Registre des armes à feu au Québec, attention ! État policier droit devant...
Dans une ultime sortie médiatique publiée dans le Journal de Montréal en date du 21 avril
2016, les représentants des associations policières du Québec unissent à nouveau
leurs voix pour mettre de la pression sur le gouvernement Couillard afin qu’il
passe à l’acte et impose sa loi, envers et contre tous. Pour Denis Côté et
Pierre Veilleux, respectivement Président de la Fédération des Policiers et
Policières du Québec (FPMQ) et Président de l’Association des policiers
provinciaux du Québec (APPQ). Motifs évoqués, toujours les mêmes, la police
aura un outil essentiel pour assurer sa sécurité et celle du public.
Je ne sais pas comment vous vous sentez face à ce
déréglement éthique de la part des représentants des différents corps policiers
du Québec depuis l’annonce du projet de loi, en décembre dernier. J’ignore
comment vous recevez ce genre d’appels à l’ordre policier auprès des élus
parlementaires, mais moi je vous avoue que ça m’inquiète au point de me
réveiller la nuit ! De fait, comment
pourrions-nous accepter, en tant que société démocratique, que les représentants
des corps policiers du Québec, au nom de leurs membres et de leurs intérêts
corporatifs particuliers, puissent sortir ainsi de leur devoir de réserve avec
une telle facilité pour s’ingérer dans les rouages parlementaires ?! Si nous
étions dans la Russie soviétique, en Chine ou en Corée du Nord, je comprendrais
que les choses se passent ainsi et que la police puisse imposer sa voix de la
sorte. Mais je vous rappelle que nous sommes au Québec, dans un État
démocratique parlementaire qui vit encore au rythme de la séparation des
pouvoirs, et que la police, qui est le bras armé de la Justice, est là non pas
pour écrire les lois mais pour les faire respecter !!!
J’aurais voulu
faire valoir ce point d’ordre et m’opposer notamment à cette dérive totalitaire
lors de la Commission parlementaire instituée pour répondre aux nombreuses
questions soulevées par la population qui ne le voit vraiment pas d’un même
oeil. J’aurais bien voulu avoir la voix au chapitre comme ces représentants de
la Fraternité des policiers du Québec qui ont eu toute la place voulu au Salon
rouge. Mais je n’ai pas eu cette opportunité à laquelle j’avais pourtant droit
en tant que citoyenne, historienne, scientifique. Pour les intéressés, sachez cependant
que mon mémoire, titré « Immatriculation
des armes à feu, un projet de loi qui foule au pied la réalité du Québec
profond, qui vise la mauvaise cible et qui mine les bases de la démocratie »,
est disponible gratuitement sur le site de réputation mondiale, « Les Classiques des Sciences sociales ».
Russel-Aurore Bouchard
Historienne
Chicoutimi
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