« Le courage de la colère »
« LE COURAGE DE LA COLÈRE »
L’expression n’est pas de moi. Elle est de Loïc Tassé, chroniqueur au Journal de Montréal qui publie ce matin une chronique sur les manifestations violentes qui ont marqué les événements de la dernière semaine aux États-Unis ; événements particulièrement surréalistes du reste et dans lesquels nous avons pu voir des citoyens armés et barricadés pour protéger leurs biens et leur sécurité, comme leur permet leur Constitution. Impensable au Canada ! Et pour les Canadiens qui, depuis l’avènement des années Trudeau, père et fils, ont été dépouillés par des lois Insanes de ce droit ultime de pouvoir défendre sa vie, celle de ses proches et ses biens.
J’aime bien Loïc Tassé. On ne peut trouver plus posé et plus mesuré que ce chroniqueur qui donne toujours l’heure juste. Ce matin, il ouvre sur la question de la peur qui fait trembler et réagir nos voisins du Sud. Le texte est correct, mais il en parle comme si cette peur leur était exclusive. Je crois que Tassé a dit du vrai dans sa chronique, mais qu’il a manqué une belle occasion de pousser plus loin sa réflexion. Car il ne s’agit pas que de peur, dans cette séquence, mais tout autant et sinon plus que de l’écœurement d’une population qui tire sur les chaînes de la servitude animale qui se sont alourdies sur elle depuis les vingt ou trente dernières années. Et quand je soupèse ces chaînes que nos voisins supportent tout près de chez moi, je m’aperçois que je les porte aussi, que je les trouve aussi lourdes et qu’il y en a beaucoup comme moi qui les porte et qui en ont marre de les porter. Quand je vois ce que j’ai vu depuis tant d’années, et quand je pense à tous ces abus qu’on me fait vivre, je découvre que moi aussi j’ai le goût de les secouer pour m’en libérer !
Au Canada, ces chaînes me sont devenues de plus en plus lourdes avec l’avènement des gouvernements successifs qui, depuis les vingt ou trente dernières années n’ont eu de cesse de m’enlever des droits et des libertés pour lesquels mes ancêtres ont combattu. Dans ma vie de septuagénaire, l’année 2020, qui n’a pas encore atteint sa mi-temps, aura été celle où j’aurai perdu le plus de libertés qui étaient pourtant jusqu’ici de solides acquis politiques, sociaux et culturels. L’année où j’aurai eu le plus de difficulté a accepter les ingérences des gouvernements dans ma vie privée. L’année où j’aurai vu l’impensable en assistant, impuissant, à l’émergence d’une dictature fédérale qui n’agit plus que par décret et sans s’indisposer du Parlement qui ne siège plus depuis quatre mois. L’année où on m’aura infantilisé au point de ne plus sortir pour ne pas souffrir cette omniprésence de la main de l’État sur mes moindres déplacements et agissements. L’année où j’aurai vu le premier ministre du pays saper, jusque dans ses fondements, notre démocratie que je croyais bien à tort éternelle. L’année, où j’aurai vu, l’impensable ; où j’aurai vu les gouvernements de tous les pays réussir à confiner sept milliards de citoyens pendant plus de quatre mois pour une cause de santé publique dont on ne sait même pas si elle est justifiée ou pas, réelle ou créée pour profiter des événements et tirer encore plus fort sur les chaînes qui nous étouffent.
A la fin de sa chronique LoÏc Tassé, pose une question fort pertinente qui pourrait résumer toutes les miennes et toutes les vôtres si elle avait été formulée de façon plus universelle : « Combien de temps » ? Oui ! « Combien de temps » encore, les gouvernements vont-ils pouvoir continuer de mentir comme ils le font à propos de tout et de rien pour entretenir cette peur qui nous empêche de secouer ces chaînes et de nous en libérer ? Combien de temps encore, avant qu’on se mette à en avoir assez marre pour les remettre à leur place et leur crier, à tous : « ASSEZ C’EST ASSEZ !!! » À quand, pour nous aussi, Canadiens et Québécois, « le courage de la colère » ?
Akakia
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