samedi, mars 04, 2006

Voltaire et le bon rabbin

«N'oublions pas, mes très-chers frères, en qualité de membres de l'État et d'enfants de l'Église, d'offrir aussi à Dieu nos prières pour la paix et l'union de l'Église et de l'État. Demandons au Seigneur qu'il arrache du milieu de nous toute semence de trouble et de division. [...] Il veut que nous aimions tous les hommes sans distinction comme nos frères, que nous aimions même nos ennemis les plus déclarés, que nous rendions le bien pour le mal. Amis ou ennemis, chrétiens ou infidèles, catholiques ou schismatiques, hérétiques, payens, tous sont nos frères. Nous devons les chérir et ne leur vouloir que du bien. Ce serait une illusion du démon que de se figurer que le bien de la Religion puisse être un prétexte de persécuter ou de faire du mal à qui que ce soit en aucune façon que ce soit. Un vrai chrétien ne sait que vaincre le mal par le bien.»
Cf., Mandement pastoral de M. de Fitz-James, pair de France,
évêque de Soissons, 21 mars 1757 (extrait)


Voltaire a plusieurs fois cité ou mentionné cette déclaration, rare et même dissidente dans l'Église du temps. Il en est question par exemple dans le Sermon du Rabbin Akib (1761), où ledit Akib félicite "le grand rabbin de Soissons" : «Ce bon rabbin dit dans sa pancarte, intitulée Mandement, qu'on doit regarder tous les hommes comme frères et qu'un chrétien doit aimer un Turc. Vive ce bon rabbin !»

Courtoisie de Lucien Choudin
VOLTAIRE À FERNEY
26, Grand' Rue
01210 Ferney-Voltaire