samedi, juin 18, 2022

Journalisme et politique au Québec, une promiscuité systémique qui corrompt les rouages de la démocratie…

Vous voulez connaître une des  principales raisons pour expliquer pourquoi les Parlements ne fonctionnent plus au Canada et au Québec. Vous voulez savoir pourquoi la dissidence n’est pas capable de faire entendre sa voix ni dans les médias ni dans nos Parlements. Vous  n’avez qu’à prendre note de la liste - très sommaire - des personnes qui sont passés du journalisme à la politique et de la politique au journalisme au cours des quarante dernières années au Québec. Tout s’étale comme un grand livre ouvert quand on fait les liens des uns aux autres.

J’ai beau chercher partout à travers le monde, je n’ai pas été en mesure de trouver un cas similaire dans aucune démocratie. Avec une telle proximité entre politique et journalisme, il est tout à fait impossible d’avoir une critique saine et détachée de toute compromission. C’est impossible. L’un dépend de l’autre et vice versa.

La collusion entre ces deux institutions est chronique, c’est un cancer qui ronge l’ensemble des rouages de cette démocratie et un cas d’espèce qui dépasse l’entendement…

-Pierre Karl Péladeau, de député et chef du PQ, en plus d’être propriétaire de Quebecor-Média, Journal de Montréal, Videotron, et tous les autres.

-Mario Dumont : De chef de l’Action démocratique du Québec à TVA, CUB Radio et Journal de Québec ;

-Christine St-Pierre : de Radio-Canada à députée et ministre au sein du PLQ ;

-Bernard Drainville : de journaliste à Radio-Canada, il devient député et ministre du PQ, puis retourne à la radio au 98,5 avant de revenir en politique comme candidat à la CAQ ;

-Michaelle Jean : de journaliste à Radio-Canada elle devient Gouverneur Général du Canada ;

-Lise Payette : animatrice à Radio-Canada, passe à la politique et devient députée sous la bannière péquiste et ministre ; 

-Jean Lapierre : de chroniqueur politique dans différents médias, il passe député et ministre au PLC, puis retourne aux médias ;

-André Pratte : de journaliste au Devoir, il est nommé au Sénat canadien pour services rendus ;

-Caroline St-Hilaire : de députée du PQ, elle devient mairesse de Longueuil, passe à TVA puis revient à la vie politique sous la bannière de la CAQ ;

-Maka Kotto : conjoint de Caroline St-Hilaire, devient député sous la bannière du PQ et ministre, puis devient chroniqueur au Journal de Montréal ;

-Joseph Facal : de député sous la bannière péquiste et ministre, il passe au Journal de Montréal en qualité de chroniqueur ;

-Vincent Marissal : de chroniqueur politique à La Presse, devient député sous la bannière de Québec solidaire ;

-Paule Robitaille : de journaliste à Radio-Canada, devient députée du Québec sous la bannière libérale ;

-Stéphane Bédard, de député et ministre sous la bannière péquiste, il passe à l’émission La Joute, de TVA ;

-Nathalie Roy : Journaliste à TQS et à Radio-Canada, devient députée sous la CAQ et ministre 

-Gérard Delltell  : Journaliste à Radio-Canada, TVA et TQS, devient député de l’ADQ puis passe sous la bannière du Parti conservateur du Canada ;

-François Paradis : animateur radiophonique et télé, passe sous la bannière de la CAQ, devient député puis Président de l’Assemblée nationale du Québec ;

-Jacques Brassard : député du PQ et ministre, devient chroniqueur au Journal de Montréal ;

-Nathalie Normandeau : de député du PLQ et ministre, devient animatrice radiophonique ;

-Thomas Mulcair : député et ministre du PLQ, devient chef du NPD puis devient chroniqueur au Journal de Montréal et analyste politique à TVA ;

Et je couperai court en ne citant que les noms de René Lévesque, Claude Ryan, Jean-Francois Lysee,  Pierre Laporte, Pierre Duchesne, Dominique Vien, Veronique Tremblay, Jean-Pierre Charbonneau, Yves Michaud, Michael Ignatieff, Éric Duhaime…

Akakia