lorsqu’il aura réduit
l’individu à sa plus totale soumission et qu’il aura récupéré du même souffle
la totalité des pouvoirs et prérogatives sur lui, au nom de la nouvelle
diversité culturelle canadienne, du multiculturalisme et du fameux « bien vivre ensemble » !
C’est ce qui se passe d’ailleurs dans les dictatures qui éreintent
présentement les libertés fondamentales partout sur la planète, et c’est ce qui
est arrivé quand les anciennes dictatures déchues ont entrepris de récupérer tous
les pouvoirs du citoyen au nom du peuple, ce qui, encore là, est une notion qui
mériterait d’être redéfinie à l’heure de l’insoutenable projet onusien du
gouvernement mondial. Sous le faux prétexte de la « sécurité publique » et de «
la raison d’État », l’État détruit le principe du citoyen individuel au
profit de la communauté citoyenne, étrangle les libertés individuelles, qui ont
valeur de symbole chez les Canadiens de souche, au nom de la liberté
communautariste et collectiviste. Voilà ce qui heurte les propriétaires d’armes
à feu dans leur fondement.
Nul besoin de comprendre le rouage de la mécanique socio-politique
qui fait que les choses se passent ainsi à son encontre ; nul besoin de savoir
le comment et le pouquoi de l’agression dont il fait les frais, le propriétaire
légitime d’une arme à feu le ressent dans le plus profond de lui-même, dans
toutes ses fibres. Pour ce dernier, avoir une arme à feu, c’est être quelqu’un
parmi les siens, avoir encore un certain pouvoir sur sa vie, être libre à quelque
part dans ce monde où plus rien n’est permis ; en être dépouillé, c’est n’être
plus des siens, être réduit à la plus totale impuissance, être à la merci de
tous les éléments. Si peu instruit de ces choses soit-il, le citoyen canadien
enraciné de longue date ressent ainsi donc cette oppression législative
dégénérative en son for intérieur, instinctivement et comme le fait la corde de
chanvre autour du cou du pendu. Il la ressent comme une insoutenable agression
et comprend qu’il est en train de perdre quelque chose d’important, quelque
chose qu’il avait reçu en héritage à la naissance et qu’on est en train de la
lui dérober, morceau par morceau, par toutes les malversations gouvernementales
possibles. Pour ce citoyen, la menace étatique est devenue constante et se
présente comme une lutte pour la liberté qui mérite plus que jamais d’être
livrée, à son corps défendant, si besoin est dans les aléas d’un mouvement de
désobéissance civile aux conséquences incertaines et délétères pour toutes les
factions…
Akakia