samedi, décembre 02, 2006

L'art au pays du Québec, un mort qui s'ignore !

Dans le plus paisible pays du monde, au Pays du Saguenay, le royaume de la soumission, terrain de jeu de prédilection de la « nation québécoise » unie et bienheureuse, un artiste de Chicoutimi, sculpteur de son état, ose enfin se lever pour dire qu'il n'accepte pas cette loi infecte décrétant qui est artiste et qui ne l'est pas, qui est bon qui est mauvais.

Il était plus que temps ! Y en a marre de voir des bleuets de terre cuite et des montages de lingots d'aluminium pour nous démarquer à travers le tout, pour nous identifier à travers les morts de ce cimetière de la création qu'est devenu le Québec communautariste.

Pages 2 et 3 du journal Le Quotidien, une place de choix dans cette sorte de médium, le chroniqueur Daniel Côté nous présente le combat de ce sculpteur, Jean-Marie Laberge, qui jette un véritable pavé dans la marre de la soumission intellectuelle. Pomme de discorde qui oppose ce sculpteur aux diktats d'une conformité institutionnalisée et la collusion incestueuse entre l'Université du Québec à Chicoutimi et le ministère des Affaires culturelles du Québec, les jurys de sélection, l'antre d'une indécrotable clique qui se partage les rubans bleus, blancs, rouges, et les subventions.

« J'ai pensé —dit le sculpteur, en évoquant le dépôt de son projet pour créer une oeuvre figurative destinée à un carrefour giratoire de l'ex-ville d'Arvida— que j'aurais des chances parce qu'il n'y aurait personne de l'UQAC sur le jury, comme pour le 1% ». « J'ai soumis des croquis, un projet d'oeuvre figurative, mais la ville a formé un jury comprenant une personne représentant l'université et une autre provenant d'un centre d'exposition. Si j'avais su, je n'aurais pas participé. C'était une perte de temps », estime Jean-Marie Laberge.

Évidemment ! Dans les circonstances actuelles, le résultat n'aurait pu être différent. Ce monsieur mérite notre encouragement. Il va en avoir besoin. Car la croûte qu'il essaie de défoncer est solide et il en faudra bien d'autres.

Akakia


À Jean-Marie Laberge
Chicoutimi, le 2 décembre 2006
M. Laberge,
Félicitations pour la sortie de ce matin dans Le Quotidien ! Ce genre de critique s'impose depuis longtemps. Le journal a fait du bon travail en vous laissant cette formidable tribune pour vous exprimer. Le conformisme n'a pas sa place partout où l'intelligence et l'art sont sollicités. N'ayez pas peur de la controverse que cela risque de soulever. Si elle s'avère, elle sera saine et profitable. C'est certain ! Laissez-les dire. Pour une fois que les artistes auront de quoi dire. Ils en ont perdu l'habitude...

Cette région aurait besoin d'un coup de fouet de ce genre une fois par semaine pendant dix ans pour sortir de sa mortelle léthargie. L'art est un indicateur de notre santé mentale, de notre désir de vivre. Que ce soit pour l'histoire, le patrimoine, ou l'art en général, le ministère de la Culture du Québec qui sévit en région, ici comme ailleurs depuis déjà trop longtemps, est une vraie plaie. Vitement un gouvernement pour remettre à l'ordre du jour la pertinence d'un tel office, cette sorte de tribunal de la pensée conformiste et sécuritaire qui s'accouple par nature avec tout ce qui est institution, les gardiennes du statuquo.

La conséquence de cette dérive, j'ai eu à la vivre à tous les jours depuis les 35 dernières années. L'expérience m'a appris que les vrais artistes, les vrais historiens, les vrais sculpteurs, c'est-à-dire ceux qui n'ont pas le goût de se faire récupérer dans la gadoue de la République des médaillés, sont inévitablement condamnés à vivre leurs passions dans la solitude et dans le mépris des institutions de la récupération, c'est ferrailleurs de la créativité sous toutes ses formes. Ils sont partout ! Partout où il y a un dollar public à ramasser, partout où on s'applaudit, partout où le système qui nous étrangle risquerait, un tant soit peu, d'être mis en doute, malmené, projeté au-delà de son temps.

On a oublié, ici comme ailleurs, que l'art est une rébellion en soi, un refus de se soumettre à l'ordre du temps, une prise en charge de la pensée individuelle sensée projeter et stimuler l'avenir du groupe...

Delenda Carthago !
(Il faut détruire Carthage)

Russel Bouchard

1 Comments:

Anonymous Anonyme
dit :

Oh oui, dans un de vos textes vous reprenez le thème de nos artistes sculpteurs... permettez-moi un commentaire au sujet du carrefour giratoire devant l'église Ste-Thérèse d'Arvida.

Je trouve que nos élus ont la mémoire courte, j'habite à Arvida, je me souviens d'une époque récente ou un poteau surmonté d'un feu de circulation était planté en plein centre du cercle gazonné. A une certaine période, ce poteau avait été détruit et remplacé trois fois en quelques semaines. Des conduteurs d'autos ayant passé tout droit. La municipalité de Jonquière à l'époque avait alors décidé de suspendre le feu sur un câble d'acier tendu entre deux poteaux extérieurs au carrefour, ce qui avait mis fin au problème.
Permettez-moi d'être très inquiet pour cette sculpture, elle ne sera pas aussi facile à remplacer qu'un feu de circulation...
Personnellement je ne pense pas que ce soit l'endroit idéal pour installer un tel objet... On devrait tout de suite organiser une collecte pour faire déplacer la sculpture avant sa destruction ou encore multiplier les photos pour en garder un souvenir...

Le mausolé de Price en bas du Boul. Talbot aurait également été détruit par un camion sur une chaussé glissante ou manquant de frein. La aussi le principe de Peter s'applique, "Si ça peu arriver, ça va arriver"! Qui oserais risquer sa vie en traversant le carrefour pour aller lire la plaquette... A moins qu'on ait l'intention de se débarraser de ce monument.

Je trouve également absurde l'orgie de béton utilisé en pure perte à tous nos coins de rues, en plus d'être laid, ces intersections ne règle rien et ils vont nous couter un bras en réparation de nos machineries de déneigement.

Pour finir, un commentaire sur le boulevard harvey qui contourne le fameux PE Bergeron et qui conduit vers Place Centre Ville; les travaux entrepris à cet endroit étaient sensé amélioré la circulation, on s'est ramassé avec un bâtiment ayant un de ses coins à quelques pieds de la rue et un passage en (S) étroit et remplis d'obstacles bétonnés; Des mauvaises langues prétendent que des ingénieurs sont en dessous de cela!!! Qu'en pensez-vous...

A bientôt
Jean-Pierre Plourde,
Saguenay

3:06 p.m.  

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