La liberté d'expression, un privilège de rois au pays du Saguenay
NOTE de ce samedi 11 février 2006 :
Comme le journal «Le Quotidien » n'a pas voulu publier ma dernière lettre ouverte, le dossier est ouvert à tous ceux et celles qui aimeraient deviser sur cette question doublement controversée, entendons la surexploitation honteuse de la forêt du Québec, et les journaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean mortellement soumis envers les intérêts des multinationales...
Un dernier point : montrez-nous que vous méritez tout notre respect en signant votre commentaire de votre vrai nom.
***
La liberté d'expression, un privilège de rois au pays du Saguenay
Ce matin, 10 février 2006, dans le journal « Le Quotidien », l'ex-ministre Jacques Brassard publie une longue plaidoirie en faveur des industriels de la forêt et en remet sur le dos du poète Richard Desjardins. Intéressé à donner mon propre point de vue (je suis quand même l'auteur du seul livre qui relate une histoire exhaustive de la forêt au Saguenay*), j'ai envoyé, coup sur coup, deux papiers pour donner mon impression à ce journal et à d'autres, mais aucun n'a été publié à ce jour. « Le Quotidien », plus particulièrement, qui a donné la voix à son journaliste Louis Tremblay, au recteur Michel Belley, à Guy Chevrette et à Jacques Brassard (comprenez que toutes ces voix, sans exception, dénoncent Desjardins), n'a pas publié au préalable le feuilleton du poète (ce qui est encore plus troublant eu égard à la liberté d'expression). Pourtant, dans sa longue lettre aux Saguenéens, M. le recteur en appelle au « débat qui nous concerne », jugeant lui-même ce dossier « beaucoup trop sérieux pour laisser place à l'improvisation et à la démagogie ». Ce dont nous nous accordons avec lui et nous nous investissons dans cet esprit.
M. le recteur dit encore partout où il se commet que « quiconque veut interroger, remettre en question et même contester les avancées scientifiques de [ses chercheurs patentés] a la liberté et le privilège de le faire ». Jusqu'ici, on me permettra de nourrir un certain doute par rapport à la volonté réelle d'en débattre sur la place publique par les mêmes canaux médiatiques. Facile de vanter les mérites de la « liberté » de parole et du « privilège » de l'exprimer quand on est le seul a y avoir droit ! Doublement facile d'avoir raison dans un débat quand tous les intervenants tirent dans la même direction !!
Au lecteur de tirer ses propres conclusions...
Akakia
* Russel Bouchard, « Annales de l'industrie forestière au Saguenay–Lac-Saint-Jean (1945-2000) », (A compte d'auteur), Chicoutimi, 2004, 515 pages, 1250 notes et références en bas de page. Prix, 40$ l'unité, plus 8$ de frais d'expédition.
Comme le journal «Le Quotidien » n'a pas voulu publier ma dernière lettre ouverte, le dossier est ouvert à tous ceux et celles qui aimeraient deviser sur cette question doublement controversée, entendons la surexploitation honteuse de la forêt du Québec, et les journaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean mortellement soumis envers les intérêts des multinationales...
Un dernier point : montrez-nous que vous méritez tout notre respect en signant votre commentaire de votre vrai nom.
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La liberté d'expression, un privilège de rois au pays du Saguenay
Ce matin, 10 février 2006, dans le journal « Le Quotidien », l'ex-ministre Jacques Brassard publie une longue plaidoirie en faveur des industriels de la forêt et en remet sur le dos du poète Richard Desjardins. Intéressé à donner mon propre point de vue (je suis quand même l'auteur du seul livre qui relate une histoire exhaustive de la forêt au Saguenay*), j'ai envoyé, coup sur coup, deux papiers pour donner mon impression à ce journal et à d'autres, mais aucun n'a été publié à ce jour. « Le Quotidien », plus particulièrement, qui a donné la voix à son journaliste Louis Tremblay, au recteur Michel Belley, à Guy Chevrette et à Jacques Brassard (comprenez que toutes ces voix, sans exception, dénoncent Desjardins), n'a pas publié au préalable le feuilleton du poète (ce qui est encore plus troublant eu égard à la liberté d'expression). Pourtant, dans sa longue lettre aux Saguenéens, M. le recteur en appelle au « débat qui nous concerne », jugeant lui-même ce dossier « beaucoup trop sérieux pour laisser place à l'improvisation et à la démagogie ». Ce dont nous nous accordons avec lui et nous nous investissons dans cet esprit.
M. le recteur dit encore partout où il se commet que « quiconque veut interroger, remettre en question et même contester les avancées scientifiques de [ses chercheurs patentés] a la liberté et le privilège de le faire ». Jusqu'ici, on me permettra de nourrir un certain doute par rapport à la volonté réelle d'en débattre sur la place publique par les mêmes canaux médiatiques. Facile de vanter les mérites de la « liberté » de parole et du « privilège » de l'exprimer quand on est le seul a y avoir droit ! Doublement facile d'avoir raison dans un débat quand tous les intervenants tirent dans la même direction !!
Au lecteur de tirer ses propres conclusions...
Akakia
* Russel Bouchard, « Annales de l'industrie forestière au Saguenay–Lac-Saint-Jean (1945-2000) », (A compte d'auteur), Chicoutimi, 2004, 515 pages, 1250 notes et références en bas de page. Prix, 40$ l'unité, plus 8$ de frais d'expédition.
10 Comments:
dit :
Absolument, M. G.B. Tremblay ! Il faut comprendre que ce pays pour lequel nous nous battons, ou plutôt cet univers dans laquelle nous nous démenons, a été récupéré par des étrangers qui utilisent nos divisions pour poursuivre leurs méfaits. Les ressources naturelles sont le patrimoine qu'ils convoitent, et l'Approche commune le moyen le plus efficace qu'ils emploient pour les avoir. Et, en bout de piste, nous allons tous y perdre au change... sauf les étrangers...
Akakia
dit :
D'abord, permettez-moi de vous signaler que le vrai monde n'a pas peur de signer son nom, ce qui aurait comme effet premier de nous faire apprécier votre courage à défaut d'être en accord avec vos propres idées. Cela dit, oui, la lettre de M. Belley a son mérite. Là où il y a problème, c'est qu'il n'y a que lui et ceux qui disent comme lui (Jacques Brassard, Guy Chevrette, Louis Tremblay) qui ont le droit de s'exprimer dans ces journaux. Si j'étais comme eux, j'effacerais tout simplement votre commentaire et je n'aurais qu'à plaider le fait que vous ne vous présentez pas convenablement, de manière à établir un vrai dialogue.
Votre manière de discourir sous le voile de l'anonymat parle d'elle-même. Vous faites l'éloge de ces gens, soit, soyez-en vitement remercié. Vous nous permettez ainsi de mieux faire notre démonstration d'une presse vendue aux intérêts des multipuissants. Vous pouvez revenir tant que vous voulez, vous êtes le (la) bienvenu (e).
À défaut d'avoir décliné votre identité, il aurait été intéressant qu'on sache (et qu'on puisse le vérifier, mais pour cela il faudrait encore là vous connaître) le nom de votre employeur et le pourquoi de votre position. Ainsi, l'identité du recteur Michel Balley, n'était pas tout ; encore aurait-il dû préciser dans son papier qu'avant d'être recteur il avait été président, en 1994, de la société Amisk, propriétaire de l'usine de panneaux gaufrés de Chambord, une situation pour le moins compromettante quand on prend parti, au nom de son titre de recteur, pour les multinationales de la forêt...
Akakia
11 février 2006
dit :
M. Bouchard,
La censure au Québec est devenue chose commune.Elle fait partie maintenant de nos moeurs. Tous les tolérants, les ouverts, les progressistes l'exigent pour les autres, mais en font un usage éhonté. «Faites ce que je dis et non ce que je fais».
Je vous félicite pour votre blogue et j'espère que vous continuerez à dénoncer toutes les cliques, les réseaux d'influence qui sont aussi actifs au Québec québécois qu'au Canada canadien.
Et il semble que le recteur de l'UQAC sait très bien comment les choses fonctionnent.
Marie Mance V
dit :
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blogue.
dit :
Bonjour Mme Marie Mance.
C'est un bonheur de vous ouvrir ma porte. J'avais lancé une rubrique, ce matin, pour dénoncer les agressions dont j'ai été victime dans le forum du Conseil de la Souveraineté, mais j'y ai renoncé et je l'ai effacée. On ne met pas le feu pour éloigner un pyromane. Concernant la lettre de dénonciation du recteur dans Le Quotidien, il faut savoir qu'elle a été secondée par une diatribe de Jacques Brassard, le ministre dégommé en même temps que Guy Chevrette. Et qu'est-ce que tout ces gens-là ont en commun, outre le fait d'avoir des accointances avec les ressources naturelles du Saguenay ? Le PQ ! Ce sont tous des militants —de la vieille garde— péquiste.
Pour preuve qu'on n'a pas besoin d'être libéral pour jouer dans l'équivoque...
dit :
"Pour preuve qu'on n'a pas besoin d'être libéral pour jouer dans l'équivoque..."
Vous soulevez là M. Bouchard, une réalité inéluctable, que les carriéristes souverainistes(sic) voudraient que vous(nous), ne voyiez(ons) pas.
Vivre la liberté d'expression, pour ce qu'il en reste...
Ils ont encore fermé le forum du Conseil de la souveraineté ce soir, because les malades !!!
Allo crédibilité.
Guy Vandal
dit :
Il est certain que le diable était aux vaches sur le forum du Conseil de la souveraineté, ce qui a conduit à sa fermeture.
Je trouve toute cette affaire très inquiétante. De quoi s'agit-il au juste? Simplement de censure? Je ne croirais pas.
Soulever des débats en toute intelligence fait-il de certains intervenants des anti-souverainistes, à la limite des fédéralistes? Pourquoi le C. de la S. refuse-t-il ces débats? Qui est derrière tout cela?
À qui profite le crime? Voilà la question qu'il faut se poser. Et je ne crois pas que la venue d'un nouveau forum y changera quelque chose.
dit :
Le Conseil de la Souveraineté a fermé son forum parce qu'il n'avait plus le contrôle sur les esprits (les faibles, évidemment). Le temps aura finalement eu le dessus sur elle. Morte de vieillesse la Cause ! Elle ne respire plus que par un poumon d'acier : M. Parizeau, qui fait une apparation truculente à chaque fois que quelqu'un suggère de la débrancher...
dit :
Voici une lettre de Pierre Labrecque, ing.f., daté du 10 février. Cette lettre a aussi été envoyé à un courrier des lecteurs, le journal de québec dans ce cas-ci. Encore une fois, pas de publication... Peut-être que l'on assiste à des lignes éditoriales...
Voici la lettre en question
********
Richard viarge, lâche de fumer d'la cladonie boréale
Richard, je lis tes (je me permets de te tutoyer parce que j'écoute tes deux premiers disques encore et encore) textes publiques depuis l'Erreur boréale et je n'arrive pas à comprendre que tu n'aies pas encore réussi à t'élever au-dessus du crachoir populo-écolo-villégiaturo-tiers-mondiste. Penses-tu vraiment que ton action, aussi boréale et fielleuse soit-elle, reflète fidèlement les préoccupations des gens qui vivent en région et que ton action pourra susciter des solutions créative et porteuses d'avenir? Moi, j'en doute. Laisse-moi t'expliquer.
Ton amour, ta passion des contrastes et des images fortes t'enivre et te fais poète. Le bon et le truand, l'autochtone et l'impérialiste, la vérité et le mensonge, la forêt et le désert, la nature et le ministère, l'écologiste et l'ingénieur forestier, le passé et l'avenir, le blanc et le noir. À cet égard, ton film était assez éloquent et a fait la job d'un bon pamphlet... mais après? Avec l'Erreur boréale, tu as obtenu des médias un mégaphone privilégié pour parler au peuple québécois. Mais avec le mégaphone venait aussi une responsabilité sociopolitique. Le savais-tu? L'aurais-tu oublié?
Serais-tu tombé dans le panneau des pamphlétaires qui font feu de tout bois (sans jeu de mot) et qui sont tellement sûr d'eux-mêmes qu'ils haranguent tout ce qui bouge hors de leur dogme. Oui, Richard tu parles comme les grands prêtres de l'Inquisition en enlignant sur le bûcher du mépris tes coupables, tu brandis ton petit livre rouge et tu craches les uniques vérités que les tiennes, tu sors tes missiles à la républicaine et tu te lances à la conquête de l'establishment forestier comme tu dis. Qu'ils crèvent après tout, c'est aussi simple que ça... et qu'ils emportent avec eux dans le fond des cavernes de la Moria leur dragon, leurs sbires et le minuscule bas peuple que nous sommes avec. Maître Gandalf le gris, sauve-nous du mal!
Moi je n'ai pas l'étoffe d'un Gandalf, encore moins d'un poète, mais je sais une chose : qu'il serait beaucoup plus utile si tu revoyais ta stratégie lapidaire (si l'avenir écologique, social et économique des régions du Québec t'intéresse évidemment) en te joignant aux forces vives (pas toujours rapides j'avoue mais à vif, ça c'est sûr) en marche partout au Québec afin de trouver des solutions durables aux problèmes qui nous interpellent tous. Par manque d'expérience, j'imagine bien ton désarroi à faire ce pas. Mais je suis convaincu que si tu amenais ton vécu de citoyen alter mondialiste (laisse à la maison tes illuminations de biologiste, d'ingénieur forestier, d'économiste, de sociologue et de protest singer) à toutes les tables où l'on travaille pour un monde forestier meilleur, ce serait chouette. Parce que, crois-moi si c'était aussi simple que tu le laisses croire dans tes écrits, on l'aurait déjà fait.
J'avoue, j'avoue, je suis un ingénieur forestier avec quinze ans d'expérience mais, rassure-toi, j'ai aussi un fond de cinéaste et de photographe... tu m'aimes-tu quand même? Dans ma courte vie d'ing.f., j'ai travaillé et je travaille toujours pour ou en collaboration avec des propriétaires de boisés privés, des municipalités et des MRC, des consultants forestiers, des chercheurs, des organismes du milieu, des Agences de mise en valeur des forêts privées, des industriels forestiers, des travailleurs forestiers, des fonctionnaires du ministère et des élèves au primaire et au secondaire, et je peux te dire que personne ne souhaite et n'a avantage à ce que l'on s'enlise davantage, même pas les «compagnies de bois» du CIFQ. Moi je suis en plein dedans, les deux pieds dans le caca comme on dit, et crois-moi ce n'est pas la bonne volonté qui manque. Mais tu l'as écrit, un gros paquebot ça vire pas sur un dix cennes, je le sais! Viens donc nous donner un coup de main constructif au lieu de te complaire dans le libelle, la sensation, les images dégoulinantes de résine d'épinette et la prose forestière à tendance intégriste. Fais l'humble effort d'imaginer que tu ne détiens pas seul la vérité mais surtout viens nous parler de pistes de solutions concrètes et réalistes.
Je te le répète, tout n'est pas simple sinon Réno Dépôt l'aurait déjà en stock! Ah oui, lâche de fumer d'la cladonie Richard, ils disent que le niveau de THC est plus fort qu'avant, ça doit être encore la faute du réchauffement global.
À plus.
Pierre Labrecque, ing.f.
Saint-André-Avellin
10 février 2006
********
Peut-être que QUEBECOR (JdeM) "censure" les pro-foresterie ? (Vive Desjardins ...?)
Peut-être que POWER CORP (Gesca et Le Quotidien "censure" les pro-écologie ? (Vive Brassard et autres ... ?)
Dans les 2 cas, il est clair qu'ils veulent vendre de la copie mais
il y a peut-être aussi une ligne éditoriale derrière ça ...
Dans les 2 cas, une belle occasion de débattre du sujet qui se perd ...
dit :
Ligne éditoriale, dites-vous ! Vous avez pas idée. Le Journal de Québec s'est fait une publicité avec le texte de Richard Desjardins, mais il m'apparaît clairement que les patrons ont utilisé le poète pour permettre à d'autres de rhéter à leur guise sur le dossier.
Dans le Journal Le Quotidien, pire encore. La Maison de la Presse (la Maison du Silence) s'est ouvert les fesses pendant dix jours de temps avec des insipidités déblatérées par l'UQAC et ses béni-oui-oui au profit du discours des multinationales ; elle a refusé tous mes textes, et elle s'est contentée de fermer le cadavre en publiant deux témoignages ventant les mérites et l'intelligence de Jacques Brassard. Un homme des cavernes qui a déjà été ministre c'est dire à quel point la politique n'a nul besoin d'intelligence pour commettre ses méfaits. C'est du reste ce qui qui m'a incité à ouvrir ce blog, manière de dire ce que j'ai à dire...
Désinformation, vous dites !
Akakia
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