lundi, décembre 05, 2016

Le suicide à la ferme – une autre imposture qui mérite d’être dénoncée !



Selon ce qui ressort d'une nouvelle étude sortie tout droit de la machine à fabuler de l'Association Québécoise de Prévention du Suicide (AQPS), comme il est souvent difficile de percevoir et prévoir la détresse chez les agriculteurs, « il faudrait un nouveau programme de prévention du suicide dans les fermes québécoises ». Pour Lucie Pelchat, conseillère de l'AQPS, « il ne faut pas attendre que la personne en détresse demande de l'aide » ; « il faut l'accompagner vers des ressources d'aide » et pour y arriver « on va former les professionnels qui sont autour du producteur, comme les vétérinaires ou les comptables agricoles » cf., http://newsquebec.ca/2016/12/05/mieux-prevenir-les-suicides-dans-les-fermes-du-quebec/

Encore une fois, c'est du n'importe quoi ! 

Même logique pour le fameux registre des armes à feu d'épaule défendu par l'AQPS, les convulsionnaires de Polysesouvient, les mouvements féministes du Québec et les chefs de police qui se sont bien moqués de nous et qui ont bien profité de l'ignorance des Québécois-Québécoizes en matière de suicides ! Rappelez-vous ce que nous disait Pierre Veilleux, l'insoutenable président de l'Association des policiers provinciaux du Québec (APPQ) pour faire passer la loi (sa loi !) par les vérités tronquées et les sophysmes : « les vraies raisons du registre, clamait-il, c’est d’abord un outil de société pour les préventions du suicide, les drames familiaux et pour les policiers, ceux qui doivent intervenir quand ça va pas bien. C’est juste ça ! »

À l’entendre, lui et les autres qui l’ont appuyé dans ses imprécations divinatoires, c'est l'objet, le lieu et l'occasion qui sont les causes du suicide.

Du n'importe quoi vous dis-je !!!

Réduire à l’endroit (la grange par exemple) et à l'objet (un fusil ou une corde par exemple) la montée des cas de suicides au Québec depuis les cinquante dernières années, c'est une totale supercherie parrainée par l’État, une imposture nationale. C’est la meilleure manière de dédouaner ce même État pour ses échecs répétifs en matière sociale, pour son irresponsabilité en matière de développement et de répartition de la richesse collective, et c’est la façon rêvée pour permettre à l'AQPS d'aller chercher encore plus de subvention$$$.

Quoi qu’en disent les fabulateurs et les fabulatrices de l’AQP$, quoi-qu’en disent les convusionnaires de Polysesouvient et les représentants des corps policiers, le suicide est d’abord et avant tout un fait social (je souligne au gros crayon rouge !). Permettez que je me reprenne pour être bien certaine d’être entendue et comprise. Que Mme Pelchat, Eli Rathjen, Pierre Veilleux, Philippe Couillard et Martin Coiteux lisent bien ces mots : le suicide n’est pas un fait individuel mais plutôt un fait social à part entière, un geste qui s’explique plus précisément par des choix et des déterminants sociaux, et qu’il (le suicide) « varie en raison inverse du degré d’intégration de la société religieuse, domestique, politique » (cf., Durkheim). Ce qui explique pourquoi chaque pays et chaque province du Canada tracent leur propre courbe de l’évolution du suicide, et ce qui nous renvoie, dans un autre ordre d’idées, à cette fracture qui se creuse et s’élargit sans cesse depuis le début des années 1960 entre Montréal et le reste du Québec sur une multitude d’autres questions, entre les conditions de vie en ville et à la campagne, entre la moralité des loups qui nous gouvernent et de la moralité des agneaux qui les nourissent.

Pour dire plus court : peu importe l'endroit où il se produit, peu importe le moyen utilisé pour mettre fin volontairement à ses jours, le suicide est tout à fait étranger au moyen et au décor où il se produit. Et pour ceux et celles qui ne l’ont pas encore lu et qui aimeraient comprendre le niveau sublimé de la supercherie du suicide au Québec, je vous ramène au mémoire que j'avais préparé pour la Commission parlementaire bidon du printemps dernier à propos du fameux registre des armes à feu d’épaule.

Akakia