Les délires d'Akakia

mercredi, septembre 27, 2006

Requiem pour les régions ressources du Québec, le préfet Bernard Généreux fait un bien drôle de croque-mort !

Selon un reportage publié dans la Presse Canadienne, sous la plume de Martin Ouellet, Bernard Généreux, maire de la municipalité de Saint-Prime, au Lac-Saint-Jean, et préfet de la Fédération québécoise des municipalités (FQM), dit ressentir, au nom des régions ressources du Québec, « un sentiment d'abandon » de la part du gouvernement Charest. Pessimiste comme jamais mais fier comme un croque-mort de village, M. Généreux dit ne pas vouloir « des chèques de bien-être social ou de chômage ». Il demande à l'État du Québec d'investir dans des programmes de valeur ajoutée et dans la transformation.

Déplorant le laxisme du gouvernement Charest à l'endroit des régions en déclin, M. Généreux, dont la sympathie à l'égard des péquistes est bien connue, exige aujourd'hui une décentralisation des pouvoirs au profit des régions agonisantes. Depuis « la grand'messe » du Forum des générations à l'automne 2004, rechigne-t-il, le dossier de la décentralisation « n'a à peu près pas avancé ». L'heure est grave ! « Il y a urgence » de remettre aux régions, plus précisément aux Municipalités régionales de comté (MRC), les responsabilités et les leviers financiers qui s'y rattachent pour assurer leur avenir. Ce ne sont pas des programmes nationaux « mur à mur », dit-il encore, qui permettront aux régions de retrouver une vitalité nouvelle, mais bien leur capacité d'agir par elles-mêmes sur leur développement. Au nom de la FQM, M. Généreux exige, rien de moins, que le gouvernement cède aux MRC des pouvoirs accrus en regard de l'exploitation des ressources naturelles, de l'aménagement du territoire, de la gestion du réseau routier régional, du transport collectif, des équipements scolaires, des tribunaux municipaux, du développement économique et des équipements touristiques, de loisir et de culture.

Du déjà entendu, mais pas de ce côté de la barricade ! En effet ! C'est, à peu de chose près, le discours tenu depuis des lunes par les chefs Ilnutsh, dans leur justification du traité en cours de négociations ; un traité que nous dénonçons dans son esprit parce qu'il refuse de donner une place aux autres peuples fondateurs et aux régionaux qui ont, eux aussi, des droits inaliénables sur ces territoires.

Curieuse plaidoirie tout de même pour un maire et préfet qui n'a jamais voulu reconnaître l'ampleur catastrophique de cette dégénérescence socio-économique (la désintégration des régions), lorsque le gouvernement péquiste, le sien, était au pouvoir, et alors qu'il avait la capacité de changer le cours des événements ! M. Généreux, dont la municipalité borde la frontière ouest de la réserve ilnut de Mashteuiatsh, a du reste été l'un des plus farouches promoteurs du traité élaboré sous le thème de l'Approche commune. En présentant son mémoire à la Commission parlementaire (présidée par le ministre péquiste Rémy Trudel), le 23 janvier 2004, M. Généreux ne tarissait pas d'éloges devant ce projet de traité dans lequel il tentait de monnayer, avec son voisin de Roberval (le maire Denis Lebel (1)), de petits avantages pécuniaires sans envergures, cosmétiques, et sans vision régionale : « Il est essentiel dans notre esprit de signer cette entente afin que le dialogue que nous établissons sur le terrain, dans des projets avec la communauté innue » (2), plaidait-il alors devant une collusion de parlementaires au travers desquels on ne pouvait démêler les péquistes régnant des aspirant libéraux en mal du pouvoir.

Ironie de l'histoire, ce traité, rappelons-le à ceux qui viennent tout juste d'arriver, accordera à quelques chefs indiens au nom de 1,6% de la population régionale et sans tenir compte des requêtes des communautés métisses environnantes, à peu près les mêmes pouvoirs et avantages que M. Généreux requiert lui-même, aujourd'hui, au nom d'un groupe de... non-élus (les préfets de MRC). Ce qui m'apparaît une fausse solution et la plus mauvaise des avenues parce qu'elle ne ferait que donner aux citoyens l'impression de bouger alors que nous nous enlisons dans un spectre de démocratie qui prend de plus en plus l'allure d'un parquet boursier où seuls ceux qui savent le langage de la haute finance ont une voix qui porte au-delà des murs de nos Parlements...

Akakia

Notes :
1- Louis Tremblay, « Roberval, le voisin de Mashteuiatsh / Le maire Lebel présente un mémoire « audacieux », in Le Quotidien, 23 janvier 2004, p. 3.
2- Louis Tremblay, « MRC du Domaine-du-Roy. Les élus veulent tester l'Approche commune », in Le Quotidien, 24 janvier 2004, p. 4.

mardi, septembre 26, 2006

Le patriote québécois, Gilles Rhéaume, à l'émission contradictoire de Denis Lévesque

J'ai écouté, hier soir (lundi, 25 septembre), la dernière moitié de l'émission contradictoire animée par Denis Levesque qui avait pour invité l'impétueux Gilles Rhéaume à qui il était demandé de réagir dans l'affaire pathétique de la journaliste Jan Wong. Pour nous mettre dans le contexte, rappelons simplement qu'au lendemain de la tuerie du collège Dawson, Mme Wong a laissé entendre, dans un article paru dans le quotidien torontois Globe and Mail, que le tueur dément, un non-francophone, avait été marginalisé par une société québécoise valorisant les «pure-laine». Une stupidité qui nous rapproche du sectarisme orangiste et qui n'aide en rien le débat.

Ma perception de la rencontre signée Denis Lévesque : beaucoup de fougue mal contenue par cet invité vedette, beaucoup de clichés et de slogans émotifs, une confrontation des plus stériles bourrée d'amertume. J'aurais aimé entendre un Gilles Rhéaume renouvelé, plus posé et plus pointu vu son âge grand-père, le temps de repos qu'il a eu et son expérience de franc débateur, mais cela ne s'est hélas pas produit ! Son interlocutrice d'Ottawa, pathétique et sans envergure, lui a pourtant donné de nombreuses occasions de prendre le dessus et de redorer le blason du discours nationaliste, mais il n'a pas été en mesure de s'imposer par le génie de l'éloquence qu'on lui reconnait pourtant.

La magie que j'attendais ne s'est pas produite.

Un mauvais remake, fin des années soixante, dans lequel s'invectivent comme des poissonniers, par têtes d'affiches interposées, les deux solitudes réactionnaires canadiennes. Deux murs de briques qui se rencontrent à cent kilomètres heure, cela ne fait que du bruit et de la poussière de briques.

Akakia

samedi, septembre 23, 2006

Faute de ses enfants le Québec se meurt, écrit Jacques Godbout. Eh bien qu'il meurt, il ne l'aura pas volé !...

Dans « Le Devoir » de ce matin, l'auteur Jacques Godbout répond à ses détracteurs et écrit :  « Le Québec a de façon urgente le plus grand besoin de privilégier l'accueil des immigrés, ce qui veut dire des investissements importants dans l'enseignement intensif du français, de la culture, des institutions et de la conscience du territoire. Nous sollicitons l'immigré, il faut accélérer son intégration. » Si c'était-là le résultat recherché à propos de l'effondrement des Canadiens français préparé de longue date dans l'esprit de la « nation civique », multiculturelle et communautaire, j'estime heureux son concepteur, l'auteur de « La nation québécoise au futur et au passé », le parti politique qui lui a construit sa tour, et ses appuis médiatiques. Dans le cas contraire, c'est l'échec d'une vie, d'un Parti politique et d'un journal. 

Et vous n'avez rien vu ! Si nous nous reportons à la mise en garde de Montesquieu qui avait prévu ce genre d'effondrement national, le Québec n'en est qu'au portique de l'enfer :  « Lorsqu’un État se trouve dépeuplé par des accidents particuliers, des guerres, des pestes, des famines, il y a des ressources. Les hommes qui restent peuvent conserver l’esprit de travail et l’industrie ; ils peuvent chercher à réparer leurs malheurs, et devenir plus industrieux par leur calamité même. Le mal presque incurable est lorsque la dépopulation vient de longue main, par un vice intérieur et un mauvais gouvernement. Les hommes y ont péri par une maladie insensible et habituelle : nés dans la langueur et dans la misère, dans la violence ou les préjugés du gouvernement, ils se sont vu détruire, souvent sans sentir les causes de leur destruction. Les pays désolés par le despotisme, ou par les avantages excessifs du clergé sur les laïques, en sont deux grands exemples.» (Montesquieu, De l’Esprit des Lois, XXIII)

Dans cette suite d'idées, j'aurais bien aimé réagir avec force détails et en appui aux propos de Godbout afin de pouvoir expliquer certains angles morts de cette dérive sociétale, mais « Le Devoir » ne publie pas mes lettres. La Presse non plus du reste ! Je viens de Chicoutimi, la banlieue nordique de Montréal, je suis en rupture de ban avec la gueule de bois des universitaires qui savent comment se mériter ces tribunes incomparables, et, ce qui est loin d'arranger les choses, je ne suis pas thuriféraire. Le fait est bien connu « Le Devoir » ne publie que ce qui fait l'éloge du communautarisme à la québécoise, des élites qui logent à cette enseigne, et de ceux qui entretiennent de leurs discours la soumission des régions à l'endroit de Montréal. Cela est malheureux car, en raison de cette mentalité colonialiste et réactionnaire, « Le Devoir » est bien loin d'avoir pris acte du drame qui s'opère depuis un quart de siècle et d'avoir compris le drame des régions excentriques. Même que pour avoir refusé d'accueillir le débat que nous leur avons demandé d'instruire avec insistance, « Le Devoir » aura été un des maîtres d'oeuvre de l'effondrement de la nation canadienne-française et, d'une certaine manière, du Québec tout entier qui y trouvait pourtant tout son sens.

Dans sa réplique de ce matin, Godbout écrit encore : « Les fanatiques du multiculturalisme (et de l'antiracisme) confondent racisme et résistance culturelle. Le racisme est une discrimination fondée sur la race; la résistance culturelle est fondée sur le bien commun. »

N'en déplaise aux porteurs du flambeau de la « naction civique », Godbout dit juste ; son seul problème, c'est de ne pas l'avoir vu et dit quand cela pouvait avoir encore un certain effet et permettre un coup de barre de la part des gouvernements successifs, à partir de celui de Robert Bourassa en passant par ceux de Lévesque, Parizeau, Bouchard, Landry et Charest. Ayant compris cela depuis au moins vingt ans, l'ayant annoncé avec des collègues chercheurs (Charles Côté et Daniel Larouche) dans différents livres dont « La désintégration des régions, « Autopsie d'une mort fine » et « Le Pays trahi » (2001), des bouquins qui n'ont même pas eu droit à la plus banale des mentions dans la presse du Québec, on ne s'étonnera donc pas de ce qui nous arrive. Enterrer le moribond dans une forêt de faux-fuyants, ne l'empêchera pas de périr pour autant. Le Québec métropolitain l'a cherché, tant pis pour lui ! Il va comprendre, comme ceux de la Gaspésie, de la Côte-Nord, du Saguenay et de l'Abitibi, ce que cela signifie d'être impuissants face à une dérive sociétale issue d'une inconscience collective programmée, orchestrée et administrée jusqu'à son heure de gloire.

Le Petit-Fils du Dr Akakia
Le 23 septembre 2006

mercredi, septembre 20, 2006

Les Canadiens français, la liberté d'opinion, les bûchers de la tyrannie fleurdelisée et l'avenir du Péquistan ?!

Bien qu'on ne puisse pas parler vraiment d'une pléthore de répliques, depuis l'ouverture de mon blogue (Les délires d'Akakia), voilà à peine sept mois, aucun thème soulevé dans ce carnet d'idées n'a reçu autant de réactions, n'a été autant fustigé que la dernière lettre publiée hier, sous le titre « Le Québec et les Canadiens français heureux sans Montréal ». De quoi être franchement jaloux de ne pas avoir écrit moi-même cette lettre !

Pour dire encore plus juste, le seul papier qui s'est mérité un tel concert d'épithètes fut celui où il a été question des caricatures consacrées à Mahomet ; vous vous en rappelez sans doute, des propos dominés plus souvent qu'autrement par l'émotion plutôt que par la raison. En comparaison, ma chronique consacrée à la prison d'Abou Graib (« Abou Ghraib et Guantanamo, la honte de notre civilisation et un crime contre l'Humanité ! ») n'a eu droit à aucune réplique, ni dans l'espace consacré à cette fin sur le blogue ni par courriel. Comme quoi, la souffrance des autres n'excite que lorsqu'elle est soumise au regard d'une télé à sensations qui amène plus souvent qu'autrement le téléspectateur à se prendre pour la victime et à s'apeurer devant ce danger que représente pour lui la tyrannie, cette plaie de la civilisation.

En fait, les réactions à la « Lettre d'une indépendantiste (ex !) Saguenéenne installée à Montréal... », témoigne, par leur singularité, d'un état d'esprit fort inquiétant qui me laisse aussi insatisfait sur la qualité de l'argumentaire que dubitatif sur l'avenir du Québec. Pour un, tous ces courriels, à une exception près, fustigent l'auteure anonyme de la lettre pour son opinion (retenons à cet effet que l'auteure déplore notamment que les Canadiens français ne se sentent plus chez eux à Montréal, ce qui est loin d'être faux) ; pour deux, ils dénoncent comme étant des propos racistes le simple fait de s'objecter à la montréalisation du projet d'indépendance du Québec, ce qui, encore là, est loin d'être impertinent ; et, pour trois, l'auteure évoque positivement les noms de Charest, Dion et Trudeau, ce qui est, encore là, une manière comme une autre, d'apprécier la dérive de la société québécoise et de décrire le cul-de-sac dans lequel se trouve l'option nationale.

Autres points communs entre ces courriels, à une exception près : leur violence extrême à l'égard de ma correspondante qui ose dire avec flamme et éloquence ce que bien des Québécois aimeraient pouvoir dire à coeur ouvert sans se faire crucifier par leurs exorcistes ; leur intolérance inquiétante face à la divergence d'opinion ; leur sectarisme ; l'absence de tout argumentaire eu égard à l'objet de leur haine ; et le fait qu'aucun de ces fabuleux débateurs n'a eu le courage de réagir publiquement par la voie qui leur est offerte, ce qui aurait eu l'avantage d'engager une saine discussion sur le sujet. Un dernier point, avant de conclure : toutes les répliques, encore là à une exception près, sont signées par des Montréalais et par des plumes nationalistes, où l'option de l'indépendance n'est pas une option dans leur esprit mais, coûte que coûte, la seule issue possible à l'histoire du Québec, ce qui est loin de me convaincre de sa pertinence.

Dans de telles circonstances, et bien qu'on me fustige à mon tour pour avoir osé permettre à la dissidence de s'exprimer par la voie de mon blogue, je n'ai qu'une option disponible à vous offrir, soit celle de vous inviter à réagir par le canal prévu à cet effet, l'espace consacré aux commentaires dans ledit blogue. Que je sois d'accord ou non avec vos propos, ce qui ne relève que de moi, ceux-ci n'engagent que vous. La voie vous est toute grande ouverte ! Expliquez-nous pourquoi ma correspondante est dans l'erreur et dites-nous pourquoi vous avez raison.

Russel Bouchard
Petit-fils du Dr Akakia

lundi, septembre 18, 2006

Le Québec et les Canadiens français, heureux sans Montréal

Lettre d'une indépendantiste (ex !) Saguenéenne installée à Montréal...

«Mon cher Russel,
J'ai bien pensé que vous n'aviez pas lu le texte de sa déclaration. Il y a quelque chose d'extrêmement dangereux derrière toute cette affaire. Une chose est certaine, il faut être vigilant et ouvrir les yeux et les oreilles ici-même. La situation est telle à Montréal que nous songeons à quitter éventuellement. Des femmes se promènent avec arrogance dans le métro en burka. J'y demeurerai tout simplement pour mon dossier. Montréal ne nous ressemble plus; elle ne nous appartient plus. Nous devenons à tous les jours des étrangers comme dans les années 50. Les immigrants sont de plus en plus arrogants. C'est la Deuxième Conquête, celle des immigrants qui refusent de s'intégrer. Qui ont immigré en Amérique (USA).

[Mon frère B.] et moi avons un ami qui a un restaurant sur Ste-Catherine et il nous disait samedi que les Anglos viennent le voir et lui reprochent de ne pas avoir de serveur qui parlent anglais. Il leur a répondu que le Québec était français C'est le Plan B de Stéphane Dion et Jean Chrétien. Ils sont en train de nous envahir.

Il faut voir ce qui se passe à Dawson : on baragouine le français, on s'inspire de la sous-culture américaine, etc... Je crois que tout le Québec est en pleine crise identitaire. Des journaux anglais osent même accuser la Loi 101. Ils profitent de tout pour reprendre ce qu'ils ont perdu depuis plusieurs années. S'il fallait que nous disons des choses semblables, ce serait terrible ce dont on nous accuserait. Enfin!

Et les politiciens péquistes nous parlent d'une constitution de la future république du Québec afin de contourner tous ces problèmes identitaires, multiculturels, etc... Je crois que le seul qui est véritablement conscients de toutes ces choses, c'est Jean Charest. Il a l'air de quelqu'un de très inquiet. J'ai entendu de mes oreilles même un journaliste nous dire que le jeune de Hudson qui a été arrêté détestait les Québécois français. Si c'est vrai, c'est carrément du racisme. Et la nouvelle n'a pas été répétée. On nous cache des choses. Soyons vigilants, mais gardons notre esprit critique. Évitons de tomber dans la sensiblerie.

Quant à moi, je crois que nous avons la bonne solution. Il faut nous replier en attendant l'orage qui viendra, croyez-moi. D'un peuple fondateur et intégrateur, nous sommes en passe de devenir un peuple de sous-fifres. Tous les signes sont là. Pour que Mongrain sente le besoin de se rendre à tous les vendredis dans une famille d'un groupe ethnique, il sait qu'il s'y passe des choses : problèmes d'intégration. C'est là le résultat du multiculturalisme et du communautarisme, notion saxonne s'il en est, que j'ai dénoncé depuis des années. PET aura eu raison de nous.

Excusez la disgression, mais je crois que tout se tient.

[Une saguenéenne]

vendredi, septembre 08, 2006

Approche commune / Les élus de la Côte-Nord refoulés comme des mécréants par les Ilnutsh et les gouvernements supérieurs

Approche commune
Pas de place pour les élus

Dernières nouvelles
Les élus de la MRC de la Haute-Côte-Nord sortent insatisfaits de leur rencontre avec les représentants du gouvernement du Québec à la table de négociations territoriales sur l'entente de l'Approche commune.


Jean-Marie Delaunay (archives)
Selon le préfet de la MRC, Jean-Marie Delaunay, aucune étape du processus de négociation ne permettra aux élus de faire valoir leur point de vue. « On s'est fait dire qu'ils ne sont pas là pour négocier avec nous autres, mais seulement avec les Innus », rapporte le préfet.

Québec a accepté d'inclure les municipalités dans un territoire de 138 000 kilomètres carrés, baptisé Nitassinan et revendiqué par les Innus comme terre ancestrale. Les maires considèrent que la cogestion des terres municipales avec les Innus est impossible. Les élus de la MRC de la Haute-Côte-Nord indiquent qu'ils n'accepteront jamais la signature d'un traité avec les communautés innues sur la base de l'entente de principe, l'Approche commune, signée en 2004.

Les élus réclament les mêmes redevances consenties aux autochtones sur l'exploitation des ressources naturelles à la signature du traité, soit un peu plus de 3 %, ce qui représente plusieurs millions de dollars de revenus par année.

La MRC de la Haute-Côte-Nord se plaint également de devoir changer régulièrement les règles d'aménagement de son territoire afin d'accommoder les Innus, même s'ils ne possèdent aucun droit confirmé par traité.

Société Radio-Canada, 7 septembre 2006