Les délires d'Akakia

vendredi, juillet 21, 2006

Guerre au Liban / Cafouillage du gouvernement canadien !

Ce message, qui se veut en réaction à mon ci-dessous commentaire, nous arrive directement du Liban. L'auteur, un Libanais qui veut taire son nom pour ne pas avoir à souffrir la terreur par le Hezbollah, nous dit l'avoir rédigé sous les bombes. Comme quoi, il est possible, dans ce monde de fou, d'être trucidé à la fois par l'armée ennemie que par l'armée du peuple !!! AKAKIA

«Hmmm, je n'ai pas trop vu un débat sur le fait que Hezbollah se réfugie dans la population et cause inutilement un grand nombre de victimes. Ou du fait que pendant plusieurs années, des groupes terroristes se faisaient sautés dans des centres denses de population, causant la mort aléatoirement d'innocentes victimes. Cependant, peu importe les motifs d'Israël, je pense que cette fois ils vont trop loin, sans égard aux innocentes victimes.
SAMIR KASSIR»


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Guerre au Liban. Le Journal de Québec d'aujourd'hui titre à sa une : « 67% des Québécois désapprouvent Harper », mais place tout de même ses précieux commentaires concernant cette bien triste affaire aux pages 6 et 7 ; soit quatre pages derrières celles de la relaxe du pédo Guy Cloutier qui prend la 2, la 3 et la 4, voire derrière celle (page 5) où il est question d'André Arthur versus une poursuite en diffamations. Voilà pour le sens de la mesure de ce canard ! Et pour le sens de la mesure des Québécois qui s'alimentent quotidiennement des gros titres et des rubriques modes de ce journal, en buvant leur café.

Drôle de peuple que ces Québécois ! Ils sont traditionnellement et massivement contre la guerre, ils s'objectent en bloc au Fédéral dans toutes les annonces d'investissements militaires ; mais n'ont aucun scrupule à réclamer en même temps leur part de contrats de fabrication de bombe$$$ et pestifèrent comme des bagnards contre le Fédéral parce qu'il ne dispose pas des équipements nécessaires au retrait en catastrophe de ses 40 000 ressortissants d'un Liban qui en reçoit plein la gueule ces temps-ci. Quand même ! Il faudra bien se brancher un jour et comprendre qu'une force d'intervention rapide n'a rien d'incompatible avec les missions de paix auxquelles ce pays est régulièrement appelé.

Moi, dans cette autre saleté de guerre dans laquelle des coquins Israéliens brutalisent, tuent, déchiquettent une population qui n'en demandait pas tant ; ce qui me dérange, c'est d'abord la déclaration complètement sotte de notre premier ministre Harper, au sommet du G8, à l'effet que l'État d'Israël y allait de façon... « mesurée » (!) et qu'il avait le droit de ce défendre. De pays neutre et fort bien vu pour sa retenue dans cette sorte de situation où le plus fort à tous les droits et le plus faible aucun, notre premier ministre tout à droite a tourné le dos à nos séculaires traditions de non-ingérence, pour s'allier à des brutes qui ont tout ce qu'il faut pour faire rendre gorge à tous ceux qui entravent leurs rapines dans les quatre coins de la planète.

Des propos incendiaires et confus tenus en serrant la main de Tony Blair, des propos pour le moins inappropriés qui auraient mérité à son auteur de ne les avoir jamais tenus, voilà ce qui me dérange ! Le reste ne compte que pour les émotions du moment, des émotions qui auront disparu avec la sortie de notre dernier ressortissant, d'ici deux ou trois semaines si tout va bien...

Akakia

mardi, juillet 18, 2006

Apprendre à tuer n'apprend pas à vivre !...

Après le camp de concentration créé par l'État d'Israël autour de Gaza, voilà que l'armée du peuple élu tourne ses canons vers le Liban qui n'en demandait pas tant. Avant-hier, c'était une famille palestinienne des territoires occupés, aujourd'hui c'est une famille canadienne d'origine libanaise (huit humains en tout, homme, femme, enfants) assassinée par les plus beaux et les plus rugissants chars d'assaut de la planète, ceux de l'État hébreux.

Vous avez entendu la déclaration totalement inepte du premier ministre canadien, le très honorable Stephen Harper, au Sommet du G8, à Saint-Petersbourg ? « Modérés » les attaques ?! Vous avez vu l'arrogance de ce général de l'armée israélienne ratiocinant devant les caméras du monde qu'il n'en n'avait rien à cirer des demandes de modération de la pusillanime Onu ?! Je le conçois, je ne suis pas un exégète de l'histoire de cette boucherie signée Ehud Olmert (nom singulier pour un tyran !). Mais n'est-ce pas justement l'ONU qui a permis à Israël, en 1948, l'année de ma naissance, de sortir du limon de la terre à partir de l'une des plus belles portions de la Palestine ?

Et il faudrait qu'on se taise... parce que, aujourd'hui, la persécution vient d'Israël ?! Peut-être suis-je un peu gauche et naïf de le dire, mais, la vie m'ayant fait sensible à la souffrance humaine, je suis, en toutes circonstances, du côté de celui qui la subit et davantage quand elle est créée par la brutalité des hommes. Si apprendre à tuer n'apprend pas à mourir, comme sut si bien l'écrire Chateaubriand en écorchant de sa plume la stèle de Napoléon Bonaparte, je suis éminemment d'avis que ce n'est pas parce qu'on a été martyrisé un jour qu'on peut se permettre de martyriser à notre tour le jour d'après.

Honte à Israël ! Honte aux États-Unis et au Canada !!! qui ont oublié ce que veulent dire les mots compassion, générosité, humanité...

Akakia

jeudi, juillet 13, 2006

Parfum d'humanité

« … Il faut bien quitter l’amour un jour, pour peu qu’on vieillisse, et ce jour doit être celui où il cesse de nous rendre heureux. Enfin, songeons à cultiver le goût de l’étude, ce goût qui ne fait dépendre notre bonheur que de nous-mêmes. Préservons-nous de l’ambition, et surtout sachons bien ce que nous voulons être ; décidons-nous sur la route que nous voulons prendre pour passer notre vie, et tâchons de la semer de fleurs ;»
Emilie du CHÂTELET : « Discours sur le bonheur », 1746.

Cette pensée pétillante et la correction de la note qui suit, sont le fruit d'une collaboration avec nos amis de Ferney-Voltaire.
Courtoisie de Lucien Choudin,
Auteur, secrétaire général de l'association "Voltaire à Ferney" et aussi le président du "Centre International d'Etude du XVIII° siècle de Ferney-Voltaire".

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Pour ceux qui ne connaissent pas cette Émilie du Châtelet, sachez qu'elle a été à la fois une femme de coeur et de tête. Elle était une passionnée de l'oeuvre de Newton et a passé les dernières années de sa vie à la traduire du latin au français (les « Principia »). Voltaire, en un temps, sut l'apprécier pour la vivacité de son esprit et jusque dans ses plus frétillantes dentelles. Il en fit sa « divine Émilie », ce qui n'est pas rien sous la plume de cet homme. Elle l'avait accueilli dans son château de Cirey, après la publication des « Lettres philosophiques », en 1734, un publication anathème qui lui valut l'opprobre des intrigants de Versailles et une interdiction de séjour à Paris (ce qui l'amena à partager la prison dorée de Frédéric II, roi-poète et épicurien, plus près de ses tambours que de ses fantassins, dira le Patriarche !).

N'étant plus en mesure de l'honorer pour sa jeunesse, Voltaire (qui l'avait surnommée «Pompom-Newton» pour son goût des fanfreluches) accepta de la partager avec un médiocre marquis, un certain Saint-Lambert, qui l'engrossa, la trompa, s'en fouta ! Elle mourut de cette ivresse volage, le dix septembre 1749, six jours après une couche éprouvante, d'une fièvre purpuérale, dans le château de Lunéville, petit palais d'un roi sans royaume qui a eu le bonheur d'être le père de la femme de Louis XV, où elle s'était réfugiée avec son fidèle et lettré compagnon.

Pour Voltaire, Émilie était une Muse dont il ne sut se consoler de la perte. Ceux qui lui vouent la plus grande admiration pour son génie, sa beauté et sa prose, entendent faire sortir de son flacon, ce parfum d'humanité, lors du tricentenaire de sa mort.

Akakia

mardi, juillet 04, 2006

Il ne suffit pas de reconnaître une injustice, encore faut-il la réparer !...


Michaud en appel contre les délires du Parlement québécois dont il fut l'injuste victime d'un odieux abus

La Cour reconnaît l’injustice

L’injustice, voire la bavure, commise par l’Assemblée nationale est grossière. Elle constitue une menace contre tout citoyen qui fait des revendications publiques. Cette assemblée reconnaîtra-t-elle son erreur et fera-t-elle amende honorable?

David et Goliath

Depuis le début de cette affaire, l’Assemblée nationale a dépensé des sommes considérables d’argent public à sa défense. Pour mieux écraser Michaud, l’Assemblée nationale qui pourrait, en bon prince, aussi couvrir les frais de Michaud refuse de le faire. C’est Goliath qui veut écraser David. C’est une honte qui ternit et ternira longtemps la réputation des parlementaires québécois.

En décembre 2000, les citoyens du Québec apprenaient que l’Assemblée nationale avait unanimement voté un blâme contre Yves Michaud. Certains citoyens emportés par des préjugés ou par des reportages incomplets et tendancieux ont applaudi. À l’opposé, des milliers d’autres citoyens se sont indignés.

Solidarité Yves Michaud, organisme à but non lucratif, a été créé par des citoyens qui se sont indignés. Pourquoi? Pour défendre la liberté d’opinion et d’expression au Québec. Depuis, plus de 500 personnes ont contribué financièrement à la défense de Yves Michaud. Ce n’est qu’un début.

Certains ont contribué parce qu’ils étaient d’accord avec les positions de Yves Michaud. Mais plusieurs autres ont contribué simplement parce qu’ils avaient compris que Michaud avait le droit de donner son opinion sans qu’il soit puni d’avoir pensé de telle ou telle façon.

Dans une société où il y a liberté d’opinion et d’expression, le délit d’opinion n’existe pas. Surtout lorsque une opinion est exprimée devant une commission d’enquête qui a justement pour but de récolter des opinions!

Yves Michaud n’avait pas à subir les foudres des parlementaires du simple fait que son opinion déplaisait à d’autres personnes. La réaction enfantine de Charest et Bouchard (qui ont autorisé ce vote de blâme) est une honte. Par son vote de blâme et surtout par la façon que ce fut fait, l’Assemblée nationale ne respectait pas les droits du citoyen Yves Michaud, ne respectait pas les chartes des droits et libertés.

Le pouvoir d’être injustice

Le jugement de la Cour reconnaît à l’Assemblée nationale le droit d’agir comme elle l’a fait. C’est une décision qui se base sur les lois et la jurisprudence existantes. Le jugement affirme néanmoins que Yves Michaud a subi une injustice.

Voici comment s’exprime le juge Baudoin sur cette question :
« Pour préserver la démocratie parlementaire, et donc la libre circulation des idées, le Droit à l'époque des Chartes et de la prédominance des droits individuels permet qu'un individu soit condamné pour ses idées (bonnes ou mauvaises, politiquement correctes ou non, la chose importe peu), et ce, sans appel et qu'il soit ensuite exécuté sur la place publique sans, d'une part, avoir eu la chance de se défendre et, d'autre part, sans même que les raisons de sa condamnation aient préalablement été clairement exposées devant ses juges, les parlementaires. Summum jus summa injuria auraient dit les juristes romains. »

La locution latine citée signifie que l’application extrême de la justice engendre l’injustice suprême. Il y a donc reconnaissance explicite que Yves Michaud a subi une injustice extrême, et que l’Assemblée nationale avait le droit de commettre cette injustice extrême.

Paradoxalement, pour préserver «la libre circulation des idées» comme le dit le juge, on permet de punir un citoyen qui exerce son droit naturel et élémentaire d’exprimer son opinion.

Ce jugement reconnaît à l’Assemblée nationale le droit de s’attaquer à un citoyen en toute impunité. Face à l’Assemblée nationale, les chartes des droits seraient inopérantes et semblent inutiles.

L’importance de la liberté d’expression

Qu’on soit d’accord ou pas avec Yves Michaud, la question importante est la suivante : «Est-ce bien le genre de société qu’on veut? Veut-on d’une société où une majorité de députés du parlement peut juger et exécuter un citoyen sur la place publique du simple fait que ce pouvoir législatif n’aime pas ses opinions?

Un régime comme cela diffère peu du régime des rois du Moyen-Âge. Tous les abus deviennent permis.

Le plus important des droits, la plus importante des libertés, est la liberté d’expression. Sans liberté d’expression aucun débat n’est possible. Sans liberté d’expression, aucune critique constructive n’est possible dans quelque domaine que ce soit. Sans liberté d’expression tous les autres droits peuvent être menacés. C’est un pensez y bien.

Face à cette situation, il devient de la plus grande importance que cette cause soit amenée devant la Cour suprême qui devrait déterminer si les assemblées législatives du Canada sont soumises aux chartes des droits ou non.

En se saisissant de cette cause, il faudra bien que la Cour suprême s’interroge en même temps sur l’obligation du Canada de s’assurer que son droit respecte ses engagements internationaux relatifs à la Charte universelle des droits de l’Homme.