Incendie majeur sur le pont Dubuc - Chicoutimi perd le Nord... et Saguenay perd tous ses droits !
Les piliers du pont Dubuc, à Chicoutimi, lors de ;la construction, en 1971 Photo, collection Russel Bouchard |
Le pont Dubuc fermé pour cause d'incendie, personne ne
l'attendait celle-là ! En voilà une qui devrait passer à l'histoire et qui nous
rapproche de l'enfer routier que vivent au quotidien les Montréalais. Personne
ne l'attendait sauf un il faut bien dire ! Nul doute que, si l'élection
municipale avait été programmée pour le deuxième dimanche de décembre au lieu du
premier de novembre, nous aurions assisté à un vote record en faveur de l'échevin sortant,
Marc Peterson qui en a fait son cheval de bataille depuis son premier mandat et
qui s'émouvait en fonction du pire à venir. Bravo Marc, les faits te donnent
raison ! Retour sur une catastrophe annoncée. Espérons dans cette désolante
histoire d'un pont à quatre voies déjà mal foutues, qu'une fois ne sera pas
coutume.
Pour parodier notre Céline nationale, Québec et son
député-ministre qui ont relégué la question aux calendes grecques peuvent
toujours dire aux riverains du nord : « Take a kayac ! »
Le pont de Sainte-Anne, reliant les deux rives du Saguenay, à Chicoutimi, en 1963. Photo : coll. Russel Bouchard |
Justement, qui se souvient qu'avant son ouverture, en 1933, les citoyens des
deux rives restaient totalement isolés dans les périodes de redoux, alors que
ni le traversier ni le transport sur la glace n'étaient possibles. Parfois,
comme au cours de l'hiver 1895-1896, un hiver particulièrement doux, les
citoyens des deux rives furent isolés trois semaines durant.
Le traversier le « Tremblay », en 1932, quittant le quai de Sainte-Anne pour Chicoutimi. Photo : coll. Russel Bouchard |
Cela dit et cela étant, prenons donc ce temps d'arrêt
que nous offre ce dernier événement, pour rappeler à notre
député-ministre et à son gouvernement qui siègent à Québec que le pont Dubuc,
qui a été ouvert à la circulation en septembre 1972, est déjà vieux de 41 ans,
qu'il a été mal conçu pour les besoins d'aujourd'hui, et qu'il faudra plus que
des voeux pieux pour y apporter une solution adéquate. Prenons également le
temps de leur rappeler qu'il n'y a plus de fusion municipale possible sans
communications adéquates entre les deux rives, que la Côte-Nord du
Saint-Laurent s'éloigne de Québec au point de devenir un autre pays et que la
partie nord du Lac-Saint-Jean ne peut que retourner aux temps héroïques où il
fallait trois jours bien comptés à un colon de Péribonka pour aller chercher sa
farine à Chicoutimi et laisser au passage trois poches de patates gelées.
Akakia
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