mercredi, avril 22, 2020

CHSLD et Covid-19 : Le Québec ne fait que récolter ce qu'il a semé



Aujourd’hui, je suis sans mot ! Je lis le journal et, page après page, c’est l’étonnement suivi de l’incompréhension puis finalement d’une colère douce. On voulait faire un pays ! Pourquoi ? Parce qu’on pouvait faire mieux que tous les autres nous disait-on. Eh bien c’est parfaitement réussi ! Bravo ! Pas eu besoin de l’Indépendance. On y est arrivé quand même sans l’aide du fédéral et on est en train de rejoindre la tête du peloton des pires place au monde pour avoir fait des morts avec ce foutu virus venu de Chine. De fait, nous sommes partis de la queue pour atteindre cette semaine le 12ème rang. Maudit qu’on l’a l’affaire au Québec ! La moitié des cas du Canada se trouve au Québec. Encore Bravo !

Des histoires d’horreur à n’en plus finir, qui arrachent l’âme. Comme celle de ce monsieur et de son fils, sur le stationnement, criant le dernier au revoir à sa maman qui entre au CHSLD. La pire place au monde pour avoir le covid-19. Ça me rappelle, les départs pour Auschwitch. Bien sûr, le plan de la solution finale n’est pas le même. Mais le résultat nous y fait songer.

A la page 13 du Journal de Montréal, il y a aussi le Dr Barrette, qui se défend bien d’être à l’origine de cet impitoyable drame qu’on vit au quotidien. Bien sûr qu’il n’est pas coupable... du moins pas tout seul. Car cette histoire d’horreur a un historique derrière elle. Elle s’est construite tout doucement sans qu’on s’en aperçoive, d’élection en élection, depuis vingt ans jusqu’à aujourd’hui, en nous racontant des histoires à dormir debout. Le Dr Barrette fait bien de se défendre, car il a, à quelque part, un peu raison. Pas beaucoup, mais rien qu’un petit peu. Il fait partie d’un gang, et je comprends qu’il tienne à tout prix à avoir un masque pour soi-disant aider ! Il a eu son temps pour tenir la poche pendant que ceux et celles commettaient le crime. Il fait partie d’un système politique et économique impitoyable qui a planifié de longue date et a entrepris le programme de désintégration du système de santé au détriment des aînés, lequel était inscrit dans le plan de désintégration des régions du Québec. Pas compliqué à comprendre.

Ça s’est construit en trois temps, avec de grands hommes et de grandes dames. Il y a vingt-cinq voire trente ans, sous Parizeau et Bouchard, les planificateurs du système de Santé avaient déjà sous les yeux le futur du Québec. Je le sais, car j’étudiais ces courbes avec le sociologue Charles Côté et on cherchait une bonne manière pour inciter l’Etat du Québec à changer le cap. Les chiffres, les graphiques et les courbes révélaient déjà le film d’horreur de notre futur : vieillissement de la population, départ des jeunes des régions vers les grands centres, départ des services de l’Etat des régions en direction de Montréal et Québec où l’Etat entendait concentrer les avoirs, les services et ses bénéfices. Ils auraient pu changer cette réalité annoncée par des politiques, mais ils n’ont pas voulu le faire, car ils avaient un plan ! Il fallait aider Montréal à garder son rang face à Toronto et Vancouver qui étaient en train de devenir les places fortes du Canada. Et pour y arriver, il fallait capter la richesse collective et la concentrer à Montréal. Et ils y sont arrivés.

Cela étant, les planificateurs, avec ministres et sous-ministres associés, ont compris qu’il fallait diminuer les charges de la Santé en regroupant les vieux dans des grandes bâtisses où ils allaient recevoir des services à la chaîne puis mourir comme des petits oiseaux derrière les arbres. Ni vu ni connu. Mais comme ça n’allait pas assez vite, on a sorti le concept « mourir dans la dignité ». Hypocrite comme toujours, sans le dire, l’État a ainsi pu faire une pierre deux coups en accentuant le départ des vieux en leur proposant un ticket gratuit pour l’au-delà, et diminuer artificiellement la courbe des suicides au Québec ; à l’époque l’une des pires places au monde pour ce type de décès.
Mais ça ne s’est pas passé comme prévu, car il y a eu le covid-19, qui s’est mis de la partie dans les CHSLD, précipitant le plan d’extermination des vieux de manière à en révéler toute l’horreur ! Et nous avons aujourd’hui le résultat, le produit des politiques de l’Etat-providence passé sans qu’il n’y paraisse à la sociale démocratie.

Akakia