lundi, août 01, 2022

« Espérer l’improbable »

 

La première chute de la rivière Caribou, Chicoutimi-Nord.

« ESPÉRER L’IMPROBABLE »

Sauvetage de Stéphane, état de santé.

Nous avons passé l’avant-midi de ce lundi au chevet de notre fils. Il est encore endormi et est toujours trop faible pour se réveiller. Il ouvre parfois les yeux pour montrer qu’il est là. Il porte partout sur son corps les marques du Christ sur la croix , agonisant. Ses os lui font mal et il est encore incapable de se lever, mais il est vivant, bien soigné et en train de reprendre son souffle et ses esprits. Ses premiers mots ont été d’avoir un chien Labrador encore chiot, blond et femelle. Avis est lancé. Ce sera son chien mira. 

Avec ce que nous avons vécu pendant ces jours éprouvants, nous savons maintenant ce que peuvent ressentir des parents soumis à de tels événements et nous pensons à tous ceux qui vivent en eux cette perte inestimable. La vie ça n’a pas de prix. Ce calvaire m’a appris énormément. Dans cette horrible épreuve, alors que je courrais les bois à en perdre le souffle, j’ai gardé espoir en me rappelant constamment deux grandes pensées enseignées par de grandes personnes. 

Ces personnes et ces pensées ont été comme une étincelle qui guidait les pas de mon absolue détermination à sauver mon fils et à le tirer de cette noirceur qui m’enveloppait pour m’étouffer. D’abord celle du centenaire et philosophe Edgar Morin, survivant de l’Holocauste nous enseignant qu’il fallait, en toute occasion, « espérer l’improbable ». Et ensuite, celle de mon bien aimé prof. d’histoire à l’UQAC, l’abbé Jean-Paul Simard, qui me répétait sans cesse, devant les difficultés de ma vie, que « la victoire de l’impossible vient toujours après le dernier échec ». 

Encore merci à tous et toutes pour ce tonnerre d’amitié, pour la sincérité de vos prières et votre compassion. Vous avez souffert avec nous. Et n’eut été de l’effort de tous, la fin aurait été tout autre. Je croyais que notre société était morte, mais vous m’avez prouvé qu’il y avait encore une force en nous. La photo ci-jointe montre la chute de la rivière Caribou que Stéphane avait entrepris de gravir. On croirait voir les portes du Paradis perdu, mais en fait ce sont les portes de l’enfer pour quiconque ne s’y connaît pas et n’est pas préparé à une telle épreuve. Le Ciel et tous ceux que nous avons invoqués ont permi que ces portes ne se referment pas sur lui avant qu’on le découvre. 

Avec Madeleine, sa mère et mon épouse qui me disait sans cesse en pleurant qu’elle sentait encore son cœur battre en elle, nous avons espéré l’impossible et dépassé la dernière épreuve. Alléluia !

Russel-A.