samedi, novembre 05, 2016

Le scandale de l'écoute électronique / Il faut d'abord sortir la police de notre Parlement...

De gauche à droite, Robert Lafrenière, anciennement sous-ministre de la Sécurité publique et commissaire permanent de l'unité anticorruption (UPAC), Martin Prud'homme, gendre de Robert Lafrenière, anciennement sous-ministre de la Sécurité publique et aujourd'hui directeur de la SQ, et Robert Dutil, anciennement ministre de la Sécurité publique.

Dans cette sordide histoire d'écoute policière, faut-il dédouaner totalement la responsabilité d'une presse qui ne s'intéresse qu'à ses pouvoirs et à ses petits privilèges ?

J'ai tout à craindre d'une commission d'enquête qui va concentrer son action autour de quelques noms de journalistes et de la construction d'une autre caste d'intouchables. Ce qui n'a pas encore été évoqué dans cette histoire d'écoute, c'est la responsabilité intrinsèque des journalistes qui, jusqu'ici, n'ont pas été foutus de poser la question, qui ont dormi au gaz et qui ne semblent pas vouloir se réveiller.

Victimes ou complices les journalistes ?

Ce qui m'intéresse, ce ne sont pas les quelques questions qui vont être posées dans l'exercice de cette commission d'enquête déjà coincée dans les annonces, mais plutôt ce qui ne sera pas dit. D'ailleurs on a déjà commencé à dévier du vrai fond du problème en dirigeant les phares sur des individus nominés au lieu du système politique et étatique sur lequel s'appuie ce dérapage de la démocratie.

Va-t-on en profiter pour questionner les agissements du ministère de la Sécurité publique du Québec, le sas qui permet à la police d'avoir une entrée directe dans le Parlement et le rouage législatif ? Avez-vous remarqué à quel point les hauts gradés des différents corps de police au Québec ont investi les plus hautes fonctions dans l'appareil étatique au Québec et les sociétés d'État ?

Cela ne vous effraie pas de savoir que l'ancien Directeur de la SQ (Mario Laprise) soit devenu un des hauts fonctionnaires de l'Hydro-Québec (entendons vérificateur interne de la Société d'État) et que le nouveau directeur de la SQ (Martin Prud'homme, gendre de Robert Lafrenière, commissaire permanent de l'UPAC qui a été également sous-ministre de la Sécurité publique) ait occupé le poste de sous-ministre de la Sécurité publique ? Cette proximité entre les plus hauts rouages de l'État et la police, cela ne vous inquiète pas ? Moi, j'y vois les premiers liens d'un État policier et ça me dérange grandement...

Akakia