mercredi, novembre 02, 2016

L'affaire Patrick Lagacé, la pointe de l'iceberg...

La source principale du problème, celle qu'aucun journaliste n'interroge et là où l'enquête devrait pourtant commencer, c'est le ministère de la Sécurité publique du Québec, cette institution gouvernemental équivoque qui donne à la SQ et aux autres corps policiers une entrée directe au Parlement, là où ils devraient pourtant être totalement tenus à l'écart.

Filature policière stalinienne au pays du sirop d'érable, les chefs de police des villes de Montréal, Québec et Saguenay sommés de s'expliquer devant les caméras. Il était grandement temps ! Il aura fallu qu'un journaliste à la plume particulièrement banale, voire deux, voire trois, voire quatre journalistes découvrent qu'ils ont été abusivement mis à l'écoute et géolocalisés à partir de leurs portables, pour que le tout Québec prenne finalement conscience du danger qui nous étreint. Dans la réalité des faits, le problème est beaucoup plus important qu'il n'y paraît.

Le printemps dernier, sur la question du projet de loi sur l'enregistrement des armes à feu d'épaule, j'ai essayé de vous mettre en garde contre l'ingérence policière outrageante dans le débat public, contre la dérive du ministère de la Sécurité publique du Québec qui permet à la SQ et aux autres corps de police de s'ingérer dans le rouage parlementaire. J'ai essayé d'ouvrir le débat sur ce dérapage totalitaire dans notre démocratie et j'ai tout fait pour que les journalistes fouillent ce dossier, mais rien n'y fit. Tant que ce n'était pas eux, les journalistes, qui étaient directement pris en serres dans cet engrenage infernal, rien ne pressait.

Mais où étaient-ils, ces mêmes journalistes qui crient aux vierges offensées dans tous les journaux quand j'ai maintes fois essayé de les sensibiliser au problème qui confronte présentement la société québécoise dans son ensemble sur cette question fondamentale qu'est la séparation des pouvoirs entre le législatif et le judiciaire ? Où étaient-ils ?

Pour ceux et celles qui ont l'impression d'en avoir perdu un bout, je vous invite à relire mon mémoire rédigé en prévision de la Commission parlementaire devant siéger sur le projet de loi 64 (2016), publié sur le site Les classiques des sciences sociales, ainsi que mes articles publiés dans Les délires d'Akakia. Tout y est. Y compris le laxisme désarmant de la presse à cet égard. S'il faut questionner la police et le politique dans cette dérive totalitaire, soit ! Mais pour que l'exercice soit profitable, questionnons également la part de la presse qui n'est pas totalement innocente...
Akakia