mercredi, janvier 10, 2007

229 ans après sa mort, Voltaire, ce messager de la tolérance, survit fort bien au massacre du temps, mais reste toujours victime de la sottise humaine

« Les sottises qu'on fait, qu'on dit, et qu'on écrit, étant plus multipliées que la race de Jacob, et que les sables de la mer, il est difficile de faire un choix. Toutes ces innombrables vessies, accumulées les unes sur les autres dans le gouffre de l'oubli, crèvent au moment qu'elles sont formées, et il en résulte un immense nuage, dans lequel on ne discerne plus rien. Les journaux et les mercures tâchent en vain de faire vivre un mois ou quinze jours les sottises nouvelles ; mais entraînées eux-mêmes dans l'abyme, ils sy précipitent avec elles, comme les nageurs maladroits vont au fond de l'eau en voulant donner la main aux passagers qui se noient [dans] l'éternité du néant. »
Voltaire, « Réflexion pour les sots », 1760.

Hommage à Voltaire d'Akakia


VOLTAIRE et CANDIDE n’en ont pas fini avec la censure !

Après avoir vu la première du Candide de Léonard Bernstein qui a fait un triomphe public au Châtelet à Paris fin décembre, Stéphane Lissner surintendant de la Scala a décidé de le retirer de l’affiche du théâtre lyrique milanais estimant que cette adaptation du chef d’œuvre de Voltaire et de Bernstein « n’était pas conforme à la programmation artistique de la Scala » ;

La presse italienne a surtout retenu la « censure » infligée à une satire des puissants de ce monde… Ce qui est étonnant , c’est que les producteurs de spectacles de cette envergure puissent découvrir aussi tard qu’ils ne correspondent pas à l’esprit des maisons qui les financent...

Qu’en penserait Voltaire ?

Richard Heuzé , Le Figaro
des 30 et 31 décembre 2006
Courtoisie de Lucien Choudin,
VOLTAIRE À FERNEY
26, Grand' Rue
01210 Ferney-Voltaire