mercredi, février 15, 2006

L'Approche commune : les Ilnutsh refusent toujours de reconnaître les droits du peuple métis de la Boréalie !

Beaucoup d'agitation du côté des Ilnutsh qui nous annoncent, ce matin, mine de rien, qu'ils (le Conseil tribal Mamuitum) ont trouvé, en la personne de Carl Nepton, la perle rare appelée à les représenter à la table de négociations en vue de la signature du traité (l'Approche commune). Cette annonce, pour ceux qui ne sont pas au parfum de toutes les subtilités, fait suite à celle du gouvernement du Québec qui a dernièrement confessé son intention de conclure ce dossier fumant avant la fin de la présente année —et sans les Métis ! À cet égard, d'ailleurs, le ministre délégué aux Affaires autochtones du Québec (Geoffrey Kelley) a fait savoir qu'il serait au Lac-Saint-Jean, jeudi prochain (donc demain), pour sonner le départ de ce dernier droit et devrait donc en profiter pour nous dévoiler le nom de son propre négociateur. Pour le gouvernement fédéral, rappelons enfin que c'est M. Gilles Thériault qui occupera le siège.

Ne manque plus que le négociateur des Métis des régions du Saguenay–Lac-Saint-Jean–Côte-Nord, pour que la table soit pleine... et pour que ce traité soit constitutionnellement valide. Mais ça, c'est une toute autre affaire ! Interrogé à cet égard, M. Carl Nepton a tenu du reste à exprimer ce matin (in «Le Quotidien») une brutale fin de non-recevoir ; s'appliquant ainsi à perpétuer tout le mépris qu'entretiennent les chefs ilnuths contre les autres peuples autochtones (Métis et Canadiens français) avec qui ils partagent pourtant un territoire, une histoire et une condition humaine communes.

Loin d'apporter la paix chez nous, comme les instigateurs de l'Approche commune et comme les gouvernements nous l'avaient promis, ce traité, qui n'est pas encore signé et qui attise toujours les passions, a eu pour triste conséquence de braquer les uns contre les autres et de faire naître des tensions raciales dont nous étions jusqu'alors et par bonheur épargnés. Appelé à commenter ces dernières annonces, M. René Tremblay, porte-parole officiel de la Communauté métisse du Domaine-du-Roy et de la Seigneurie de Mingan (CMDRM), un représentant qui sait faire l'éloge de la retenue dans les pires circonstances, n'a pas caché sa... « lassitude » (ici, le terme est plein de finesse pour décrire une grande tension chez le peuple métis de la Boréalie) eu égard au mépris des représentants ilnuths qui nous disent d'aller nous faire voir chez les Grecs !

Cette fin de non-recevoir tous azimuts, est d'autant plus difficile à accepter du fait que le peuple ilnut, qui a lui-même souffert de l'ostracisme, s'applique aujourd'hui à faire subir les mêmes souffrances à un peuple frère, le peuple métis, un peuple avec qui il partage pourtant des racines, une histoire, un territoire et une condition humaine communes. Devant un tel mur de mépris, que faudra-t-il faire pour que les Ilnutsh et les paliers de gouvernements supérieurs comprennent la réalité métisse du Québec et de la Boréalie ? Que faudra-t-il faire, pour qu'ils acceptent leurs devoirs sacrés face à un peuple qui a le droit de vivre, un peuple du reste pacifique qui aspire au bonheur et qui ne fait, en somme, que se prévaloir de son droit à la fraternité humaine dont il se réclame et dont il entend participer ?

Faire souffrir un peuple en lui enlevant ses droits qu'on ne lui reconnaît pas, est une mort en soi. Le nier d'existence, en est une seconde qui fait la première encore plus atroce...

Russel Bouchard
15 février 2006

12 Comments:

Anonymous Anonyme
dit :

M. Bouchard,

Les MRC et les conseils municipaux de la région sont les représentants élus des citoyens canadiens-français et métis.

1) Quelle est la position des MRC et/ou conseils municipaux dans ce dossier au Saguenay , au Lac-Saint-Jean et sur la Côte-Nord? Y a-t-il une volonté politique dans un sens comme dans l'autre? Ou sont-ils inféodés au deux niveaux de gouvernement?

2) Le nouveau ministre conservateur Jean-Pierre Blackburn aura-t-il son mot à dire dans ce dossier, à titre de député et ministre de Chicoutimi-Le Fjord?

Si vous voulez mon avis, les seules institutions qui pourraient faire des pressions dans ce dossier, ce sont les municipalités. Les élus n'ont-ils pas des comptes à rendre à la population canadienne-française et métisse qu'on est en train de déposséder (45% du territoire)?

10:50 a.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Ce dossier est une véritable tour de Babel ! Ce sont d'abord les Ilnuths contre tout ce qui n'est pas eux et contre leurs propres frères Métis ; c'est aussi la vieille histoire de la séculaire querelle Roberval contre Chicoutimi, le Lac-Saint-Jean contre le Saguenay ; et c'est encore le gouvernement du Québec, le gérant de service de l'Hydro-Québec, accoquiné insestueusement avec le fédéral et tous les partis politiques confondus, contre la population régionale et contre les Métis.

Pour ce qui est du gouvernement Harper, difficile de voir pour l'heure l'orientation qu'il entend prendre. Un espoir est cependant permis de ce côté, car rien n'est encore figé dans le béton. Mais M. Harper aura à faire face à ses propres fonctionnaires qui, dans ce dossier fumant, n'ont jamais joué franc jeu, qui s'entendent comme larrons en foire, et qui agissent de la manière la plus équivoque qui soit contre les intérêts des populations régionales concernées, nommons le Saguenay–Lac-Saint-Jean et la Côte-Nord.

11:06 a.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Excusez le lapsus, M. Bouchard; je ne voulais pas vous offenser.

:-)))))


M. Blackburn est plutôt député de Jonquière-Alma, si je ne m'abuse.

11:12 a.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Vous ne m'avez pas offensé ! Le nouveau visage électoral du Canada crée de la confusion et c'est nornal ; il faut se refaire une carte dans notre tête. D'autant plus que le comté Jonquière/Alma est tout nouveau ; il est la fusion des deux comtés, en raison de la diminution de la population de l'ex-comté de Jonquière qui ne remplissait plus les conditions démographiques pour y avoir droit.

11:19 a.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Tour de Babel tant que vous voudrez, M. Bouchard. Il appartient aux municipalités de prendre position dans ce dossier. Il est évident que le fédéral et le provincial entretiennent l'ambiguïté à dessein.

À ce qu'on comprend, il n'y a pas de porte-parole des Canadiens français et des Métis. Est-ce normal?

Rappelez-vous Sir Georges-Étienne Cartier, un traître s'il en est dans notre Histoire, qui après des entourloupettes, refusait de consulter la population au sujet de la Confédération en 1867 de peur.

Les élus municipaux ne seraient-ils que des couards, des faire-valoir?

Notre Histoire ne serait-elle que l'histoire de trahisons répétées au fil des siècles.

11:23 a.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Vous avez, hélas ! dramatiquement raison. Il s'agit d'une manière de tradition dans ce pays, une manière de faire qui s'inspire des plus obscurs moments de notre histoire et qui n'a de cesse de se perpétuer, tant au Québec qu'au Canada : la trahison, la prévarication et la concussion, voilà comment est mené cette société.

Pour ce qui est des municipalités, il faut quand même reconnaître que Saguenay s'est affirmée officiellement contre l'Approche commune et qu'elle a reconnu son peuple métis comme fondateur, ce n'est pas rien bien que ce ne soit pas suffisant. Les autres municipalités ne font qu'intervenir en fonction d'intérêts mesquins et immédiats : Roberval et Saint-Félicien, en train de mourir de leur mort lente, salivent aux seules retombées économiques qu'ils auront de Mashteuiatsh ; Forestville et Les Escoumins n'en n'ont que pour les arbres à couper et le développement hydroélectrique sur leurs territoires ; et les autres, eh bien elles se terrent dans leur peur, comme les passagers du Titanic qui se croyaient à l'abri dans leurs cabines. Voilà le pays !

11:52 a.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Les Québécois finalement seraient-ils des éternels perdants, des impuissants pour ne pas parodier l'ancien ministre Pettigrew?

Ils se retrouveront amputés d'un territoire qui appartient à tous, il me semble, et ils ne réagissent pas. Ensuite, ils se plaindront et geindront.

Quant à moi, j'ai tout dit, tout écrit ce que je pensais sur ce sujet. Et j'en suis venue à penser que les Québécois et leur élite politique se trouvent «confortables» dans cette situation.Ils aiment en partie tout ce qui est canadien; ils aiment se recommander des EUA. Beaucoup ne savent même plus qu'ils sont d'origine française et métisse. Non seulement, il ne la reconnaisse plus, mais la méprise très souvent.

Comment peuvent-ils encore penser faire l'indépendance du Québec et nous demander d'y croire? Voilà l'ultime question.

2:19 p.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Triste constat qui est, hélas malheureusement vrai. Je vous fais parvenir, par retour de courriel, une étude savante qui va vous permettre de comprendre que ce n'est pas seulement le Saguenay–Lac-Saint-Jean qui est en train de s'éteindre, mais tout le Québec. Montréal inclus ! Ce document n'est pas pour publication, car il sera d'ici peu sur le site des « Classiques des sciences sociales », section désintégration des régions du Québec. Document signé Charles Côté, un des six fondateurs de la Société du 14 juillet 2000, auteur avec votre ci-devant et tout dévoué, du livre « Le Pays Trahi ! »

2:45 p.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

M. Bouchard,

Je vous remercie de m'avoir permis de lire ce rapport «choc» qui est des plus inquiétants. À première vue, je dirais

1) que nous avons été gouvernés et administrés, pour ne pas dire trahis, par des sots, des médiocres, des pleutres ou ce qui est encore pis par des opportunistes affairistes ($$$$).

2) que ce rapport explique, à sa manière, cette insistance du PQ et du BQ, de réaliser la «nation civique et multiculturelle» au détriment des fondateurs de ce pays. Ils connaissaient très bien la situation. Sans doute, se disent-ils, qu'il faudra bien un jour repeupler certaines régions, surtout celles qui crient le plus fort. Il faut entendre le discours, ici à Montréal, sur la nécessité de «déniaiser» les gens de la capitale nationale et des régions. D'insister pour faire du reste du Québec, de p'tits Montréal, à tel point que cela devient gênant et inquiétant.

En conclusion, je dirais que nos gouvernants et administrateurs savaient très bien ce qui se passait. Ils ont occulté intentionnellement ce dossier afin de continuer d'appliquer le Rapport Higgins... des années 70, issu du gouvernement fédéral, il faut le rappeler, et dont se sont réclamés nos élites politiques souverainistes. La désintégration des régions et l'Approche commune en font foi.

Merci à M. Charles Côté pour son courage à dénoncer toutes ces trahisons. Je conseille à tous de lire ce rapport lorsqu'il sera publié sur le site de M. Jean-Marie Tremblay, «Classique des sciences sociales».

10:04 a.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Donnez-nous un exemple, pour nous permettre d'apprécier.

10:13 a.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Des exemples, mais pas de preuves cependant, ni sources. Que mon sentiment que j'ai vérifié auprès d'autres personnes qui vivent ici à Montréal et qui sont originaires des régions.

Les propos sont très diffus; on procède souvent pas sous-entendus et cela de manière insidieuse, particulièrement à la SRC et à TQS. TVA me semble plus prudente à ce sujet. En fait, pourquoi dénigrerait-elle sa grande cote d'écoute chez les Québébois de souche? Mes observations me portent à croire qu'il s'agit d'un plan qui procède de manière récurrente. Le propos apparaît soudainement, et ensuite disparaît des ondes. Et il revient quelques semaines plus tard, au gré des événements. À mon avis, c'est du lavage de cerveau.

Par exemple, pour la région de Québec, on dira «que les Québécois de la capitale sont tous blancs, catholiques et de langue française. Qu'ils sont tricotés serrés. Que ce n'est pas comme à Montréal...». Comme si cela était une tare que de ne pas être multiculturel. «Que les immigrants ne restent pas à Québec et dans les régions». Et l'on s'interroge sur ce phénomène qui serait peut-être déviant, sait-on jamais. La mairesse Boucher a dû répondre grosso modo «qu'avant de faire venir des immigrants, encore faudrait-il, pouvoir leur offrir des emplois». C'est la logique même et la preuve que la désintégration des régions a même atteint la région de la capitale nationale.

Quant aux régions, c'est à peu près le même discours : que des Blancs, des catholiques qui ne parlent que le français, que les immigrants ne restent pas. Comme les régions sont bien peu importantes pour les Montréalais, on attaque pour le moment la région de la capitale nationale. À mon avis, il s'agit d'une offensive.

Quelqu'un d'averti comprend rapidement qu'il s'agit d'un discours téléguidé. Par qui?????

11:33 a.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Rien à rajouter en ce qui me concerne. Votre « délire », ma chère Marie-Mance, est magnifique !

Merci

Akakia le délirant

11:56 a.m.  

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