dimanche, juin 12, 2022

Violence par armes à feu dans les grandes villes canadiennes - Reconnaître d’abord la chaîne des causes

 


Violence par armes à feu à Montréal et à Toronto. Un dossier de plusieurs pages dans le Journal de Montréal, signé Antoine Lacroix. Enfin un dossier bien monté, qui évite de sombrer dans les clichés faciles, un dossier qui donne des chiffres et qui - enfin ! - tente d’interroger le pourquoi d’une telle situation et qui évite d’en imputer la cause au comment ! Je site un extrait : « La police, c’est seulement une partie de la solution. Mais on doit aussi investir dans la communauté, dans les programmes sociaux, dans l’éducation, dans la pauvreté, l’accessibilité aux logements. […] La qualité de vie de quelqu’un va être influencée selon son code postal. Et ça donne que ces mêmes quartiers défavorisés sont ceux avec la plus haute criminalité. Les mêmes observations peuvent être faites à Montréal, à Rivière-des-Prairies et à Montréal-Nord… »

Enfin, on commence à parler des vraies causes, la pauvreté qui est le fruit de choix politiques. La courbe de la violence, comme celle du suicide du reste, est invariablement le résultat de ces choix. Les moyens que les individus prennent pour y arriver n’ont absolument rien à voir avec le fait. Strictement rien ! Pour pouvoir inverser la courbe de cette violence, les gouvernements doivent d’abord reconnaître ce fait pourtant très bien décrit et documenté par les sociologues, les historiens, les anthropologues, les psychologues. Mais au lieu de reconnaître ce fait qui aurait pour conséquence de remettre en question le partage de la richesse et nos choix de société, les gouvernements, Justin Trudeau en tête avec son projet de loi c-21, préfèrent regarder ailleurs et incriminer trompeusement les objets délictueux, les armes à feu, et ils préfèrent s’attaquer aux propriétaires légitimes et respectueux des lois  pour donner l’impression qu’ils font quelque chose. 

Agir ainsi, c’est non seulement contre-productif, c’est carrément tromper le peuple et s’empêcher de trouver des solutions prometteuses à cette violence armée. Que cela soit dit et écrit : la pauvreté n’est pas une loi de la nature ; elle est une création de la société et le résultat de choix politiques.

La grande faiblesse du dossier ainsi présenté dans le Journal de Montréal de ce 12 juin 2022 : l’auteur évite de parler de l’origine de la souche sociale de cette jeunesse qui s’entretue dans les rues de Toronto, Montréal, Vancouver. Entendons bien les enfants de l’immigration récente. Je sais que ce n’est pas politiquement correct de l’évoquer. Je sais aussi que ce constat pourrait me valoir un autre mois de prison facebook. Mais c’est une réalité qu’il faudra bien admettre également pour trouver des pistes de solutions durables…

Akakia