lundi, juin 04, 2007

Lettre à un folliculaire du Journal de Montréal (Richard Martineau)

(Pour lire cet extrait, cliquez sur l'image.)



Chicoutimi, le 4 juin 2007

M. Martineau.
J'ai lu votre commentaire de jeudi, 31 mai, sur la féminitude de Philippe Tisseyre et la mienne (« Je suis cool », in Journal de Québec). 

Vous avez parlé de moi comme si vous me connaissiez mieux que je ne le sais après avoir passé 58 ans avec le bonhomme –ce qui ne vous a pas empêché de mettre un « l » de trop à Russel ! Vous avez fait spectacle et vous vous êtes bien amusé. Mais vous n'avez pas rendu hommage à la qualité de vos lecteurs et à l'esprit de la réalité qui me conjugue tant au masculin qu'au féminin ! Me concernant, vous avez marié vos préjugés et vos convictions d'amuseur public à vos injures. Sans que cela soit nécessaire, sans aucune utilité et dans la plus totale des inélégances journalistiques, vous avez insulté ma compagne (depuis 36 ans, quand même pas mal pour une personne de mon « genre » !), qui est un être digne et respectable, qui n'a jamais volé l'air de personne, qui prend soin d'enfants en difficulté dans une polyvalente (ce qui l'oblige constamment envers ses petits protégés), et qui, du reste, ne vous a jamais rien demandé ! Cela n'est pas à l'avantage du chroniqueur et de sa tribune. Et je vous interdis formellement de la mêler à ma vie publique.

Vu que nous y sommes, permettez que je  réajuste vos flûtes qui sonnent faux : Je suis partiellement chauve et ne porte pas de perruque car ce ne serait pas moi ; je ne porte jamais de robe, car je suis plutôt jeans ; ma douce mesure 5'5" et moi 5'11", ce qui fait que je n'entre pas dans son soutien-gorges ; et je respecte trop son intimité et nos personnalités sont trop différentes pour que je lui chipe ses bijoux.

N'est-ce pas Émile Zola, qui, en de telles circonstances, avait écrit : « il aurait paru plus intelligent de ne rien dire, mais si nous les laissons faire ils marcheront sur nos corps ».

Russel Bouchard
Lien de Mémoire de la Communauté métisse du Domaine du Roy/Mingan
Métis, Chicoutimi

14 Comments:

Blogger Danielle Robineau
dit :

Ce monsieur gagne sa croute en cirtiquand tout...

Moi je vous félicite et salue votre courage de 1: d'être sorti à la face du monde (comming out)il vous en a fallu toute une somme de courage pour le faire.
Et de 2 : d'avoir vécu toutes ces années avec ce lourd secret connu uniquement de votre famille.

À ce que je sache personne de votre communauté ou des Métis ne vous ont accueilli avec une brique et un fanal.
Il faut des êtres étroits d'esprit pour le faire. Vous en avez un bel exemple avec cet article.

9:20 a.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Bonjour Danielle.
J'apprécie votre mot de bienvenue. Vous avez effectivement raison, la communauté métisse m'a accueilli avec une générosité et une ouverture d'esprit qui fait l'éloge de ma communauté toute entière et, partant, du Québec en devenir.

D'autre part, que ceux qui s'imaginent que j'ai baissé les bras, prennent bien note : je n'entends pas changé ma manière d'être et de dire parce que j'ai levé un coin du lincueil qui nous étouffait, ma famille et moi. Je suis un être authentique et intègre, et j'entends continuer de l'être.

Merci d'avoir pris ce temps.

Russel-A.

9:43 a.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Corrigez-moi si je me trompe,mais le côté « cool » de l’histoire - qui agace tant Martineau qui a la fâcheuse habitude de se réclamer du monopole du « coolisme » - ne vient-il pas effectivement du fait de la souffrance passée ? L’aspect « glamour » de l’affaire est bien plus une question de voyeurisme de la part de gens comme Martineau ( qui manifestement n’a pas aimé ce qu’il a vu) que d’une volonté des personnes impliquées qui ne souhaitent eux, que démontrer à d’autres, au fond, qu’on peut se sortir de la souffrance et que le plus important c’est de vivre sa vie, pour le meilleur et en toute intégrité, et légitimité.

En terminant Martineau a raison sur un point : La plupart des transgenres ne sont pas des gens « ordinaires ». Ils ont une expérience que lui n’aura jamais. Ce sont des Êtres aux Deux Esprits, pas des « drag queens », Dommage pour ce Monsieur et ses admirateurs. On ne choisit pas, il me semble, cet état de l’âme, pas plus qu’on ne le promeut. Au mieux, on ne le partage qu’avec qui le veut bien.

Et moi, je veux bien le partager.

Un esprit rapetissé ne peut être que « rapetisseur »...

10:23 a.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Entièrement d'accord avec cet autre point de vue.

Une chose que j'aimerais ajouter : peut-on imaginer simplement qu'on puisse vouloir faire une telle sortie médiatisée sans y être mortellement obligé ? La chose qu'on aurait le plus voulue éviter, en un tel détour de la vie, c'est justement le regard sensationaliste et l'oeil de voyeurisme d'une presse jaune qui est en train de prendre la place de la radio-poubelle. Tout notre drame vient de là : du regard de l'autre et de l'image que la société a tenu à faire de nous par l'expression de nos charismes.

Rien qu'à cet égard, Martineau est complètement dans le champ.

Russel-A.

10:31 a.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Bonjour,
Il y a,depuis quelques temps, une mode télévisuelle et radiophonique que l'on nomme "Trash tivi ou Trash Rédio", c'est selon.Leurs disciples n'ont comme seul objectif que les cotes d'écoute. Martineau ne déroge pas à cette règle. Il fait parti de la courte liste des déguobilleurs hertziens et folliculaires comme vous dites.

Il vous faut une grande force de caractères pour défendre vos valeurs et vivre en harmonie avec elles, plutôt que de vivre votre vie selon les valeurs d'autrui.

Merci d'être!

10:48 a.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Bonjour Yves.
Que tous les Martineau de la terre se le disent bien : je n'entends en rien changer ma ligne de vie. Je suis en paix avec moi-même et je n'ai jamais été aussi en possession de mes moyens pour me défendre des agressions personnalisées aussi inutiles que stupides dont ce Martineau vient de faire l'éloge.

Qu'on s'attaque à mes écrits et à la manière de mes engagements publics, j'en suis fort aise ! Mais qu'on s'attaque à ma personne parce qu'on a rien d'autres d'intelligent à dire et commenter, alors là on est sûr et certain de me trouver.

Russel-A.

11:12 a.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Je crois sérieusement que ce Martineau devrait consulter un psychiatre.

Il semble avancer que tout le monde aborde ce sujet comme quelque chose d'ordinaire, lorsqu'en fait ce fut le sujet dans plusieurs journeaux et a provoqué beaucoup de commentaires, positifs, chez beaucoup de citoyens. Peut-être est-ce cette réaction positive qui dérange tant le Martineau.
Car biensûr toutes ces réactions et supports ont été dirigés vers des êtres extraordinaires qui méritaient une telle attention et autant d'hommages.

La seule chose qui est ordinaire dans tout celà est ce texte de Martineau.

4:03 p.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Bien d'accord avec Danielle, Richard Harvey, Yves, Zach Gebello!

Non, mais! Il y en a qui se croient dépositaires de la vérité et de la réalité... et croient dur comme fer qu'il n'y a qu'une vérité et qu'une réalité... alors que même les astrophysiciens (pour le monde physique) admettent maintenant que le monde est bien plus complexe qu'il n'y paraît et qu'il n'y a pas qu'une façon de l'appréhender... alors, imaginons un peu en psychologie et en relations humaines... c'est infini... et toutes les façons sont des réalités pour ceux et celles qui les vivent... enfin, c'est ce que je crois...

Des Ti-Jos Connaissant essaient d'imposer leur compréhension de l'Univers et de l'Humain... ça me désole de voir des esprits à si courte vue.

Quel manque de respect pour ton épouse et pour toi qui formez un beau couple en cette époque où les unions de plus de trente ans sont très rares!

M. Richard Martineau a donné tête baissée dans le journalisme jaune et dit des énormités, des faussetés, au risque de blesser.

Quand on ne comprend pas un phénomène, on se la ferme! Il vient tout juste de découvrir la complexité et la souffrance d'être transgenre en raison de stéréotypes sociaux, moraux et généralisateurs dépassés. Alors, qu'il se taise et se renseigne.

Fait-il partie d'une humanité stagnante et pleine de préjugés? J'en connais de semblables qu'on appellait les nazis à l'aube du XXe siècle... Et on a vu toute la merde qu'ils ont causé.

Esther Gravel alias Ishtar

4:40 p.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

"Fait-il partie d'une humanité stagnante et pleine de préjugés? J'en connais de semblables qu'on appellait les nazis à l'aube du XXe siècle... Et on a vu toute la merde qu'ils ont causé." (Ishtar)

Il le fait, parce-qu'il le peut.
Parce qu'on lui permet de le faire.
Car il est dominé, alors il s'en prend à ceux à qui on lui permet de s'en prendre. Que ceux qui le dominent lui permettent.

Lorsqu'il a confronté Dieudonné, il s'est fait taire et on lui a interdit son interview.

Il n'a pu rien y faire.

Il ne peut rien dire ou écrire d'autre que des innepties. S'il veut être payé pour le faire.

Un pauvre type tout de même.

4:12 p.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Cher Monsieur Bouchard,
 
Je viens de lire votre opinion dans le Journal de Québec concernant l'article de Richard Martineau.  Comme je n'ai pas acheté le journal jeudi de la semaine dernière, je n'ai pas lu l'article.  Assez souvent, je me permets de donner mon opinion sur l'actualité québécoise, et j'aimerais  répondre à Monsieur Martineau, s'il mérite qu'on l'appelle ainsi.
 
Je vous ai écouté attentivement lors de votre passage à l'émission de Denis Lévesque, et je vous ai trouvé très articulé, très à l'aise, serein, et la société québécoise a bien plus besoin de gens comme vous que des tenants de la radio-poubelle et des pseudo-journalistes qui y oeuvrent.  Jeff Fillion de Québec est le prototype parfait  de ces gueulards de bas étage,  de ces scribouillards de basse-cour qui dénoncent tout et rien sans trop réfléchir;  qui se prononcent sur tout comme s'ils savaient tout, et qui sont forts en paroles et en gestes bien plus qu'en intelligence.  Monsieur Martineau est de cette même trempe de journalistes qui affectionnent bien  cette  paresse intellectuelle qui règne dans ce milieu et qui  apporte si peu de valeur aux propos journalistiques qu'ils tiennent.  Le propre de l'intelligence est réfléchir avant de parler, et non l'inverse.  Pour Jean Piaget, l'intelligence dérive de l'adaptation du sujet à son milieu.  Eh bien!  Plusieurs journalistes, dans cette société qui est la nôtre, auraient intérêt à retourner à l'école car le milieu journalistique, faut le dire,  accuse bien des  faiblesses, tant au niveau de l'enquête qui est précipitée, bâclée, que la facture finale qui manque de style et de profondeur.
 
Voilà, en partie, l'opinion que je ferai parvenir au Journal de Québec sur les propos de ce dénigreur de grand chemin. 
 
Bien à vous,
 
Augustin Réhel
Percé, Qc

4:20 p.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Bonjour Aurore Boréale,

Je ne sais pas si vous le connaissez, mais Georges Brassens avait l'habitude de dire que "l'âge ne fait rient à l'affaire" (http://lyricsplayground.com/alpha/songs/q/quandonestcon.shtml). Je crains que les faits ne lui donnent une fois de plus raison!

Voilà une fois de plus une personne qui se permet d'utiliser un journal à grand tirage pour étaler ses limites personnelles et sa propre incapacité à comprendre et à entendre toute la variété de l'humanité. Pire encore, il essaie de faire de ses propres préjugés et de sa propre étroitesse une norme! Quel triste comportement!

Tout ce qui compte est que vous sachiez qui vous êtes, que vous ayez enfin intégré votre identité comme une richesse (et Dieu que c'en est une!) et que vous osiez la vivre tout simplement!

quant au reste, ce triste monsieur récoltera ce qu'il a semé....

Marie-Noëlle Baechler

4:43 a.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

J'en fais profiter de suite les participants à ce blogue. Merci d'avoir puisé dans ce merveilleux monde de la poésie.

Aurore de la Boéalie

Georges Brassens
Le temps ne fait rien à l'affaire


Paroles: Georges Brassens. Musique: Georges Brassens 1961
© Editions musicales 57

Quand ils sont tout neufs
Qu'ils sortent de l'œuf
Du cocon
Tous les jeunes blancs-becs
Prennent les vieux mecs
Pour des cons
Quand ils sont d'venus
Des têtes chenues
Des grisons
Tous les vieux fourneaux
Prennent les jeunots
Pour des cons
Moi, qui balance entre deux âges
J'leur adresse à tous un message

Le temps ne fait rien à l'affaire
Quand on est con, on est con
Qu'on ait vingt ans, qu'on soit grand-père
Quand on est con, on est con
Entre vous, plus de controverses
Cons caducs ou cons débutants
Petits cons d'la dernière averse
Vieux cons des neiges d'antan

Vous, les cons naissants
Les cons innocents
Les jeun's cons
Qui n'le niez pas
Prenez les papas
Pour des cons
Vous, les cons âgés
Les cons usagés
Les vieux cons
Qui, confessez-le
Prenez les p'tits bleus
Pour des cons
Méditez l'impartial message
D'un type qui balance entre deux âges

Le temps ne fait rien à l'affaire
Quand on est con, on est con
Qu'on ait vingt ans, qu'on soit grand-père
Quand on est con, on est con
Entre vous, plus de controverses
Cons caducs ou cons débutants
Petits cons d'la dernière averse
Vieux cons des neiges d'antan

8:08 a.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

J'ai 57 ans et je vis pleinement ma "féminitude". Toujours en jupe et hauts talons, même au travail ! Vive l'androgynie qui est l'aboutissement absolue de la perfection humaine !

3:04 p.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Bonjour Shenan.
Ne lâchez surtout pas. Je vous souhaite une belle journée. Moi, c'est demain que ça se passe. J'aurai 59 ans le 4 octobre, et je commence à peine à vivre.

Russel-A.

3:27 p.m.  

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