samedi, septembre 23, 2006

Faute de ses enfants le Québec se meurt, écrit Jacques Godbout. Eh bien qu'il meurt, il ne l'aura pas volé !...

Dans « Le Devoir » de ce matin, l'auteur Jacques Godbout répond à ses détracteurs et écrit :  « Le Québec a de façon urgente le plus grand besoin de privilégier l'accueil des immigrés, ce qui veut dire des investissements importants dans l'enseignement intensif du français, de la culture, des institutions et de la conscience du territoire. Nous sollicitons l'immigré, il faut accélérer son intégration. » Si c'était-là le résultat recherché à propos de l'effondrement des Canadiens français préparé de longue date dans l'esprit de la « nation civique », multiculturelle et communautaire, j'estime heureux son concepteur, l'auteur de « La nation québécoise au futur et au passé », le parti politique qui lui a construit sa tour, et ses appuis médiatiques. Dans le cas contraire, c'est l'échec d'une vie, d'un Parti politique et d'un journal. 

Et vous n'avez rien vu ! Si nous nous reportons à la mise en garde de Montesquieu qui avait prévu ce genre d'effondrement national, le Québec n'en est qu'au portique de l'enfer :  « Lorsqu’un État se trouve dépeuplé par des accidents particuliers, des guerres, des pestes, des famines, il y a des ressources. Les hommes qui restent peuvent conserver l’esprit de travail et l’industrie ; ils peuvent chercher à réparer leurs malheurs, et devenir plus industrieux par leur calamité même. Le mal presque incurable est lorsque la dépopulation vient de longue main, par un vice intérieur et un mauvais gouvernement. Les hommes y ont péri par une maladie insensible et habituelle : nés dans la langueur et dans la misère, dans la violence ou les préjugés du gouvernement, ils se sont vu détruire, souvent sans sentir les causes de leur destruction. Les pays désolés par le despotisme, ou par les avantages excessifs du clergé sur les laïques, en sont deux grands exemples.» (Montesquieu, De l’Esprit des Lois, XXIII)

Dans cette suite d'idées, j'aurais bien aimé réagir avec force détails et en appui aux propos de Godbout afin de pouvoir expliquer certains angles morts de cette dérive sociétale, mais « Le Devoir » ne publie pas mes lettres. La Presse non plus du reste ! Je viens de Chicoutimi, la banlieue nordique de Montréal, je suis en rupture de ban avec la gueule de bois des universitaires qui savent comment se mériter ces tribunes incomparables, et, ce qui est loin d'arranger les choses, je ne suis pas thuriféraire. Le fait est bien connu « Le Devoir » ne publie que ce qui fait l'éloge du communautarisme à la québécoise, des élites qui logent à cette enseigne, et de ceux qui entretiennent de leurs discours la soumission des régions à l'endroit de Montréal. Cela est malheureux car, en raison de cette mentalité colonialiste et réactionnaire, « Le Devoir » est bien loin d'avoir pris acte du drame qui s'opère depuis un quart de siècle et d'avoir compris le drame des régions excentriques. Même que pour avoir refusé d'accueillir le débat que nous leur avons demandé d'instruire avec insistance, « Le Devoir » aura été un des maîtres d'oeuvre de l'effondrement de la nation canadienne-française et, d'une certaine manière, du Québec tout entier qui y trouvait pourtant tout son sens.

Dans sa réplique de ce matin, Godbout écrit encore : « Les fanatiques du multiculturalisme (et de l'antiracisme) confondent racisme et résistance culturelle. Le racisme est une discrimination fondée sur la race; la résistance culturelle est fondée sur le bien commun. »

N'en déplaise aux porteurs du flambeau de la « naction civique », Godbout dit juste ; son seul problème, c'est de ne pas l'avoir vu et dit quand cela pouvait avoir encore un certain effet et permettre un coup de barre de la part des gouvernements successifs, à partir de celui de Robert Bourassa en passant par ceux de Lévesque, Parizeau, Bouchard, Landry et Charest. Ayant compris cela depuis au moins vingt ans, l'ayant annoncé avec des collègues chercheurs (Charles Côté et Daniel Larouche) dans différents livres dont « La désintégration des régions, « Autopsie d'une mort fine » et « Le Pays trahi » (2001), des bouquins qui n'ont même pas eu droit à la plus banale des mentions dans la presse du Québec, on ne s'étonnera donc pas de ce qui nous arrive. Enterrer le moribond dans une forêt de faux-fuyants, ne l'empêchera pas de périr pour autant. Le Québec métropolitain l'a cherché, tant pis pour lui ! Il va comprendre, comme ceux de la Gaspésie, de la Côte-Nord, du Saguenay et de l'Abitibi, ce que cela signifie d'être impuissants face à une dérive sociétale issue d'une inconscience collective programmée, orchestrée et administrée jusqu'à son heure de gloire.

Le Petit-Fils du Dr Akakia
Le 23 septembre 2006

1 Comments:

Anonymous Anonyme
dit :

Curieux retour du balancier pour nous, les Bouchard , Côté, Larouche, Tremblay,Gauvin, Harvey et autres oiseaux de malheur qui ont sonné l'alarme depuis vingt ans jusqu'à ce jour. Le sujet fait la manchette de tous les journaux et de toutes les émissions d'actualités ces jours-ci.À l'émission de Marie-France Bazo sur les ondes de Radio-Québec on s'intéresse encore sur la question de la fermeture des régions: doit-on oui ou non fermer certaines régions. Vraiment désolant. Pour moi ( et pour bien d'autres)la question n'est pas celle-là mais plutôt à savoir si les régions ne devraient pas carrément larguer "Môrial" et la laisser croupir avec ses immigrants non intégrés et anglicisés. "Môrial" est un boulet pour nous. "Dehors les voleurs et les parasites"!

9:40 p.m.  

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