La pendaison de Louis Riel : un assassinat politique, rien de moins
Je viens de terminer mon texte sur la pendaison de Louis Riel, son procès complètement pourri,et les manifestations qui ont suivi au Québec et au Saguenay-Lac-St-Jean. J’ai tout revu le procès, lu des dizaines de livres, des dizaines de rapports officiels, des témoignages de contemporains et acteurs qui ont été présents au côté de Louis Riel et revu le procès. J’ai voulu bien comprendre et éprouver mes connaissances, mes doutes et mes idées. Maintenant, je sais, hors de tout doute, que Riel a été assassiné par le gouvernement de sir John A. Macdonald, aidé des orangistes de l’Ontario et de trois ministres Canadiens-Français du Québec, des lâches et des traîtres, ça ne fait aucun doute.
Une curiosité. Il y a eu une manifestation au Champ de Mars de Montréal, qui a réuni 50,000 Canadiens français autour de la Statue de la reine Victoria. Des mannequins de Macdonald, De sir Adolphe Caron, ministre de la Milice, et du juge Richardson, pendus et brûlés. Idem pour Chapleau, sa photo placardée maculée de sang et placée dans une vitrine de grand magasin. Il n’a pas aimé ! Tant pis pour lui, le traître ! Mais curieusement, ils ont tous été réélus au Québec, un an et demi plus tard. Drôle de Québec…
Dans cette bataille deux politiciens illustres ont pris la défense de Riel et ont livré des conférences d’une grande beauté : Sir Wilfrid Laurier et Honoré Mercier. J’honore ces derniers. De grands tribuns, amis de la justice et de leur peuple. Dans son discours, tenu à Montréal le 12 janvier 1886, Laurier a qualifié cette pendaison de « meurtre judiciaire », ce qui est bien mon avis. Il a aussi dit textuellement : « Si j’avais été sur les bords de la Saskatchewan, j’aurais moi aussi épaulé mon fusil… ». Trouvez-moi aujourd’hui un politicien, un seul, qui aurait le courage de répéter ces mots. Un seul ! Pourtant, un homme qui défendait sa terre, son peuple et son droit contre l’envahisseur, et l’État l’a exécuté pour ça. Un soulèvement populaire raté, devient une simple rébellion ; un soulèvement populaire réussi, devient une révolution aux yeux de l’Histoire. Riel a été pendu par la justice, parce qu’il était Métis et Canadien français, parce qu’il a perdu son combat face à la toute puissance de l’Etat colonial anglo-saxon.
Akakia
P-S. Cette belle chronique sera publiée dans mon prochain bouquin, d’ici l’an prochain…