vendredi, octobre 05, 2018

Québec, élections du 1er octobre dernier – Quand l'histoire s'invite au repas des initiés et impose sa présence

Carte électorale du 1er octobre. Un Québec nettement fracturé : Montréal (la Cité des migrants et des communautés culturelles) et les Régions ressources (le pays des peuples fondateurs et des Canadiens français)

 On dit souvent que la victoire a beaucoup d’enfants et que la défaite est orpheline. Cela n’aura jamais été aussi vrai qu’en cette occasion. Perdants de l’élection du 1er octobre ? Notons d’abord les Libéraux et les Péquistes, bien sûr, mais ce serait sombrer dans le superficiel que de les laisser seuls à devoir manger les fruits amers de la défaite.

Essayons, ensuite et pour une fois dans notre trop courte existence, de voir au-delà des grands titres des journaux et de l’ulcérante subjectivité de Radio-Canada. Qu’on le veuille ou non, l’élection de lundi dernier est un réajustement historique majeur. En tout et pour tout, c’est un vibrant rappel à la réalité socio-historique et culturelle entre immigrants de la dernière heure, qui étaient en train de prendre toute la place dans le débat de société, et Québécois de souche, écœurés d’être les cocus contents et passifs des événements qui secouent la planète. Comme on dit, « ça craqué jusque dans les fondations ».

Le résultat de cette élection, c’est également un tonitruant coup de semonce lancé par les Régions ressources en direction de Montréal qui les méprise comme si elles étaient des régions peuplées de pèquenots et qui les perçoit comme des colonies ! Et parmi les autres perdants, ceux qu’on cache pour leur éviter l’opprobre et la honte, prenons le temps de souligner au gros crayon rouge la faillite cuisante des médias traditionnels devant les médias sociaux ainsi que les sondeurs qui, pour leur part, n’auront jamais autant prouvé non seulement leur inutilité mais leur nuisance dans le débat public.

 Court rappel. Depuis la défaite référendaire de 1995, on avait mis de côté les Canadiens français au profit des minorités culturelles et des immigrants, et on avait abandonné les régions ressources et les peuples fondateurs au profit exclusif de Montréal. Entre Montréal et les régions ressources, la cassure est donc aussi totale qu’inquiétante, quoi qu’en disent les médias montréalaisés et Radio-Canada. Le craquement électoral de lundi retourne donc le Québec face à la réalité et à son histoire profonde. Pas l’histoire récente des dix dernières années, mais l’histoire écrite sur un temps long. Il était temps qu’on remette Montréal à sa place et qu'on retourne le politique à ses premiers devoirs : le peuple et la nation. Abusivement chouchoutés par la gauche déviante, Montréal et les migrants de la dernière heure doivent maintenant comprendre qu’ils devront faire leur part pour construire le Québec de demain et prendre leur place dans l’histoire. Ce n’est pas une proposition, c’est une obligation et un incontournable...

Akakia