Pour ceux et celles qui l’auraient oublié, au Canada le droit de protéger sa vie est un droit constitutionnel inaliénable et inaltérable
Chacun
a le droit à la vie qui est le bien le plus précieux qui soit, chacun a le
droit à la sécurité de sa personne et chacun est responsable de sa liberté ! En
conséquence, abandonner à l'État ou à des tiers le pouvoir absolu de protéger
l’une et l’autre en mon nom reviendrait à accepter le fait que je vis dans un
État totalitaire. On vit dans une démocratie ou on vit dans une tyrannie. Il
n'y a pas de juste milieu à cet égard et ceux qui prétendent le contraire font
erreur quand ils ne sont pas tout simplement de mauvaise foi.
Quand
le premier ministre Stephen Harper a fait voter une loi, en 2008, qui imposait
des peines minimums de trois et cinq ans aux simples délits de possession d’une
arme à feu à autorisation restreinte et d’une arme prohibée non enregistrées,
il était totalement dans le tort et il a été subséquemment remis à l’ordre par
la Cour suprême qui a jugé sa loi tyrannique et anticonstitutionnelle. Quand M.
Harper a énoncé devant les caméras, le 11 mars 2015, qu'on pouvait
posséder une arme à feu pour se défendre lorsque l’instant nous le commande, il
a par contre parlé dans la logique de notre histoire et n'a fait que répéter
une évidence fort bien supportée par la même Constitution qui dit, à l’article
7 de la Charte des Droits, que « Chacun
a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne ; [et
qu’]il ne peut être porté atteinte à ce droit qu’en conformité avec les
principes de justice fondamentale ».
La
loi de 2008, qui était pourtant outrancièrement « cruelle » et « injuste » n’a
curieusement ému aucun gardien de la démocratie et a fort heureusement échoué
au test de la Cour suprême. Alors que l’énoncé de M. Harper, sur le droit de
défendre sa vie, a soulevé l'ire des 5400 membres de l'Association des
policiers provinciaux du Québec qui ont de suite pris le micro pour dénoncer la
position pourtant tout à fait légitime de M. Harper compte tenu de l'histoire,
de la culture et de la singularité géographique du pays. Sachant qu’il ne leur
appartenait pas d’intervenir à ce niveau du débat, les chefs de police du reste
du Canada ont, pour leur part, retenu leur langue et respecté comme il se doit
les règles du jeu.
La
réprimande publique des policiers du Québec a évidemment été récupérée par les
hérauts du lobby (Montréalais) anti-armes à feu derrière lequel grouillent les mains avides du lucratif lobby informatique du Québec. Mais aucun n'a eu l'intelligence
de questionner la pertinence constitutionnelle du point de vue énoncé publiquement
par M. Harper et de dénoncer l’ingérence de la fraternité policière dans le
débat politique en cours. Qu'aurait dit M. Pierre Veilleux, président de cette
très puissante fraternité, si M. Harper s'était rendu dans son bureau pour lui
demander d'intervenir auprès de ses membres afin de s'ingérer dans leurs
pouvoirs ? Il aurait eu raison de dénoncer voire de demander la démission de M.
Harper qui aurait alors contrevenu au premier principe de notre système
démocratique voulant qu'on sépare le pouvoir politique du pouvoir policier.
Qu’on
le veuille ou pas, la liberté comporte des risques et place chaque individu
face à des choix personnels et conséquents assujettis à des devoirs. Notre
système démocratique doit en tenir compte. S’il est vrai de dire que personne
ne peut se faire justice soi-même et qu’il faut s’en remettre aux règles de
Droit pour ce faire, il est aussi vrai de dire que la police ne peut être
partout à la fois et qu’elle ne pourra jamais assurer la sécurité de tous les
citoyens en tous temps. C’est dans cet esprit de liberté et de
responsabilisation citoyenne que l’article 7 de la Charte des Droits a été
pensée, rédigée et votée, et c’est en fonction de cette protection constitutionnelle incontournable que
tous les citoyens canadiens peuvent revendiquer leur bon droit de posséder une arme à feu pour la
protection de la vie à domicile…
Akakia
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