Le plagiat, un manquement envers ceux qui nous inspirent…
LE PLAGIAT EST DANS L’OMISSION, un manquement envers ceux et celles qui nous inspirent. Cela peut être soit volontaire, soit un désir de tromper, soit le choix d’un éditeur ou les trois à la fois. Dans tous les cas, c’est sujet à critique, et souvent condamnable. Il me semble que l’historien Turcot en a fait un modèle d’affaire et là ça pose problème pour lui puisqu’il perd toute sa crédibilité, une qualité essentielle pour un historien. En avait-il conscience ? Une fois, deux fois trois fois, pas de problème. Mais il y a toujours une limite. A lui le fardeau de la preuve !
Notre cerveau enregistre à notre insue ce que nous lisons, voyons, entendons ; le reproduire sans en être conscient n’est pas du plagiat, car cela peut arriver à tous. Prendre certaines idées, des formulations et utiliser les découvertes des autres oblige à des devoirs à l’égard de ces connaissances empruntées. Il m’est arrivée à travers mes lectures de découvrir une phrase et une idée de Voltaire empruntées presque textuellement à Rousseau. Son souffre-douleur ! En était-il conscient ? Lui seul pourrait dire.
On ne peut inventer les faits historiques ; on ne peut que les redécouvrir et les interpréter à notre façon. C’est un langage en soi. C’est unique, comme les empreintes des doigts de la main. Un code génétique unique. Il y a le savoir, ce qu’on veut en faire et le génie créatif pour y arriver. C’est différent. Le problème, c’est que cet historien qui est à la une du Journal de Montréal ce matin 10 mars 2023, le fait à répétition comme s’il en était le découvreur et l’inventeur. Faire le nécessaire, en âme et conscience, pour reconnaître à autrui ce qu’il nous a apporté. C’est un devoir sacré pour un chercheur, un scientifique, un écrivain ou un historien. On appelle cela de l’honnêteté intellectuelle !
Et au Québec, Turcot n’est pas le seul à agir ainsi. J’ai constaté que depuis quelque temps, plusieurs maisons d’édition réputées en histoire et patrimoine ont adopté cette méthode très condamnable. Je pourrais vous donner des noms et des titres, mais j’éviterai de le faire parce que mon intention n’est pas de nuire à personne. J’en suis cependant personnellement victime depuis de nombreuses années. Des amis historiens également ! Ne serait-ce que suggérer une bibliographie sélective,pour le plus important, rendrait l’impair plus ou moins acceptable. Mais ces maisons d’éditions ne le font même plus. Moi, j’ai toujours refusé de la jouer de cette façon. Dans mes bouquins vous pouvez retracer le fil de mes lectures à travers mes nombreuses références, revoir ainsi ma démarche, en vérifier l’exactitude et apprécier mes apprentissages et propres apports à l’historiographie. Ce qui est totalement à moi, c’est la façon d’établir des liens et de les interpréter. On invente pas le passé…
Vous ne voulez pas embarrasser votre écrit par une multitude de références au bas de pages ? Alors faites comme le Dictionnaire biographique du Canada, et mettez-les en bloc à la fin du texte. C’est une excellente façon de faire que j’ai adoptée pour mon prochain bouquin.
Akakia