dimanche, septembre 13, 2009

Déménagement du monument Price et rétablissement du nom de Chicoutimi, un seul et même combat

Le monument Price et son environnement, à l'époque de l'âge d'or de Chicoutimi, début du XXième. Qu'est-ce qui a changé dans nos têtes pour que cela ne soit plus pertinent ?

Cette lettre ouverte est une réponse à l'excellente chronique du journaliste Daniel Côté (« Une erreur monumentale »), dans laquelle il questionne à juste titre la pertinence (pour le conseil de ville sortant) de ressortir le projet du déménagement du monument Price, à Chicoutimi. La chronique de Daniel Côté a été publiée dans le Progrès-Dimanche, édition du 13 septembre 2009.



Déménagement du monument Price et rétablissement du nom de Chicoutimi, un seul et même combat

Monsieur Côté,
Merci au nom de tous ceux et celles qui dorment au gaz dans cette ville endormie en ce début de campagne électorale municipale. Vous avez raison de le souligner et j’applaudis à deux mains la pertinence de votre mise au point dans l’affaire du monument Price. Que Mme Larouche enterre dans le même sarcophage William Price (1er du nom), William Evan Price (2ème du nom) et Sir William Price (3ème du nom), en dit déjà beaucoup ! Le premier était un tyran, les deux autres des amis des Canadiens français et des Saguenéens. Quand on voit combien de monuments historiques et de maisons patrimoniales ont croulé sous le pic de l’ignorance et de l’inculture crasse de notre hôtel de ville depuis 1992 (date du 150 anniversaire de la ville), cela ne m’étonne pas du tout !

Dans la foulée de la triste affaire de la maison Crevier au printemps 2008 (pas Jean-Marc, mais Odilon, Mme Larouche !), il faut rappeler à vos lecteurs que Madame l’échevin, pour laquelle j’ai tout de même beaucoup de respect, nous avait pourtant promis qu’elle allait doter notre ville d’un plan de protection patrimonial et environnemental blindé. Ce protocole devait lui permettre, disait-elle alors, de travailler dans le sens de la conservation du patrimoine bâti et de mieux encadrer les pratiques déviantes de l’innommable comité d’urbanisme de notre ville qui, de toute évidence, est toujours très sensible à l’argumentaire des compagnies de démolissage, des firmes d’architectes et d’entrepreneurs en bâtiments qui longent les corridors de notre hôtel de ville.

Or, ce plan de protection soi-disant « blindé » qu’elle nous promettait pour calmer le jeu, ne semble pas avoir l’échine bien droite et bien solide puisque sa promotrice en chef se permet de rouvrir le dossier fumant du monument Price, sans trop s’indisposer de la vérité historique ni du malaise qu’un tel projet risque de soulever s’il vient à nouveau nous hanter sous sa gouverne.

Lorsque je me suis présentée à l’hôtel de ville pour accompagner les co-signataires du fameux mémoire sur le rétablissement du nom de « Chicoutimi » (le 8 septembre), Mme Larouche ne s’est pas privée de nous reprocher (de me reprocher !), micros fermés, d’avoir attendu l’aube de la campagne électorale municipale en cours, pour déposer notre mémoire. On aura compris que cette question dérange le confort des élus sortants qui prennent déjà le résultat de cette élection à venir comme un acquis certain pour leurs sièges. Cela ne me convient pas du tout. Ce n’est pas comme ça que je conçois la démocratie municipale. Et je trouve cette remarque d’autant plus déplacée, que son auteure vient, elle-même, de rouvrir la boîte de pandores sur la question scabreuse du déménagement du monument Price, une question qui avait alors soulevé l’ire de la population au point de nous faire craindre des débordements sociaux dont nous ne sommes pas habitués.

Dans l’esprit de Mme Larouche, c’est donc deux poids deux mesures. Si la question de la résurgence du nom de « Chicoutimi » est inopportune en début de campagne électorale, alors pourquoi celle du déplacement du monument Price ne l’est-elle pas ? Il y a anguilles sous roches !?! Le maire sortant ayant refusé d’y souscrire –pour l’heure– du coin de la bouche, l’affaire est donc loin d’être classée et risque de surgir après les élections. Devenue méfiante à force de voir s’écrouler notre patrimoine sous l’œil complice de notre conseil de ville, je profite donc de votre chronique de ce matin pour demander à M. le maire Tremblay et à Mme Larouche d’instruire les électeurs sur le vrai fond des choses eu égard au projet annoncé de déplacer le monument Price.

Première question : Avez-vous, oui ou non, l’intention de reprendre le dossier du déménagement du monument Price ?

Deuxième question : Avez-vous été sollicités pour un projet de développement quelconque sur le site exceptionnel où s’élève actuellement le monument ?

Troisième question : Si vous avez décidé de déménager le monument Price, c’est donc que vous avez prévu utiliser le site pour une autre vocation. Qu’elle est cette autre vocation ?

Avant de terminer, je vous rappelle, à ces égards, que le site du monument Price est exceptionnel. C’est du reste pour cela que ses promoteurs, en 1881, l’avaient choisi. Sur le plan patrimonial, ce site était en proie de devenir, à l’époque, l’épicentre géopolitique de la ville de Chicoutimi et l’épicentre institutionnel du Saguenay– Lac-Saint-Jean. Sur le plan strictement utilitaire, cette œuvre artistique servait de balise aux navires qui empruntaient le détour périlleux de la Rivière-du-Moulin. Et, sur le plan de l’esthétisme architectural, il donnait à notre ville l’allure d’une ville prospère, fière de son histoire et confiante en son avenir. Qu’est-ce qui a changé dans nos esprits et nos comportements pour que cela ne soit plus pertinent aujourd’hui ?...

J’attends des réponses…

Akakia
Qui est aussi Aurore de la Boréalie
et Le Fils de l'Étoile du Matin


1 Comments:

Anonymous Cavour
dit :

Les électeurs et électrices doivent votés autrement au cours des prochaines élections municipales. Dehors les borgnes et aveugles politiques de cette ville.

7:17 p.m.  

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