mercredi, mars 09, 2016

Enregistrement des armes à feu au Québec : à propos de ce fameux « héritage du registre » fédéral !

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Dans une lettre d'opinion publiée le 9 mars 2016, dans le journal Le Devoir, l'auteur, Benoît Laganière, fustige « la propagande du lobby des armes à feu », et annonce que le registre des armes d'épaule aurait coûté « environ 200 M$ et non un milliard [qui se veut] un mythe continuellement propagé par les opposants au registre » (sic). Ici encore, aucune source crédible et vérifiable n'apparaît en note en bas de page ou entre parenthèses. Bonjour la crédibilité ! Une manie dans la République de Poly !

Vu que ces supporteurs du mouvement Polysesouvient sont tout à fait incapables d'expliquer comment ils en viennent à de telles conclusions,  je vais prendre une bien petite minute de mon temps pour leur rappeler que le coût total du Programme du registre canadien des armes à feu, à la fin de l'exercice pour l'année 2005, a coûté, au minimum, 1,044 milliards $. Ces chiffres ne viennent pas de nulle part ! Ils sont tirés du « Chapitre 4 » du « Rapport de la vérificatrice générale du Canada », lequel a été déposé en mai 2006. 

Après cette date, le gouvernement fédéral ne fournit plus de données à cet égard et on comprendra pourquoi en lisant la suite...

De fait, lors du dépôt de son mémoire, la Vérificatrice générale a avoué qu'elle a dû « interrompre la vérification de l'information financière sur le Programme parce que les données n'étaient pas fiables ». Pour être bien certaine que l'histoire ne pourra l'accuser de s'être fourvoyée dans ce dossier fumant et pour qu'on sache bien à qui imputer la faute, elle rajoute (point 4.4 de son Introduction) « que le ministère de la Justice Canada n'avait pas présenté fidèlement le coût net du Programme » et indique qu’il « n'avait pas donné assez d'informations au Parlement pour permettre un examen satisfaisant du Programme ou pour expliquer la hausse vertigineuse de ses coûts ». Et ce n'est pas tout ! Au point 4.6 de l'Introduction de ce fameux « Rapport », le Secrétaire du Conseil du Trésor, bien mal pris dans cet étau financier dont il a pourtant la garde au premier chef, prend la plume et tente de justifier ses manquements en soulignant que la mise en oeuvre d'un programme de cette ampleur « représentait des défis importants pour le ministère de la Justice » et indique « qu'il avait toujours su que les estimations d'origine devraient être révisées en fonction des besoins qui allaient survenir au cours de sa mise en oeuvre ». 

En 2012, à la fin du programme fédéral, le ministère de la Justice du Canada n'avait toujours pas répondu aux questions formulées par la Vérificatrice générale. Mais qu'importe ! Nous le savons tous très bien, au Québec, le premier ministre Couillard nous l’assure et son ministre du Conseil du trésor n’a rien à redire à cet égard ; qu’importe, ici on a appris des erreurs du Fédéral et on fera les choses différemment, à notre manière (sic), avec une fleur de lys placardée bien haut dans le front ! Et c'est sans doute parce que nous savons faire les choses si différemment dans cette Belle province du Dominion que, de 1996 à 2007, le poids Démographique du Québec dans l'univers Canadien est passé de 29% à 23,7% ;  le poids de l'Emploi, de 28% à 23,5% ; le poids du Revenu personnel disponible, de 26% à 21,6% ; et le poids du Produit intérieur brut, de 26% à 19,6% (Sources : STATCAN).

Et je ne vous ai pas encore parlé de la question du suicide ! Une parenthèse que je me réserve dans le Mémoire que j’ai rédigé en prévision de la Commission parlementaire devant siéger sur le projet de loi 64. Lancement à venir, le 16 mars prochain, devant les membres du Cercle de Presse du Saguenay…

Akakia