Les délires d'Akakia

vendredi, mai 24, 2019

Bannissement des armes à feu au Canada, une loi basée sur le profilage selon le sexe et manifestement contre les hommes


http://angusreid.org/gun-control-handgun-ban/


Selon ce qui ressort clairement d’une étude d'opinion publique réalisée par l'Institut Angus Reid (qui prend bien soin de préciser qu’ils n’ont pas été payés pour ce faire, faites-moi rire) ; selon cet institut qui ne vit que grâce aux dons de charité qu’on veut bien leur accorder cela est bien connu, les Canadiens sont divisés en fonction du sexe au sujet de la possession d'une arme à feu. Le constat a de quoi troubler les esprits. Lisons le libellé de cette fameuse enquête : « Opposition à l'interdiction des armes à feu conduites en grande partie par des hommes, des Canadiens des régions rurales et des propriétaires d'armes ». A ce qu’il parait, le consensus est d’ailleurs indiscutable : « Six Canadiens sur dix (61%) se déclarent favorables à une interdiction totale de la possession d'armes de poing par des civils, ce qui est demandé par certaines des plus grandes villes du pays. Le niveau de soutien passe aux trois quarts (75%) lorsqu’on envisage une interdiction des armes d’assaut. »

Blair, Goodale et Trudeau, « eux ils l’ont l’affaire », comme dirait Elvis Gratton ! Ces génies de la formule tordue et des enquêtes-bidons ont finialement réussi à trouver la bonne manière pour poser la question, en fonction du genre et de l’occupation pour avoir enfin la réponse qu’ils entendaient avoir coûte que coûte ! Simple comme bonjour ! Il suffisait d'y penser ! Pour un parti politique qui entend faire de la société canadienne une société sans discrimination de genre, la contradiction n’est pas rien. En fait, la solution du Parti Libéral du Canada coule de source : vu que le problème des armes à feu est lié aux hommes, alors fessons dans le tas ! On savait que le premier ministre croyait aux licornes et qu’il était ultra féministe mais, à ce point, cela soulève tout de même un problème de forme et une inquiétante contradiction dans le discours. Et moi qui croyait que la Constitution canadienne protégeait autant les hommes que les femmes de toutes discriminations. Je suis franchement médusée et totalement désorientée.

Car c’est bien de cela dont il s’agit : de profilage selon le sexe (en l'occurrence les hommes), selon l’occupation (les agriculteurs), et selon la région (les régions ressources). Au Canada, l’un des pays les plus pacifiques au monde, les armes à feu et la violence ont un sexe. Et les hommes qui en possèdent descendent tous du Sasquatch !

Ah oui, j'oubliais ! Trouvez pas ça curieux que cette étude ne fait mention que des trois ou quatre grandes villes derrière la requête anti-armes à feu, et qu’elle omet de mentionner les quelque 220 municipalités du Québec qui ont passé un règlement pour demander le retrait du registre des armes à feu !?! Il y a une telle malhonnêteté intellectuelle derrière cette sorte d’étude, il y a une telle hypocrisie chez ces soi-disant esprits scientifiques que cela en devient insupportable...

Akakia

http://angusreid.org/gun-control-handgun-ban/

mercredi, mai 22, 2019

La soviétisation du Parti Libéral du Canada

L'honorable Bill Blair, ministre de la Sécurité et des Frontières du Canada dans le cabinet du Parti Libéral de Justin Trudeau. La police avec un siège ministériel en plein notre Parlement !

Le front simiesque,
L’œil vitreux,
Le nez autoritaire,
Le rictus sévère,
La tête bien écrasée sur des épaules en béton armé,
Le port droit mais sans prestance, comme une statue de sel.
Il n’y a rien de facile, ni d’inspirant ni d’émancipé chez cet homme sans nuance dont l’esprit ne semble ouvert que pour la rectitude militaire et manifestement formé au port de la cravache. Il est l’exemple parfait de ce qu’une démocratie ne saurait permettre d’élire en son sein pour fleurir.

Dites-moi que ça vous rassure d’avoir une telle personne titulaire du ministère Canadien de la Sécurité et des Frontières. On se croirait dans l’Union soviétique sous Staline. Vraiment inquiétant ! Ce type n’en a rien à cirer de la liberté ! De ma vie, je n’aurais jamais cru que le Canada allait devenir si bas. Le simple fait d'avoir placé un policier, qui plus est l'ancien chef de la police de Toronto, au poste de ministre de la Sécurité et des Frontières du pays, témoigne de la dérive totalitaire du gouvernement Trudeau qui nous fait entrer dans l'État policier. C'est un manquement grave à toutes les règles de la démocratie. Alors ne nous étonnons pas des ingérences du premier ministre Trudeau dans les rouages de la justice dans les sordides affaires SNC Lavalin et du Vice-Admiral Mark Norman, commandant en second de l'armée canadienne, injustement accusé par Trudeau dans l'affaire des chantiers Davie shipbuilding.

Réveillez-vous bon dieu, où il sera trop tard....

Akakia

L'honorable Bill Blair, ministre de la Sécurité et des Frontières du Canada. Difficile de croire que le Canada soit encore une démocratie digne de ce nom...

lundi, mai 20, 2019

Le canon obusier des Patriotes pris à l'ennemi lors de la bataille de Saint-Denis, 22 novembre 1837



Modèle réduit d’un canon obusier Howitzer, semblable à celui amené à Saint-Denis par les troupes du colonel Gore. C’est avec ce genre de pièce que les Anglais réussirent à tuer quatre Patriotes, morts au champ d’honneur. Nommons-les pour que l’histoire ne les oublie pas : Honoré Brouillette, de Saint-Antoine, fut étripé ; Joseph Dudevoir, cultivateur de Saint-Denis, eut une épaule et la tête emportées ; Eusèbe Phaneuf, coupé en deux ; Charles Saint-Germain, frappé en pleine poitrine.


Dans l’histoire des Canadiens français, s’il est un jour qui mérite un rappel et trois bravos ! c’est bien celui-là. Comme c’était le cas depuis l’humiliante capitulation du 8 septembre 1760, il y avait des fusils, des canons et un obusier, mais ils étaient dirigés contre le peuple qui n’en avait pas suffisamment pour répondre au change. La scène est mémorable et mérite d’être rappelée. Nous sommes en fin de soirée du 22 novembre 1837. Les troupes anglaises marchent sur Saint-Denis où se sont regroupés une centaine d’insurgés dirigés par Wolfred Nelson. Pour les disperser, l’administrateur colonial, Sir John Colborn, a confié au colonel Gore, un vétéran décoré de Waterloo, et au lieutenant-colonel Wetherall, la mission de les encercler à Saint-Denis, d’y aller sans ménagement, de se saisir de leurs chefs et de casser dans l’oeuf cette jacquerie paysanne. Les britanniques ont de quoi être confiants. 

Les sachant mal armés et mal équipés, Gore croit courir vers une victoire facile et entend attaquer sans attendre Wetherall qui est parti de Chambly. Il est vrai qu’il est en position de force. En effet, il dispose  de 300 soldats tirés des 24e, 32e et 66e régiments, de cavaliers du Royal et d’un obusier Howitzer de 12 livres. De leur côté, les Patriotes, qui se sont regroupés à Saint-Denis, ne disposent que de 119 vieux fusils dont 57 seulement sont en état de faire feu. À dix heures du matin, Gore ordonne à ses artilleurs d’ouvrir le feu. Les coups font mouche et décapitent quatre des plus vaillants patriotes. 

À défaut d’armes, de munitions suffisantes et de canons pour équilibrer les forces, les insurgés ont de la détermination et un vieux compte à régler avec l’occupant anglais. Encouragés par l’arrivée des renforts, les patriotes redoublent d’ardeur. Ceux qui n’ont pas de fusils récupèrent les pétoires de leurs camarades tombés au combat, se ruent à leur corps défendant sur les habits rouges qui vacillent, reculent et se dérobent finalement en s’enfuyant vers Sorel où ils sont poursuivis par les patriotes qui réussissent à leur enlever leur canon et à faire quelques prisonniers. Le soir venu, chacun compte ses pertes : en plus de l’obusier, des fusils et des munitions abandonnés à l’ennemi dans leur débandade, les Anglais ont perdu environ 60 hommes, dont 30 tués ; les patriotes ont eu 12 tués et 4 blessés, tous Canadiens français. Selon les commentateurs, les chiffres divergent quelque peu mais le résultat final reste le même. Bien qu’ils auront à payer chèrement cette victoire, les Patriotes ont réussi à récupérer leur dignité perdue trois quarts de siècles auparavant. Le gant a été relevé. C’est au moins ça de gagné  !...

Russsel-A. Bouchard

Texte tiré du catalogue d'exposition de Russel-A. Bouchard, in Modélisme, histoire et écriture – Mes Passions, Musée de la Pulperie, Chicoutimi, 2014.

Plus long qu’un mortier mais plus court qu’un canon ordinaire, le canon Howitzer de 12 livres a été mis en service dans le troisième quart du XVIIIe siècle et était coulé avec des tourillons*, de manière à pouvoir l’installer sur un affût de campagne. Il était utilisé à la fois comme pièce de siège et de campagne.

vendredi, mai 10, 2019

Les Métis n'ont pas à avoir honte de ce qu'ils sont et n'ont aucun compte à rendre à Ghislain Picard !


Encore une fois, la journaliste Isabelle Haché choisit ses interlocuteurs de manière à appuyer sa vision particulièrement tronquée de l’autochtonie québécoise. Elle se fait, pas son journal interposé, l’alliée biaisée des Premières nations pour confondre des modes d’expression culturelle et des rituels venus d’un autre âge, dans la question identitaire qui est infiniment plus profonde que ce qui se passe dans une cellule de prison où les pensionnaires tentent de donner un sens à leur existence en tirant des enseignements réconfortants de leur propre histoire. Ce qu’elle évite de dire, c’est que les Indiens combattent les Métis dans l’unique but de protéger leur monopole de l’autochtonie au Québec et tous les privilèges qui en découlent. Il n’y a donc rien de surprenant de n’entendre que la voix de Ghislain Picard dans son dernier factum.

La Presse montréalisée, qui ne connaît strictement rien aux régions et encore moins leur histoire, se meurt d’incontinence cérébrale et vivote grâce aux subventions du régime Trudeau. Et ça se ressent dans la médiocrité de ce journalisme d’enquête totalement biaisé. Quand M. Picard se plaint d’appropriation culturelle auprès de la journaliste Haché, il évite de dire qu’il est lui-même Métis de naissance et de culture, que son statut d’Indien est un statut créé de toutes pièces par l’État fédéral, et qu’il est l’un des principaux propagateurs de l’appropriation culturelle qu’il dénonce, avec les rituels, les powows, les babioles et les accoutrements de carnaval empruntés aux indiens de l’Ouest canadien.

D’ailleurs, il importe à l’histoire de rappeler à tout ce beau monde qu’à l’époque des contacts les Hurons vivaient dans les Grands Lacs et que leur présence à Québec est plus récente que celle des premières familles métisses.

Des textes de ce genre et les montées de lait de Ghislain Picard sont le signe que le Canada a perdu son identité propre et qu’il ne sait plus où aller. Cela étant, la cause Métisse n’aura jamais été aussi forte. Quand nous n’étions pas une menace, ils nous méprisaient, riaient de nous, nous ignoraient. Maintenant ils ont peur de nous et nous détestent, et ça c’est bien ! Que cela soit dit : mes ancêtres s’appelaient Matshiragan, Tekouerimat, St-Onge, McKenzie. J’en suis fière et je n’autorise personne de dire qui je suis et qui je ne suis pas. Ce sont mes ancêtres. C’est mon histoire, ma culture, mon identité et mon pays ! C’est mon héritage ! Suis-je assez claire ?!
Akakia

dimanche, mai 05, 2019

Métis canadiens-français, Indiens sans statut et Indiens hors réserve : le dernier combat...

Chronique de Isabelle Haché, publié dans le journal La Presse de ce 5 mai 2019.


Dans une série d’articles consacrée aux Métis autochtones qui hantent les couloirs des prisons du Québec, la journaliste de La Presse montréalaise bien subventionnée par le gouvernement Trudeau, Isabelle Haché, fustige ces « Autochtones autoproclamés » qui, dit-elle, « n’ont qu’à se déclarer Métis dans des pénitenciers fédéraux pour bénéficier de privilèges réservés aux détenus autochtones ». Comme à son habitude, cette chroniqueuse autoproclamée spécialiste des autochtones qui n’y connaît strictement rien en histoire et en anthropologie, réussit à nous éblouir par la somme de préjugés qu’elle réussit à ramasser en un seul article et se permet de porter des jugements à l’emporte-pièce destinés à soumettre les esprits les moins bien préparés. Et curieusement, ces articles dévastateurs sont publiés en même temps que l’on vient d’apprendre que la Cour suprême du Canada a refusé d’entendre la cause des Métis du Saguenay-Lac-Jean qui se battent bec et ongles contre le gouvernement du Québec depuis 2005 pour empêcher le gouvernement de démolir leurs camps de chasse familial et les expulser de leur territoire de chasse ancestral.

Face à un tel délire de mauvaise foi, une première question mérite d’être posée. Pourquoi toute cette attention si subite et si négative, de la part des médias traditionnels et montréalisés, envers ce phénomène d’expression identitaire et spirituelle de plus en plus apparent ? Difficile pour moi de ne pas m’interroger sur les intérêts cachés derrière une telle concentration d’avis dévastateurs allant à l’encontre des Métis du Québec, alors que l’ensemble de la société québécoise (Montréal contre les régions, derniers arrivants contre de souches, fondamentalistes musulmans contre judéo-chrétiens) s’affronte âprement sur le champ de bataille de l’identité nationale, de la religion et de la laïcité.

Dans ce contexte, n’est-il pas étrange de voir que tous les tribunaux du pays, Cour suprême en tête, expriment, d’une part, leur pleine volonté de protéger les cultures et les religions quelles qu’elles soient, et qu’ils se refusent, d’autre part, de reconnaître et de protéger celles des Métis qui en auraient bien besoin par les temps qui courent ?

« Ils se disent aînés et décrochent de lucratifs contrats dans des pénitenciers pour aider les détenus autochtones à renouer avec leur spiritualité et leurs traditions culturelles », écrit le chef de pupitre de La Presse en présentant un second article en deux jours, d’Isabelle Haché, publié sous le titre particulièrement biaisé de « Des aînés autochtones sortis de nulle part ». Évidemment, quand on est mal instruit de la question autochtone et qu’on a un parti pris bourré de préjugés dès le départ, on peut voir les choses sous cet angle superficiel. Quand on ne sait pas de quoi on parle et qu’on veut malgré tout trancher sur la question, on ne s’indispose pas des accrocs faits à la réalité et on ne soucie pas du tort qu’on crée à l’émancipation des esprits.

Tout ça, ces gestuels et ces rituels autochtones exprimés ainsi dans ce qui nous apparaît comme une affirmation identitaire récente, semblent désarticulés, mais ce ne l’est pas. D’instinct, ces pauvres gens (tous Canadiens français de sang mêlés, Indiens hors réserve et sans statut, Métis) se sont repliés vers leurs ultimes racines indiennes, si ténues soient-elles pour un bon nombre d’entre eux, afin de survivre dans ce pays où ils n’ont plus leur place. Ils le font dans l’espoir de récupérer la place qu’ils tiennent dans l’histoire de ce pays et pour se reconstruire une identité en tentant de se recoller une courtepointe culturelle qui fait appel à leurs racines, à leurs mémoires instinctives, à l’idée qu’ils ont d’eux, et en se redessinant des mythes fondateurs.

C’est très très puissant ce qui se passe. Ils font ce que les Indiens du Québec font depuis le rapatriement constitutionnel de 1982. Et on (les journalistes et les observateurs ordinaires) ne le voit pas parce qu’ils s’arrêtent à la forme et restent prisonniers de cette perception que le système a forgé depuis notre plus jeune âge. Ils préfèrent compter les gouttes de sang et donner une date de péremption à nos racines ancestrales.

Ces prisonniers, qui font partie de notre propre peuple et qui sont aussi Nous, y trouvent un ultime refuge pour éviter d’être rien ! Et la cause de cet ultime repli se trouve dans la collusion entre les Parlements qui ne représentent plus que des intérêts, les institutions en tous genres magistralement corrompues et compromises envers les subventions et les cours de justice, et plus intensément de la Cour suprême à laquelle la Constitution a confié à des non élus le pouvoir de confirmer les privilèges des possédants et de statuer sur l'identité des personnes ce qui est une aberration en soi !

En fait, c’est un programme de déconstruction de la société québécoise qu’ils tentent de remplacer par des immigrants. Ils ont eu les Acadiens, ils ont eu les Canadiens-Francais, ils sont en passe d’avoir les Métis et ils sont en train d’avoir les Indiens qui n’ont pas compris qu’ils étaient les derniers de la liste des peuples fondateurs inscrits dans la projet d’extermination. Dans cinquante ans, ce sera chose faite.

Ruyssel-Aurore Bouchard

samedi, mai 04, 2019

Métis du Québec : l'outrage par-dessus l'injure !


Stupeur et incompréhension chez les Métis du Québec ! La Cour suprême du Canada vient d’annoncer qu’elle refuse d’entendre de revoir le jugement de la Cour d’appel du Québec. Si je ne m’abuse, c’est la première fois que la plus haute instance de justice de ce pays refuse d’entendre la cause d'un groupe d'autochtones qui revendique ses droits et reconnaissance en vertu de l’article 35 de la Constitution. Terminé, donc, pour les Métis du Saguenay-Lac-Saint-Jean inscrits dans ce qui est finalement devenue la cause Corneau. Il faut dire que ces Métis poursuivis par l'État avaient au départ tout contre eux. D’abord le gouvernement du Québec, qui fait tout ce qu’il peut pour éviter de les reconnaître. Ensuite, l'État canadien qui ne s'est jamais privé de trahir sa propre constitution (dont les articles 15 et 35) et changer le sens des mots (dont «sauvage» pour « autochtone», «Indien» pour Prermière nation», etc...) dans l'unique but de protéger les intérêts de ceux qui jouissent de tous les privilèges. Et, outrage par-dessus l'injure, les Indiens de la réserve de Mashteuiatsh, leurs propres frères et soeurs qui ont mis le paquet pour aider le gouvernement à nier jusqu’à leur existence. Et finalement les historiens et les anthropologues du Québec inféodés envers les Indiens et le gouvernement, des professionnels qui ont fait chorus contre nature pour nier l’évidence de l'existence des Métis du Québec et détourner l’histoire de l’autochtonie canadienne de son véritable sens. Pour ces derniers professionnels qui n'en sont pas à une compromission près allant à l'encontre de la démarche historique, il faut reconnaître que, dans les circonstances, il est difficile pour eux de mordre la main qui les nourrit depuis si longtemps ! 

Que le gouvernement du Québec, pour une raison et pour une autre, refuse de reconnaître l’un de ses peuples autochtones, est une chose et ne me surprend pas le moins du monde dans le contexte du mépris qu’il entretient envers ses peuples fondateurs. Mais que les chefs des Indiens, avec lesquels nous partageons des origines ethniques communes, des ancêtres communs, une histoire commune, un territoire commun et une culture commune, cela dépasse l’entendement !

Pour vous faire profiter de ma réflexion à cet égard, je vous offre de prendre connaissance d’un extrait de la conclusion de la première partie de mon livre « Naissance d’une humanité au cœur du Québec - Étude sur les origines de 26 familles souches du Peuple Métis de la Boréalie », publié en 2013. Peut-être y trouverez-vous, Métis de mon pays, une voix d’apaisement à cette souffrance que nous partageons en tant que peuple fondateur qui subit le pire outrage qui soit, soit celui d’être nié d’existence et de reconnaissance non seulement par l’Etat colonisateur et usurpateur de ses droits, mais par ses frères et ses sœurs Indiens.

Russel-Aurore Bouchard

http://akakia.blogspot.com/…/les-metis-du-quebec-le-peuple-…

Les Métis du Québec, le peuple outragé !


Généalogie de Aurélien Gill, ancien chef de la réserve indienne de Pointe-Bleue, aujourd'hui Mashteuiatsh. Peu importe la famille fondatrice de cette réserve « indienne » (sic) que vous isolerez pour prendre connaissance de sa généalogie, elles ont toutes le même profile métisse.

« Naissance d'une nouvelle humanité au coeur du Québec » EXTRAIT

Dans une entrevue accordée au journal dominical Progrès Dimanche le 21 août 2005, Aurélien Gill, sénateur canadien de son état, sema tout un émoi auprès des Métis du Saguenay–Lac-Saint-Jean en disant douter de leur existence et en questionnant leur propre manière de se définir. Visiblement réticent à la requête des Métis de la Boréalie québécoise d’accéder à la table de négociations en vue de l’adoption d’un traité entre les Ilnutsh et les deux paliers de gouvernement supérieurs, M. Gill s’était mis le soulier gauche dans la bouche en rétorquant au journaliste qu’il faudrait d’abord « bien définir qui est Métis et qui ne l’est pas » avant de rejoindre les représentants de cette nation dans le processus de négociations. À une seconde question venue de l’assemblée métisse en référant aux conclusions du Jugement Powley qui, depuis 2003, reconnaît les Métis comme un peuple autochtone à part entière en vertu de l’article 35 de la Constitution canadienne, M. Gill n’avait pu s’empêcher de dire qu’il avait « un problème avec ça » et qu’il était « contre la formule actuelle qui définit les critères de reconnaissance » sous prétexte « qu’il n’y a pas vraiment de règles établies de la part de ces groupes, ni des règles d’appartenance bien définies. »

« Qui est Métis et qui ne l’est pas ? » La question ainsi posée ne se lasse pas de heurter ceux et celles qui ont entrepris de se redécouvrir une authenticité identitaire en puisant dans leurs propres mythes et en tentant de restaurer leur histoire qui a été dénaturée par les avancées du colonialisme anglo-canadien. Ainsi posée, cette question pour le moins surprenante de la part d’un Sénateur autochtone en amène donc obligatoirement une seconde qui porte en elle une bonne partie de la réponse : « Qui est Indien et qui ne l’est pas ? »

Puisqu’il en a toujours fait grand cas, tout le monde le sait, M. Aurélien Gill est un Montagnais de la Pointe-Bleue (Mashteuiatsh) où il est né le 26 août 1933. Détenteur d’un baccalauréat en pédagogie de l’Université Laval, M. Gill a participé à une multitude de programmes parrainés par le gouvernement fédéral et il a suivi des cours au collège de la Défense nationale à Kingston. Le 14 août 1956, il a épousé Aline Gastonguay, une bonne Canadienne française de la paroisse Sainte-Hedwidge, Lac-Saint-Jean. Cela fait, il a enseigné et puis il s’est engagé à défendre l’autonomie des nations autochtones du Canada, du Québec et de sa communauté, et il a uni sa destinée au ministère des Affaires indiennes en 1963. Après avoir été élu grand chef des Montagnais de la réserve de Pointe-Bleue de 1974 à 1985, M. Gill a oeuvré au sein de la Société de communication Attikamekw-Montagnaise et s’est vraiment consacré à la défense et à la reconnaissance des droits de la nation montagnaise, devenue officiellement la nation Ilnuth en 1994, après la disparion du Conseil Attikamekw-Montagnais. En récompense d’une vie bien remplie passée à faire le lien et le bien entre Mashteuiatsh et Ottawa, en 1998 M. Aurélien Gill a été nommé, par le parti Libéral de Jean Chrétien, membre du Sénat canadien. 

Comme Canadien et comme membre des Premières nations du Canada, M. Gill a donc un parcours de vie très bien rempli, parfaitement bien réussi et tout ce qu’il y a de plus honorable en ce pays. Il est fier d’être Montagnais et il ne s’est jamais privé pour le crier haut et fort à chaque fois qu’il a pris la parole sur une tribune. 

Côté généalogique, M. Aurélien Gill est le fils de Paul-Émile et de Blanche Boivin, mariés à Saint-Félicien le 30 juin 1926. Du côté maternel, ses origines sont canadiennes-françaises d’abord, mais également écossaisses et un peu montagnaise. De ce côté, il a effectivement l’honneur de descendre de François Lavaltrie par son grand-père maternel (clan E), et de Hugh Blackburn par sa grand-mère maternelle (clan L). Par son grand-père paternel, M. Gill descend de François-de-Sales Obonsawin, et par sa grand-mère paternelle de Cyriac Buckell, un Canadien français d’origine allemande qui s’est installé au Lac-Kénogami vers 1828 et qui a fait famille avec Christine Masselimagan dite Dianais, une Métisse qui descend de Louis Gariépy (clan R). À la troisième génération, ses ancêtres sont les couples Amable Obonsawin et Marie Ouellet, mariés le 26 juillet 1869 à Bagotville ; Charles Buckell et Josèphe Gonthier, mariés le 16 juillet 1883 à Hochelaga ; Euzèbe Perron et Séraphine Tremblay, mariés le 13 avril 1856 à Sainte-Anne-de-Chicoutimi ; Isaïe Claveau et Delphine Laberge, mariés le 24 novembre 1862 à la Grande-Baie.

Si l’on prend comme critère de base le point de vue strictement généalogique, en connaissance de cause nous serions donc amenés à conclure, comme Aurélien Gill le soustend dans sa sortie, qu’il est d’abord Canadien français, un peu Écossais et Allemand, pas beaucoup Montagnais et encore moins Abénaquis puisqu’il faut remonter au moins à la sixième génération pour lui découvrir une ancêtre abénaquise, la femme de Joseph Gill dont on ne connaît du reste ni son nom ni sa qualité d’Indienne. Si nous procédions de la sorte, M. Gill et tous ceux de sa communauté auraient raison de crier au scandale, comme ils ont pris l’habitude de le faire depuis le rapatriement constitutionnel de 1982 qui proclame qu’un autochtone est « notamment un Indien, un Métis et un Inuit ». Comme Rémy Kurtnes, qui répondait comme chef de la réserve de Mashteuiatsh, à la sortie du livre Le dernier des Montagnais, je suis personnellement d’avis que « si le métissage [ethnique] devenait un critère pour juger de l’existence d’un peuple, on ne reconnaîtrait pas beaucoup de peuples dans le monde ». 

Cela dit et cela étant, si l’on ajoute au critère généalogique le fait que M. Gill soit né sur une réserve, qu’il est fier de l’éducation qu’il a reçue, qu’il s’affirme de ce peuple et qu’il soit ainsi statué selon les règles consacrées dans la Loi C-31 passée par le gouvernement Mulroney en 1985, nul en ce pays ne peut alors contester cette réalité quand il s’affirme et se définit Montagnais en droits et en titres. En fait, ce qu’il faut surtout reconnaître et apprécier quand on fait le tour de cette question, c’est que la nature de M. Gill, ses racines, sa culture, son histoire, ses mythes et l’idée qu’il nourrit de lui en font un Indien dans le sens le plus noble du terme. Tous les autres, qu’ils soient Canadiens, Américains ou Anglo-saxons, n’ont qu’à opiné du chapeau et saluer l’Indien puisqu’il est cet Indien. Car, être descendant en droite ligne et membre d’une communauté fondatrice aussi riche et aussi exceptionnelle que celle des Indiens d’Amérique et se faire reconnaître comme tel par ceux qui n’en font pas partie, c’est l’un des plus beaux héritages et le plus vibrant témoignage de respect qu’un citoyen de la Terre puisse recevoir de son vivant.

Dans ce contexte, cela nous autorise donc à dire que si cela vaut pour définir un Indien, cela vaut également, dans le principe, pour définir un Métis ; exception faite évidemment du critère de la Loi C-31 qui est explicitement une loi faite sur mesure pour déterminer qui est Indien et, surtout —pour le gouvernement canadien—, qui ne l’est pas. Quand M. Gill dit qu’il faudrait définir qui est Métis et qui ne l’est pas, il ferme les yeux sur ce qu’il est lui-même et il s’enlève toute capacité de répondre à ceux qui disent de lui qu’il n’est ni Métis et encore moins Indien. Il a élevé la barre de l’indianité à un niveau que personne de sa communauté de Mashteuiatsh ne pourrait atteindre s’il devait faire l’exercice qu’on exige aux Métis pour se mériter reconnaissance et respect pour ce qu’il est. Quand M. Gill dit qu’il a « un problème avec ça », il heurte la Constitution qui lui vaut son statut et ses réussites, il exprime une idée méprisante de ce qu’est un Métis dans l’univers canadien et il oublie que c’est de lui aussi dont il est question dans cette quête. Enfin, quand M. Gill se dit en désaccord avec « la formule actuelle qui définit les critères de reconnaissance » d’un Métis, il oublie les règles constitutionnelles qui lui valent son statut d’Indien et son poste de Sénateur canadien, une place privilégiée qui lui a pourtant été accordée pour promouvoir l’autochtonie canadienne sous toutes ses formes.

Si nous savons comment se fabrique, au Canada, un Indien version officielle, et que nous acceptons ces « critères de reconnaissance » de l’Indianité auxquels a fait référence le Sénateur Aurélien Gill dans sa sortie contre les Métis, nous avons donc une forte chance d’avoir trouvé la manière de fabriquer un Métis. Par voie de conséquence, si nous savons comment le gouvernement anglo-canadien a réussi à déconstruire le Métis du Québec, on devrait savoir comment il se peut reconstruire, lui qui n’a jamais cessé d’être ce qu’il est dans son esprit, dans son sang, dans son coeur, dans l’expression de sa culture, dans sa mémoire et dans son imaginaire. Être Métis n’est pas être à demi-Indien, à demi-Autochtone ! Être Métis, c’est être totalement soi dans un tout, c’est être l’égal de l’autre, un citoyen authentique des trois Amériques. Comme l’Indien, le Métis a une idée de lui, une idée cohérente, comparable, exclusive, émotive et déterminée, une idée qui devient le point de ralliement d'une communauté humaine, petite ou grande. En tout temps, cette perception de soi ne devrait toujours être redevable qu’envers soi et ceux qui partagent cette intimité. 

Les documents officiels de l’État canadien nous permettent de suivre parfaitement bien comment l’État colonial s’y est pris pour construire l’Indien nouveau, l’Indien qui lui doit tout et qui le supporte jusque dans ses plus hautes institutions (entendons le Sénat et le Parlement), et comment il s’y est pris pour déconstruire le Métis, l’« homme libre », celui qui a servi de lien entre les deux bouts du spectre national et qui a participé à la construction de l’identité canadienne. Tout puissant conquérant qu’il soit, il lui a suffi de procéder par les lois, d’éteindre son nom dans tous les dossiers officiels, d’en faire un étranger qu’on tolère à peine sur sa propre terre, de lui enseigner le mépris de lui-même, et d’assassiner son principal porte-flambeau, Louis Riel, sur le gibet de l’intolérance anglo-saxonne, pour que la peur, le gouffre de l’oublie, le discours négationiste soutenu par toutes ses institutions et par l’histoire nationale, ainsi induite sous sa gouverne, fassent le reste. 

Mais de quoi peuvent bien avoir peur ceux et celles qui n’en sont pas et qui refusent d’accueillir ce fait comme l’expression d’une réalité historique et sociale ? Dans le principe, la loi d’un pays, si suprême soit-elle, n’a rien à redire sur la prise en charge identitaire d’un individu et d’une communauté. En tout temps, cette loi doit être là pour protéger ceux et celles dont l’intégrité identaire est attaquée de quelque manière que ce soit ; non pas pour permettre au plus fort de dominer et d’écraser par sa simple force ! 

Un dernier point qui mérite d’être souligné au crayon rouge avant de fermer le couvert de ce grand livre d’histoire. Les cas de Pointe-Bleue et des Escoumins en sont la preuve manifeste, sans les Métis l’État colonial n’aurait pu ni entreprendre ni réussir son programme des réserves. Ils y sont arrivés les premiers, ils y ont construit les bases d’une communauté sédentaire tout à fait inédite et authentique, ils y ont fait familles et ils y ont préparé le terrain pour que les derniers Indiens nomades viennent s’y réfugier. Sans les Métis, il n’y aurait pas de réserves indiennes au Québec ; il n’y aurait plus d’Indiens ! Comme ce fut le cas à l’époque des fourrures, ils ont été l’ultime trait d’union entre la société blanche et la société indienne, un point de passage obligé des échanges culturels et de la mixité des peuples. Les Métis de la Boréalie québécoise sont à la base de cette nouvelle humanité autochtone qui s’est développée, au fil des siècles, entre les lacs Mistassini et Melville. Ils ont une idée d’eux-mêmes. Ils forment un peuple authentique, un peuple en marche, un peuple qui s’accroche à son histoire et à ses racines, un peuple qui croît en sa destinée…
Russel-Aurore Bouchard