Les délires d'Akakia

mercredi, mai 16, 2007

Pensée du jour à méditer et à enrichir...

« À ceux qui, par les temps qui courent, se meurent dans leurs oublies, il me faut leur rappeler que l'histoire est l'héritage de la conscience humaine sur lequel s'accumule la richesse de chaque civilisation. Il ne revient qu'à ses héritiers de le faire fructifier en jardinant sa mémoire, ou de le dilapider avant de périr en ne le cultivant pas. »

Russel-A. Bouchard
Journal intime,
16 mai 2007

En attendant l'orignal dans un recoin perdu de la forêt saguenéenne. Une image d'un autre temps qui meuble encore l'esprit de celui que nous traversons. Russel-A. Bouchard

lundi, mai 14, 2007

Démolition de la maison Lévesque, à Chicoutimi – Nous étions peu, mais nous étions là et bons citoyens...

Certes, nous étions peu, tout au plus quinze citoyens, à manifester dimanche dernier, 13 mai, contre une telle agression effectuée par le conseil municipal de Ville Saguenay et les promoteurs qui ne se lassent pas de fouler au pied le patrimoine historique de notre ville. Mais, même si nous étions si peu, nous y étions ! Ne serait-ce que pour marquer, devant les derniers beaux témoins de l'histoire qui dégringole sous nos yeux, notre désapprobation et notre tristesse.

D'un style colonial unique au Saguenay–Lac-Saint-Jean et dans une condition de conservation exceptionnelle, il me faut prendre le temps de dire que le permis de démolition de la maison Lévesque marque le pas que n'aurait jamais dû franchir le conseil municipal de Ville de Saguenay dans cette dérive. Un pas qui traduit parfaitement bien l'ignorance de ceux et celles qui administrent les biens de notre collectivité, leur insensibilité à la beauté du monde, et l'absence de perspective dans le mandat que nous leur avons confié de bonne foi. Je suis franchement très déçu et très peiné d'en faire le constat !

Dans vingt ans, lorsque les baby boomers richement pensionnés qui se sont emparés à leur profit de l'usufruit de la Révolution tranquille pour satisfaire le confort de leurs retraites sans égard aux besoins des autres ; dans vingt-cinq ans tout au plus, lorsque les élus de ce temps qui passe et les marchands du haut de la rue Racine auront fini de sucer le dernier os à moelle de leur ville, que restera-t-il à la génération qui s'en vient pour s'accrocher à la vie dans ce désert en construction ?

Akakia

dimanche, mai 13, 2007

Pauline 1ère, sera-t-elle couronnée reine du Péquistan ? À suire...


À l'heure d'aller sous presse, DuCeptre (!) a déja quitté la course à l'anglaise, les talons par devant, honteux comme le paon éconduit. Comme bien d'autres, il aura donc quitté le champ de bataille sans avoir livré bataille, à la manière de Vaudreuil, le gouverneur Canadien français qui a applaudi la capitulation de la ville de Québec en 1759, puis signé —au nom du peuple qui a le dos large quand ils en ont besoin— la capitulation de Montréal en 1760.

Voici le Parti, voilà le Pays...

Akakia




« Le nouveau chef du PQ : 4 trente sous pour une piastre ?
11 mai 2007, par Zach Gebello

"C’est la pression exercée par le mouvement indépendantiste qui pourrait changer la "donne" politique... Sinon, les politiciens professionnels auront beau jeu..." (Brassard)

Ils imposent déjà le prochain chef. Duceppe et Marois se présentent déjà, sans même attendre le brassage des idées qui établira la nouvelle stratégie du PQ. Comme s’ils acceptaient d’avance d’être à la tête de n’importe-quelle direction que les membres auront décidés.

Je trouve pas celà normal.

Il me semble plus logique que quelqu’un de sensé attendrait de voir quel nouveau programe et direction les membres auront convenus démocratiquement et seulement alors déciderait s’il lui convient d’en être le menneur à terme (s’il y croit). Car c’est bien le rôle du chef.

Ce qui me parraît de plus en plus évident c’est que, contrairement à la croyance populaire chez les militants, le PQ ne gouverne pas une province lorsqu’il est au pouvoir, pas plus que le PLQ dailleurs. Il gouverne une métropole ; Montréal. Tout le pouvoir et l’économie sont centralisés à Montréal. Les régions sont abandonnées et ainsi forcant l’exode vers Montréal et les autres grands centres (raison des fusions). C’est de ces grands centres que sont exploités les ressources des régions et le capital prend la direction de Montréal et même hors du Québec. C’est une compétion entre métropoles (Toronto). Les politiciens professionels se placent pour des postes clés dans les multinationales qui exploitent les régions.

L’étapisme n’est pas une erreur de jugement du PQ ou un manque de vision stratégique. C’est prémédité. Le PQ n’a même pas besoin d’être au pouvoir. Louis Bernard se satisferait très bien de l’opposition officielle. Son dernier plan de refuser de gouverner une province afin de reprendre le pourcentage des souverainistes perdus me parraît une nouvelle forme d’étapisme. Juste assez pour retourner en opposition officielle et pas assez pour prendre le pouvoir. Position stable et avantageuse car non responsable des mauvaises décision d’un parti au pouvoir. C’est l’ADQ qui est à la bonne place. Et l’ADQ a une idéologie de droite ainsi qu’un identitaire de type Duplessiste qui fait rêver le corporatisme et baver le PQ qui ne pouvais pas l’adopter à cause de sa base de gauche.

L’identitaire "civique" du PQ ne passe plus et est de plus en plus rejetté. Et l’identitaire de droite, Duplessiste est à l’ADQ. Le PLQ avait été emballé par l’identitaire civique du PQ et l’avait adopté, mais se retrouve lui aussi qu’avec ses anglos et minorités ethniques. Le PLQ n’a pas une base de gauche et peut compétitionner sur le terrain droite-Duplessisme avec l’ADQ. Ce laisse notre PQ dans un sacré cul de sac.

Le PQ ne veut pas l’indépendance. Il l’aurait déclaré il y a longtemps. Il était au pouvoir assez souvent pour le faire. L’indépendance est une question territoriale et ce territoire ce sont les corporations qui l’exploitent. Le territoire n’appartient donc pas au peuple. Nos politiciens sont là pour servir les corporations qui en retour leur assurent les privilèges de l’élite. Il n’y a qu’une seule manière de faire l’indépendance du Québec, c’est de reconnaître que le peuple Canadien français qui partage ce territoire avec ses autres habitants que sont les Amérindiens, Métis et Inuits, est donc tout aussi autochtone qu’eux, et comme eux n’a jamais cédé ses droits sur ce territoire. Le traité de Paris est invalide et illégal et le Roi de l’Empire de France ainsi que le Roi de l’Empire britannique en étaient tout-à-fait conscients. Ils ont les deux misés sur leur certitude que ce peuple Canadiens français serait totalement assimillé dans les 50 ans à venir. Ce qui n’est pas arrivé.

C’est l’identitaire d’avant 1760. C’est l’identitaire de 250 ans d’histoire. D’une histoire avant la conquête. Pourtant, c’est c’elle que s’interdisent et nous interdisent tous les partis au Québec. Civique d’après la Révolution tranquille, et Duplessiste d’avant, Patriotique (premier mouvement nationaliste), mais jamais l’identitaire d’avant 1760. Toujours un identitaire de conquis. Un identitaire qui rappelle que le territoire appartient à la reine d’Angleterre.

C’est pourquoi le PQ, depuis les années 80, (Louis Bernard, Jacques Brassard, etc...) négocie l’autonomie et les territoires avec les Innus en catimini sans en dire un mot aux Canadiens français, qu’ils leur prendraient l’idée de réclâmer quelque-chose aussi et se mettre à fouiller leur passé. La paix des Braves. Chut.... Et le PLQ a pris la relève avec les mêmes documents que le PQ leur ont transféré.

Plus facile de négocier avec quelques milles Amérindiens qu’avec 3 millions de Canadiens français en régions n’est-ce pas ?

Le mouvement indépendantiste peut y mettre toute la pression qu’il voudra, ils laisseront le PQ mourir avant de faire l’indépendance.

Zack Gebello»

samedi, mai 12, 2007

Impliquez-vous, ça presse ! Dilapidation du patrimoine bâti à Saguenay, le carnage patrimonial doit cesser !


Sise sur la rue Racine à Chicoutimi, juste à côté de la maison Lévesque qui est en train de crouler sous le pic du démolisseur-développeur, la maison du notaire Ovide Bossé, construite vers 1880, est déjà condamnée, à brève échéance, si nous ne faisons rien pour la sauver. Il revient au citoyen de marquer la mesure en faisant les pressions appropriées pour qu'il soit entendu et pris en considération à l'hôtel de ville. Photo, Russel Bouchard, 1990.

PRENEZ connaissance du communique suivant, signé Éric Dubois...
Russel-A.


"Faisons le, et ça se fera", comme disait l'autre...
SVP Transmettre dans vos réseaux, impimez et affichez, si possible
MOBILISATION URGENTE!!!!!

Pour info: Éric Dubois
ericdubois@sympatico.ca
418-812-5464

Il y a maintenant un peu plus d'une semaine, la population de Saguenay apprenait l'existence du projet de destruction d'une maison centenaire, en plein centre ville de Chicoutimi, pour y construire une tour de 21 étages remplies de condos de luxe pour retraités bien nantis. Les éluEs du conseil municipal ont donné le feu vert à ce projet sans qu'aucune consultation publique ne soit effectuée, alors que ce projet risque de transformer notre centre ville à tout jamais.

Maintenant que la démolition est entamée, nous lançons l'appel à la mobilisation et à l'action pour exiger un moratoire sur ce projet et une consultation publique pour vérifier l'acceptabilité sociale de ce projet de tour, qui risque de sonner la fin de notre centre-ville. Nous souhaitons exprimer notre colère devant les décisions prisent en notre nom par des éluEs qui n'ont pas fait leur travail correctement. Ensemble, nous pouvons changer les choses!!! Il n'est pas trop tard!!


PIQUE-NIQUE CITOYEN
"SAUVONS NOTRE CENTRE-VILLE ET SON HISTOIRE"
DIMANCHE 13 MAI 2007 à MIDI
DEVANT LA MAISON LÉVESQUE
DANS LA CÔTE RACINE
APPORTEZ VOS PANCARTES, VOS TAMTAMS ET VOS AMI(E)S!!!!

Pour info: Éric Dubois
ericdubois@sympatico.ca
418-812-5464

Treize raison qui militent en faveur du rejet de ce projet de tour de 21 étages:

-Ce projet est antidémocratique;
-Ce projet défigurera le paysage urbain de Chicoutimi en plus d'enlaidir le visage de notre ville;
-Ce projet n'a fait l'objet d'aucun débat public, ni d'aucune recherche d'acceptabilité sociale, essentielle à tout projet de développement durable;
-Ce projet implique la démolition d'une maison centenaire, patrimoine vivant qui se doit d'être préservé;
-Ce projet est contraire à la vraie définition de ce que doit être un centre-ville, c'est à dire un lieu vivant et animé d'appartenance publique, où sont offerts des services et des produits sur une base de diversité et de proximité;
-Ce projet accentuerait la gentrification de ce lieu populaire, réservant l'habitation au centre-ville aux seuls bien nantis;
-Ce projet accélérerait la spéculation immobilière au centre-ville, augmentant ainsi artificiellement le prix des loyers et de locaux pour les commerces, rendant plus difficile l'accès à ces lieux pour les moins fortunés;
-Ce projet met en péril les activités populaires qui se tiennent sur la rue Racine (festival des rythmes du monde, etc.), les locataires de ces condos de luxe exigeant la tranquillité;
-Ce projet incitera l'implantation de commerce répondant aux besoins des seuls baby-boomers;
-Ce projet risque de faire s'accentuer la répression envers les jeunes, qui ont eux aussi droit de cité au centre-ville;
-Ce projet ne comprend pas de logements sociaux, alors qu'il sera situé au côté de la maison des sans-abri.
-Cette tour viendra tuer dans l'oeuf tout projet de revitalisation naturelle des espaces publics du centre-ville. Pire, il prive les citoyenNES des seuls bouts d'espaces verts dans le secteur;
-Qui habitera ces condos de luxe dans 30 ans?

Voici autant de raisons de s'opposer à un projet aussi dévastateur pour notre centre-ville.

vendredi, mai 11, 2007

Démolition du patrimoine bâti à Chicoutimi, le débat est relancé - Historien contre développeurs...

La gare patrimonial de Chicoutimi, avant sa... « rénovation ». Photo, Russel Bouchard, 1987.

La gare patrimoniale de Chicoutimi, après sa... « rénovation ». Photo, collection Murdock.



Dans la suite de la chronique publiée le 7 mai dans ce blogue sous le titre « Le patrimoine bâti de Chicoutimi sous le pic des démolisseurs – Rien de trop neuf pour une classe possédante inculturée... » Mme Nathalie Murdoch, une femme d'affaires inscrite dans la lignée de la célèbre et réputée famille de développeurs saguenéens (la famille de feu John Murdock, l'un des multi-millionnaires les plus en vu et les plus respectés dans le Québec des années 1950) a tenu à répliquer à ma lettre ouverte publiée hier, 10 mai, dans le journal régional, « Le Quotidien ». Depuis l'annonce de la démolition très prochaine de la maison Lévesque, un bijou du patrimoine bâti de Chicoutimi (rue Racine), la population n'en finit plus de déplorer cette douloureuse perte consentie par le conseil municipal au profit du projet de construction d'un édifice de 21 étage (rien à voir avec la célèbre Société des 21, qui avait ouvert le Saguenay à l'entreprise coloniale, en 1842 !).

Cela dit, la réplique de Nathalie Murdock, publiée en totalité dans Le Quotidien de ce matin, confond malencontreusement « conservation » et « sauvetage » ; « restauration » et « rénovation » ; « édifice » et « site » ; « histoire » et « dollar$ ». Déviant sur le fond du problème qui est la conservation du patrimoine bâti et l'inculture déplorable des développeurs du Saguenay, il m'importe donc de reproduire ici l'intégralité de cet échange afin que les lecteurs puissent disposer de tout le suivi pertinent pour se faire une idée saine de l'érosion catastrophique du patrimoine historique qui sévit dans le Royaume...

Ils n'en mouraient pas tous, mais tous en étaient atteint (LaFontaine, « Les animaux malades de la peste» ).

Akakia

LETTRE OUVERTE DE NATHALIE MURDOCK
Nathalie Murdock
À Russel Bouchard

Chicoutimi, le 10 mai 2007
Bon matin à vous,
Je termine la lecture de votre papier paru dans le Quotidien de ce matin et voilà que les souvenirs me hantent!
 
L'importance patrimonial est un sujet qui me tient à coeur.  Le projet de la vieille gare encore plus, puisque j'y ai mis mon coeur et mon argent.  Payée 375,000$ à la ville en plus d'un investissement  de 2,500,000 $ nous avons tenté, ma soeur et moi d'en faire un bâtiment (avec ce qui en  restait) dont nous sommes fières.  De plus, en aucun temps, je n'ai  utilisé le mot « sauvetage » pour parler du projet de la gare, car je n'en ai pas la prétention.
 
Je suis bien surprise de lire « un bricolage d'un mini centre commercial indigne », voilà qui change le ton  de ce que vous écriviez, il y a quelques années de cela dans La petite histoire de la gare de Chicoutimi écrit par Eric Tremblay et vous même et qui allait comme suit:  « Seule la gare est préservée et sauvée in extremis par les promoteurs privés.  Avec un projet conservant les caractéristiques patrimoniales, la famille Murdock a le mérite d'avoir conservé ce trésor de notre patrimoine collective»  Était-ce par conviction ou pour l'argent que vous aviez à ce moment salué, comme vous le soulignez à mainte reprise dans votre ouvrage ce « joyau patrimonial de la ville de Chicoutimi »?
 
Nathalie Murdock,
ancienne propriétaire
Place de la Gare


RÉPLIQUE DE RUSSEL-A BOUCHARD
À Nathalie Murdock
(Chicoutimi)

Chicoutimi, le 10 mai 2007
Bonjour Madame,
Je n'aime pas du tout votre manière de langage ! Avec tout ce que cela implique et exige, soulignons au gros crayon rouge que je suis coauteur avec Éric Tremblay, et non pas auteur. Ce que nous avons convenu d'écrire et de signer voilà déjà sept ans (c'était en 2000) dans le livret que la Maison Murdock a publié en deuxième édition, est conforme à ce que nous en avons communément pensé à ce moment, car tout pouvait alors arriver. Comme ce sera le cas ces jours-ci avec la maison Lévesque, qui fera place à une structure haute de 21 étages, un accroc environnemental dénaturant qui va réduire à néant l'âme historique de cette partie de la rue Racine.

Il faut donc démêler deux choses dans ce genre d'exercice dont vous et votre soeur ont fait de leur mieux, je n'en doute pas : soit, d'une part, la « restauration » architecturale, et, d'autre part, le « sauvetage » in extremis d'un site patrimonial lourd de sens (j'ai bien dit site).  Pour un, une restauration architecturale digne de ce nom aurait exigée que vous gardiez intact toute la structure du bâtiment ainsi que son esprit, entendons une modeste gare qui se voulait également le terminus ferroviaire régional. Cela aurait également exigé que ce site historique soit préservé de tout apport nouveau et que les ajouts d'architecture n'outrepassent pas, en volume, le corps originel de l'édifice. Ce que vous n'avez manifestement pas respecté ne vous en déplaise. Et, pour deux, un sauvetage signifie que le minimum a été fait pour préserver quelques éléments de la bâtisse qui nous rappellent cette histoire. Ce que vous avez du reste fort bien fait en préservant la façade et ce dont il vous faut remercier comme il sied dans cette sorte de circonstance puisque cela a permis plus particulièrement de sauver le site (entendons le coeur du Chicoutimi historique) d'une destruction totale suivie d''une construction de plusieurs étages qui aurait brisé l'aspect visuel de l'ensemble du périmètre urbain dominé par la cathédrale, le presbytère, les vieux couvents et le bureau de télégraphe.

Il y a donc, si vous me permettez, une différence notable entre « l'ensemble des éléments » et... « quelques éléments ». Dans le premier cas, on parle d'un maximum (ce qui est souhaitable), et dans le second d'un minimum (ce qui est mieux que rien). Et quand je dis « rien », je donne comme exemple la démolition du théâtre Capitol et celle de la Bonne Ménagère qui ont été remplacés par des parkings et de l'asphalte. Corrigez-moi si je me trompe, n'est-ce pas justement un rameau de la famille Murdock qui était alors propriétaire de ces deux derniers sites ? Ayant toujours en mémoire vos traditions familiales en matière de patrimoine bâti, je ne crois pas qu'on puisse me reprocher, ni chez vous ni ailleurs, d'avoir applaudi devant ce minimum qui vous était alors un maximum !

Cela étant, je vous dirai enfin que, pour l'argent qui est un langage auquel il nous faut bien s'accommoder par les temps qui courent, je ne crois pas que vous avez de leçon à me donner. J'ai été payé minimalement, ce qui m'était du reste tout à fait convenable, et j'ai honoré proprement la part de la responsabilité qui fut mienne. Mais pour la morale philanthrope et la vertu qui transpirent dans votre ton, permettez-moi chère Madame de me sentir offusqué (avec des « e » féminins si vous le désirez).

Avec l'expression de mes meilleurs et de mes plus vifs sentiment, permettez que je sois encore

Russel-A. Bouchard
Coauteur de la « Petite histoire de l'édifice de la gare de Chicoutimi »
Et auteur(e) de bien d'autres choses encore.

mercredi, mai 09, 2007

L'avenir du PQ, selon Jacques Brassard

Pour grossir le texte, il vous suffit de cliquer sur l'image.


lundi, mai 07, 2007

Le patrimoine bâti de Chicoutimi sous le pic des démolisseurs – Rien de trop neuf pour une classe possédante inculturée...

Photo, Sylvain Dufour. Courtoisie, Jeannot Lévesque.


Au Saguenay, il est beaucoup question ces temps-ci du dossier de la démolition prochaine de la maison Lévesque, un des plus beaux joyaux du patrimoine bâti de Chicoutimi. Réalisée vers 1917, à partir des plans de l'architecte Alfred Lamontagne, pour l'avocat Elzéar Lévesque (alors maire de la ville), cette maison est située au centre de la côte Bossé et de la rue Racine. Pour ceux qui ne connaissent pas, parlons de l'épicentre historique, commercial et institutionnel du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Petit château d'une élite locale en manque de sa grandeur, cet édifice bien profilé a, par la suite, appartenu à Odilon Crevier, le fondateur d'Autobus Saguenay, précurseur du transport en commun, un esprit visionnaire qui ouvrit la première ligne de transport voyageurs entre le Saguenay, Québec et Montréal.

Malgré tous les efforts qui ont été faits depuis les années 1980 pour sensibiliser les décideurs et leurs suites à l'importance primordiale de préserver les liens de mémoire de notre ville et de notre région, rien n'y fait ! Les élus, les développeurs et ceux qui les suivent à la trace pour récolter les miettes tombées de leur table, restent toujours sourds à ce vibrant appel. Administrant les biens de la cité comme il est usage d'administrer un garage municipal ou un centre d'achat, la liste de ce derby de démolitions n'a donc de cesse de s'allonger sans égard à l'âme du passé.

Depuis la fin des années soixante-dix, un saccage patrimonial amenant l'autre, toutes les raisons sont bonnes pour justifier la curée. Qui veut noyer son chien, dit l'adage, l'accuse de la rage. À Saguenay, ce hoquet sert bien le discours des élus réunis à la table du conseil municipal ! Après la démolition en pleine nuit de la magnifique maison du Dr Angers (1978), après le saccage de la croix de Sainte-Anne (1986) et celui de la gare de Chicoutimi (incorporée au bricolage d'un mini centre commercial indigne de ce que les promoteurs appellent un... « sauvetage patrimonial ») ; s'ajoutèrent donc la démolition de la maison J.-A. Truchon (1989) suivie de celle du théâtre Capitol (1991), le déménagement de la maison du peinte Arthur Villeneuve, la démolition de la Bonne-Ménagère et une salve de feux déstructeurs avec lesquels il faut compter tout le quartier du Bassin emporté par l'affouillement du lac Kénogami, lors du déluge de juillet 1996.

Et ce ne sont là que les exemples les plus frappants pour marquer tout le saccage du patrimoine bâti de Chicoutimi. Sitôt libéré de son encombrant témoin historique, le site de la maison Lévesque sera ainsi donc et d'ici peu récupéré pour faire place à un édifice de 21 étages, une sorte de phallus architectural surdimensionné, qui saluera les touristes découvrant la ville par le fjord. Pour dire plus juste, ce sera un mouroir de luxe, fabriqué de gyproc et de carton pâte, destiné aux baby boomers choyés de la Révolution tranquille et de la fonction publique québécoise, ceux-là même qui, sur la foi de leur propre mémoire historique et de la gaine populacière d'où ils se sont extirpés en pilant sur le cadavre de leurs propres idéaux, devaient faire un pays pour libérer le Québec des tares de la pauvreté sociale, de l'exclusion, de l'ignorance et de l'oubli.

C'est là, en ce qui me concerne, le signe d'une inculture crasse qui fait foi de l'effondrement de la mémoire de tout un peuple de bâtisseurs. C'est là, il me faut dire encore et même plus, l'indice percutant de la perte de la fierté identitaire d'une société déphasée et en mal de sa modernité ; une société qui court dans le sens contraire de sa route, dénuée de toute vision de ce que devrait être ce milieu de vie exceptionnel quand cette génération moribonde et parvenue se sera fait arracher le flambeau de notre avenir qu'elle aura laissé traîner dans les gravats de son égoïsme...

Russel-A. Bouchard