mardi, septembre 19, 2017

INGÉRENCE POLITIQUE OU INGÉRENCE POLICIÈRE ? QUI MÈNE RÉELLEMENT LE QUÉBEC ?

Yves Francoeur, Président de la Fraternité des policiers de Montréal

Difficile de la rater celle-là ! Comme moi, vous avez sans doute eu un petit frisson de jouissance de voir le garde chiourme de Philippe Couillard, Jean-Marc Fournier, se faire frotter les oreilles sur une question d'ingérence politique dans l'exercice des enquêtes policières. Dans une démocratie, c'est la chose à ne pas faire ! La séparation des pouvoirs entre politique et police, c'est sacré !!! C'est la première règle, le premier commandement du dieu de l'engagement politique qui nous sépare de la dictature que dis-je, c'est la frontière entre un État démocratique et un État policier.

Évidemment, M. Fournier réfute les allégations de M. Yves Francoeur, président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal, un des hommes les plus puissants sinon le personnage le plus obscur du Québec. Et aujourd'hui, à voir M. Fournier fléchir les deux genoux devant l'accusation des accusations, on voit bien qui mène réellement le Québec. Si vous avez oublié, je me dois alors de vous rappeler que M. Francoeur est la voix d'outre-tombe qui, au printemps 2016, a contraint le gouvernement du Québec à nous imposer le fameux registre des armes à feu.

Puissant, le bonhomme, vous avez pas idée ! Les colonnes du temple sont en train de craqueler sous le poids de ses simples allégations. Car M. Francoeur, comme Edgar Hoover du beau temps du Maccartysme, doit avoir sans aucun doute dans ses classeurs secrets un dossier compromettant sur chaque politicien, sur chaque homme publique, chaque Madame en puissance. De quoi mettre à mal le gouvernement de Philippe Couillard comme on peut difficilement l'imaginer.

Évidemment, les médias du tout Québec sont à l'affût, devisent entre spécialistes réquisitionnés à la sauvette et tentent de savoir si, oui ou non, M. Fournier a réellement franchi la barre interdite. Mais aucun, à ce jour, n'a encore fouillé la question sous l'angle de la pénétration du politique par le policier. Car la vraie question, celle qui m'inquiète au cube, elle est là : Comment le président de la Fraternité des policiers peut-il se permettre, en public, d'indisposer à ce point le gouvernement de Philippe Couillard, à une année des élections générales ? D'où tire-t-il un tel pouvoir ? Que sait-il que nous ne savons pas et que nous devrions savoir ? Quels sont ses véritables motivations derrière sa dénonciation ? Où sont ses intérêts ?

Si vous pensez que la politique du Québec est un long fleuve tranquille, détrompez-vous ! Il y a plein de courants déviants, de tourbillons et de siphons qui vous ballotent dans tous les sens, de haut en bas, en arrière et en avant, avec des bêtes des profondeurs qui attendent, tapies dans l'ombre, qu'un imprudent passe à portée de dents, une faune de poissons et de méduses empoisonnés qui vous infectent dès que vous les touchez du bout du doigt bref, un monde inconnu qui vit en parallèle du nôtre et qui s'en nourrit...

Akakia