Crise étudiante au Québec / État policier droit devant !...
En réponse à l'Éditorial de Bertrand Tremblay,
publié dans le Journal Le Quotidien du 17 mai 2012
Bonjour Monsieur Tremblay.
Je vois que les opinions diffèrent sur la crise étudiante ! Le journal Le Quotidien de ce matin en fait l'éloge par votre éditorial d'hier et la réplique qui s'ensuit. Je n'ai pas encore réagi publiquement car ce ne serait qu'un cri au travers d'un tumulte. De fait, je vois la presse québécoise, en général, sombrer dans le facile et l'analyse d'une droite simpliste.
Pour ma part, si je reçois bien les paroles de ceux et celles qui se prononcent pour la ligne dure préparée par ce gouvernement qui a trop duré et qui dérape, je vois les choses tout à fait différemment. La crise étudiante, avec tous ses débordements et ses longueurs, m'apparaît beaucoup plus que cela. Elle est un symptôme plus qu'une conséquence. Elle est le symptôme d'une rupture entre le temps des abus répétés d'un système qui a perdu les pédales. Abus dans l'élargissement du fossé entre la jeunesse qui s'en vient et notre génération qui s'en va et qui s'accroche. Abus dans l'élargissement de la distance de moins en moins viable entre possédants et non possédants. Abus de la loi et l'ordre qui, au nom de la justice et de la liberté des uns, s'arroge tous les pouvoirs. Y compris celui de jouer du bâton contre nos enfants qui refusent et qui dérangent. Abus d'un système qui, au non de l'économie à tous prix, a oublié la grandeur de sa mission sacrée qui est, plus exactement, l'amélioration de la condition humaine.
Si j'ai un reproche à faire à cet état de crise persistante, c'est au Gouvernement de Jean Charest que je le fais. Pourquoi ? Simplement parce qu'il a méprisé le cri des étudiants qui s'est mêlé au cri de la rue, lequel, depuis des années, attend son heure pour monter des barricades. Aussi, parce qu'il n'a pas su évaluer correctement au départ la précarité du moment. Parce qu'il a été incapable de gérer un bien petit problème qui a finalement dégénéré au désavantage de la justice, de la liberté et des droits citoyens.
Aurait-il voulu qu'il en soit ainsi, pour s'accrocher au pouvoir, qu'il n'aurait pas fait mieux ? J'ignore si cela lui sera profitable ou non dans l'élection qui s'en vient ! Au nom de la démocratie, la dictature s'infiltre comme l'eau dans la fissure d'une pierre pour la faire éclater au premier gel. Elle écrase tout sur son passage, à coups de matraques, de balles « semi-léthales » (quelle hypocrisie ce mot), de poivre de cayenne et d'abus policiers auxquels on donne le droit d'abuser de leurs pouvoirs.
Voilà des temps bien tristes qui s'annoncent...
Akakia
Bonjour Monsieur Tremblay.
Je vois que les opinions diffèrent sur la crise étudiante ! Le journal Le Quotidien de ce matin en fait l'éloge par votre éditorial d'hier et la réplique qui s'ensuit. Je n'ai pas encore réagi publiquement car ce ne serait qu'un cri au travers d'un tumulte. De fait, je vois la presse québécoise, en général, sombrer dans le facile et l'analyse d'une droite simpliste.
Pour ma part, si je reçois bien les paroles de ceux et celles qui se prononcent pour la ligne dure préparée par ce gouvernement qui a trop duré et qui dérape, je vois les choses tout à fait différemment. La crise étudiante, avec tous ses débordements et ses longueurs, m'apparaît beaucoup plus que cela. Elle est un symptôme plus qu'une conséquence. Elle est le symptôme d'une rupture entre le temps des abus répétés d'un système qui a perdu les pédales. Abus dans l'élargissement du fossé entre la jeunesse qui s'en vient et notre génération qui s'en va et qui s'accroche. Abus dans l'élargissement de la distance de moins en moins viable entre possédants et non possédants. Abus de la loi et l'ordre qui, au nom de la justice et de la liberté des uns, s'arroge tous les pouvoirs. Y compris celui de jouer du bâton contre nos enfants qui refusent et qui dérangent. Abus d'un système qui, au non de l'économie à tous prix, a oublié la grandeur de sa mission sacrée qui est, plus exactement, l'amélioration de la condition humaine.
Si j'ai un reproche à faire à cet état de crise persistante, c'est au Gouvernement de Jean Charest que je le fais. Pourquoi ? Simplement parce qu'il a méprisé le cri des étudiants qui s'est mêlé au cri de la rue, lequel, depuis des années, attend son heure pour monter des barricades. Aussi, parce qu'il n'a pas su évaluer correctement au départ la précarité du moment. Parce qu'il a été incapable de gérer un bien petit problème qui a finalement dégénéré au désavantage de la justice, de la liberté et des droits citoyens.
Aurait-il voulu qu'il en soit ainsi, pour s'accrocher au pouvoir, qu'il n'aurait pas fait mieux ? J'ignore si cela lui sera profitable ou non dans l'élection qui s'en vient ! Au nom de la démocratie, la dictature s'infiltre comme l'eau dans la fissure d'une pierre pour la faire éclater au premier gel. Elle écrase tout sur son passage, à coups de matraques, de balles « semi-léthales » (quelle hypocrisie ce mot), de poivre de cayenne et d'abus policiers auxquels on donne le droit d'abuser de leurs pouvoirs.
Voilà des temps bien tristes qui s'annoncent...
Akakia
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