Pour en finir une fois pour toutes avec le déménagement du monument Price, à Chicoutimi !
« Je n'aime point à voir deux rois vêtus à la royale,
assis chacun sur un trône dans une aire où l'on bat du blé.
Ce n'est pas un lieu propre à tenir conseil » Voltaire.
Nullement interpelé par le danger qu'il fait courir à la paix sociale de cette contrée en manipulant avec tant de légèreté un symbole si puissant de notre asservissement, l'enseignant Gérard Bouchard a ressorti le dossier fumant du déménagement du fameux monument Price élevé à Chicoutimi, en 1882, en l'honneur de William Evan Price, le fils du fondateur de la fameuse Maison qui a su si bien tirer la moelle des Canadiens français du Québec pendant un siècle et demi. Comme le prophète Élie, « loin des profanes yeux », dans son char de lumière tournoyant au-dessus des nuages pour les disperser, le prophète néonationaliste des « Franco-québécois » de souche et hors souche, a provoqué dans un duel singulier le maire de Saguenay pour découdre de la question devant les caméras.
Élie contre Achab. Vous m'en direz tant !
Écrasé par toutes les luttes qu'il mène afin de sortir sa ville du pétrin de la désintégration des régions du Québec (une désintégration que nous devons justement à la trahison des clercs et des universitaires), notre magistrat, qui a bien d'autres prophètes de malheur à fouetter par les temps qui courent et qui a horreur des langues de bois, sans coup férir a recalé l'invitation par la bouche de ses conseillers qui se sont fait méchant plaisir de lui rétorquer que « même Michelin était prêt à placer son bonhomme » sur le socle tant convoité du boulevard Talbot. Ce qui sous-entendait par là que les Saguenéens ne seraient pas plus gagnants avec la statue des Bouchard & Frère –qui ont raté leur chance historique de faire progresser le Québec– et ce qui fit bien rire le bon peuple qui attendait avec beaucoup d'impatience la fin de la messe pour aller tirer un bon coup derrière les bosquets du monument en perdition.
En ce qui me concerne, et pour répondre aux journalistes qui n'ont de cesse de m'inviter à donner ma propre opinion sur cette affaire montée en épingle par un enseignant en mal de sa propre statue, voici donc ce que je pense :
Pour un, je considère que les Saguenéens ont des problèmes infiniment plus importants à battre sur l'enclume de l'histoire. Ils devraient plutôt mettre leur énergie à forger des outils nouveaux pour survivre à leur propre effondrement, car la saignée subie ces derniers temps dans l'industrie forestière n'est qu'un premier symptôme de ce qui leur tombe sur la tête. Cette contestation est du reste un luxe que nous, de Saguenay, n'avons pas le moyen de nous payer ; elle détourne le regard vers le futile et nous empêche de nous attaquer au plus important défi de notre histoire : celui de notre propre survie.
Pour deux, je trouve que le fait de grouiller ce cadavre putréfié qu'on avait fini par oublier, ne mérite pas l'encre qu'on verse sur lui et qu'il n'est pas bien prudent de lui secouer les puces, socialement parlant, dans le contexte difficile que nous traversons.
Pour trois, le monument Price a valeur de symbole pour les Canadiens français et pour les Métis qui ont subi le joug du conquérant britannique ; rappelons-nous seulement du Métis Peter McLeod que l'histoire fait périr, en 1852, dans le cabinet très intéressé du médecin de son associé, William Price ! Je trouve plutôt désolant de constater que le bedeau qui sonne le glas pour annoncer la mort du monument ne le sonne pas pour les bonnes raisons. Bouchard (Gérard !) s'est emparé d'une cause qu'il ne mérite pas, soit celle des Canadiens français dont il est le fossoyeur par ses écrits consacrés à la « nation civique franco-québécoise », le tombeau des Canadiens français.
Pour quatre, souhaitons-nous mutuellement que ce monument s'écroule de lui-même au cours de l'hiver prenant. Ça fera de la garnote à mettre dans les côtes de Chicoutimi et on n'en parlera déjà plus au prochain printemps. Pour une fois, ces exploiteurs du peuple qui ont la rose pour emblème auront réellement fait quelque chose pour nous...
Russel Bouchard
Petit-fils du Dr Akakia
assis chacun sur un trône dans une aire où l'on bat du blé.
Ce n'est pas un lieu propre à tenir conseil » Voltaire.
Nullement interpelé par le danger qu'il fait courir à la paix sociale de cette contrée en manipulant avec tant de légèreté un symbole si puissant de notre asservissement, l'enseignant Gérard Bouchard a ressorti le dossier fumant du déménagement du fameux monument Price élevé à Chicoutimi, en 1882, en l'honneur de William Evan Price, le fils du fondateur de la fameuse Maison qui a su si bien tirer la moelle des Canadiens français du Québec pendant un siècle et demi. Comme le prophète Élie, « loin des profanes yeux », dans son char de lumière tournoyant au-dessus des nuages pour les disperser, le prophète néonationaliste des « Franco-québécois » de souche et hors souche, a provoqué dans un duel singulier le maire de Saguenay pour découdre de la question devant les caméras.
Élie contre Achab. Vous m'en direz tant !
Écrasé par toutes les luttes qu'il mène afin de sortir sa ville du pétrin de la désintégration des régions du Québec (une désintégration que nous devons justement à la trahison des clercs et des universitaires), notre magistrat, qui a bien d'autres prophètes de malheur à fouetter par les temps qui courent et qui a horreur des langues de bois, sans coup férir a recalé l'invitation par la bouche de ses conseillers qui se sont fait méchant plaisir de lui rétorquer que « même Michelin était prêt à placer son bonhomme » sur le socle tant convoité du boulevard Talbot. Ce qui sous-entendait par là que les Saguenéens ne seraient pas plus gagnants avec la statue des Bouchard & Frère –qui ont raté leur chance historique de faire progresser le Québec– et ce qui fit bien rire le bon peuple qui attendait avec beaucoup d'impatience la fin de la messe pour aller tirer un bon coup derrière les bosquets du monument en perdition.
En ce qui me concerne, et pour répondre aux journalistes qui n'ont de cesse de m'inviter à donner ma propre opinion sur cette affaire montée en épingle par un enseignant en mal de sa propre statue, voici donc ce que je pense :
Pour un, je considère que les Saguenéens ont des problèmes infiniment plus importants à battre sur l'enclume de l'histoire. Ils devraient plutôt mettre leur énergie à forger des outils nouveaux pour survivre à leur propre effondrement, car la saignée subie ces derniers temps dans l'industrie forestière n'est qu'un premier symptôme de ce qui leur tombe sur la tête. Cette contestation est du reste un luxe que nous, de Saguenay, n'avons pas le moyen de nous payer ; elle détourne le regard vers le futile et nous empêche de nous attaquer au plus important défi de notre histoire : celui de notre propre survie.
Pour deux, je trouve que le fait de grouiller ce cadavre putréfié qu'on avait fini par oublier, ne mérite pas l'encre qu'on verse sur lui et qu'il n'est pas bien prudent de lui secouer les puces, socialement parlant, dans le contexte difficile que nous traversons.
Pour trois, le monument Price a valeur de symbole pour les Canadiens français et pour les Métis qui ont subi le joug du conquérant britannique ; rappelons-nous seulement du Métis Peter McLeod que l'histoire fait périr, en 1852, dans le cabinet très intéressé du médecin de son associé, William Price ! Je trouve plutôt désolant de constater que le bedeau qui sonne le glas pour annoncer la mort du monument ne le sonne pas pour les bonnes raisons. Bouchard (Gérard !) s'est emparé d'une cause qu'il ne mérite pas, soit celle des Canadiens français dont il est le fossoyeur par ses écrits consacrés à la « nation civique franco-québécoise », le tombeau des Canadiens français.
Pour quatre, souhaitons-nous mutuellement que ce monument s'écroule de lui-même au cours de l'hiver prenant. Ça fera de la garnote à mettre dans les côtes de Chicoutimi et on n'en parlera déjà plus au prochain printemps. Pour une fois, ces exploiteurs du peuple qui ont la rose pour emblème auront réellement fait quelque chose pour nous...
Russel Bouchard
Petit-fils du Dr Akakia
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