mercredi, juin 24, 2020

Une fête de la Saint-Jean sous le signe de la conformité

On dirait qu’ils ont copié les affiches de la révolution culturelle sous Mao et qu’ils ont simplement changé la couleur du drapeau. Ce n'est plus la fête de la Saint-Jean, mais la Fête de la Diversité culturelle...

UNE FÊTE DE LA SAINT-JEAN SOUS LE SIGNE DE LA CONFORMITÉ. MERCI POUR MOI !

Sur sa page Facebook, l’ex-animatrice de Radio-Canisse, Doris Larouche, dit qu’elle a assisté, hier, au plus beau spectacle de la Saint-Jean depuis des années. Mais elle reproche le fait que plusieurs interprètes ont changé des versions pour ne pas déplaire. Elle s’insurge à juste titre qu’on ait « dénaturé » la chanson de Plume Latraverse quand il dit : « Ceux qui sont en tabarnak, ils viendront nous voir à l’entracte », et de l’avoir remplacée par « Pis ceux qui sont pas contents, ils viendront nous voir à l’entracte ». Elle a raison d’être en « Tabarnak », mais comment fait-elle pour dire que c’est l’un des meilleurs spectacles de la Saint-Jean qu’elle a vu, alors qu’elle rechigne du fait que  plusieurs autres artistes ont vu également leurs textes dénaturés ?!

C’est le temps de la rectitude. Tout le monde entre dans le rang. Les artistes ont perdu le courage qui fait d’eux des êtres à part ; ils courent après les cachets, le succès et la reconnaissance. Ce sont des interprètes qui trahissent les œuvres des auteurs vrais qu’ils prétendent honorer en les chantant. Si j’étais Plume, je me sentirais plumé, et je serais en « Tabarnak » ! A ce prix, et en ce qui me concerne, comme historienne qui écrit différemment de ce qu’on voudrait m’imposer comme normes, je préfère qu’on continue de me marginaliser !

On a peur de tout, on censure tout, on casse les statues. On a même changé le p’tit Prince de Saint-Exupery en p’tite princesse pour faire plaisir aux maîtres du présent. On tue les œuvres des grands créateurs pour les mettre aux valeurs du jour. Mais seulement quand ça fait notre affaire. On est en train de tuer tout ce qui nous a construit et a fait ce que nous sommes. On est devenu lâches ! Un artiste qui ne se rebelle pas contre la conformité, n’est pas un artiste ; c’est un profiteur, un esprit soumis.

Hier, j’écoutais a Radio-Canada, Denis Laferrière. Je ne le savais pas si brillant. Il m’a épatée quand il a reproché aux écrivains de notre temps (faut-il que je dise écrivaine aussi ?!) de tous écrire de la même façon. Grand Dieu du ciel bleu que c’est vrai ! Ils vont tous selon un même modèle d’écriture et ne veulent prendre aucun risque. Les éditeurs vont tous en ce sens. Si tu as le malheur de sortir de la norme, l’éditeur te demande de t’ajuster, et là il dénature ton œuvre. J’ai refusé de jouer ce jeu à plusieurs reprises, et j’ai préféré ne pas être publiée par eux. C’est pour cette raison que je publie depuis longtemps à compte d’auteur. Je reste moi-même, j’assume mes imperfections. D’ailleurs, l’imperfection, la différence, l’outrage à la mode du temps, c’est ce qui fait une œuvre, c’est ce qui fait avancer. Transgresser l’ordre établi, sortir du cadre, c’est ce qui fait l’œuvre.

Tout compte fait, je préfère de beaucoup la Saint-Jean de 1968, où on fessait à bout de bras dans le système et où on s’éclatait comme des fous sans se soucier de ce qu’on allait dire de nous le lendemain. Nous étions Nous ! Regardez le jeu de photos : celle en couleur est l’affiche publicitaire de cette année ; on dirait qu’ils ont copié les affiches de la révolution culturelle sous Mao et qu’ils ont simplement changé la couleur du drapeau. Et regardez les deux autres ; c’était à la Saint-Jean de 1968. Je préfère vraiment la version à l’ancienne, où on était Nous et Libres. C’était l’époque de Plume, de Bourgault et de la Liberté...

Akakia



2 Comments:

Blogger Feedakie
dit :

Ce que je retiens du spectacle d'hier: Propre, propre trop propre. On aurait presque dit un spectacle pour des gens du 3e âge.

. Changer les paroles des chansons pour ne pas faire mal aux oreilles de la rectitude politique =check!

. Un sermon pour nous dire combien nous devons être plus ouverts, combattre notre SUPPOSÉ, NOTRE PRÉTENDU, NOTRE IMAGINÉ racisme systémique = check.

. Bon spectacle télévisé mais rien pour faire lever la fibre fière des québécois, rien pour leur donner le goût de tasser les meubles et danser comme pour une VRAIE FÊTE = check!

. Un artiste affichant clairement et en gros plan sa lutte contre la Loi sur la laïcité (Loi 21) =check!

Eille! Emile Bilodeau, je ne t'oublierai pas de sitôt. T'auras pas une cllsse de cenne, pas une minute d'attention de ma part. T'es out de ma vie musicale!

Bref, notre fête nationale est maintenant un instrument pour nous asservir, nous tenir aussi tranquilles que lorsqu'on regardait le Défilé de la Saint-Jean dans les années 60, bien assis bien droits sur nos chaises à regarder passer l'argent des anglais, banques, magasins etc... C'est réussi.

La Société de la Fête Nationale, réveillez-vous parce que vous devenez désincarné, vous ne nous représentez plus. Hier, le spectacle était soporifique. Rien pour me prendre aux trippes et me donner le goût de danser et chanter. Comme dirait ma mère "C'était "dull"!"

Dommage. SURTOUT NE ME DEMANDEZ PAS DE PRENDRE MON GAZ ÉGAL. JE LE FERAI QUAND J'AURAI FINI D'ÊTRE EN MAUDIT.

9:39 a.m.  
Blogger Feedakie
dit :

Si vous allez sur ma page FAcebook, vous verrez la photo du sieur Emile Bilodeau et de son infâme macaron!

9:39 a.m.  

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