Les trois glorieuses de l’Humanité : Liberté, Égalité, Fraternité
Je vous ai parlé des trois gueuses du pouvoir, permettez-moi maintenant de passer du négatif au positif en vous causant des trois glorieuses de l'Humanité ; une vieille réflexion qui n'en reste pas moins toujours cruellement d'actualité puisque c'est à partir de ces trois causes sacrées portées en slogans que tous les pouvoirs disent relever. Voilà donc la source de tous nos malheurs, ces principes pour lesquels certains des notres disent se battre en notre nom, mais qu'ils n'hésitent pas à fouler au pied sitôt qu'ils se présentent devant les portes des Parlements dont ils sont les gardiens et serviteurs...
« Lorsque la Révolution française de 1789 éclata, écrit l’Académicien Bainville en reprenant les mots de l’historien Aulard, personne ne se doutait qu’on allait à la République : il n’y avait pas dix républicains en France. Lorsque la République fut proclamée, personne ne se doutait qu’on allait à la dictature. Le peuple français savait encore moins qu’en acclamant la liberté, il désirait l’égalité, que l’égalité est le contraire de la liberté, que l’une doit être sacrifiée à l’autre et que, par conséquent, il faut un pouvoir fort pour briser les inégalités sociales. Sans en avoir conscience, la France aspirait à l’autorité » ; c’est-à-dire à la dictature, venue par le bras de Robespierre, la vertu incarnée, qui s’en est saisie au nom des trois glorieuses de la société humaine qui sont la Liberté, l’Égalité et la Fraternité.
J’expliquerai cette causalité naturelle d’une toute autre manière. Il est une vérité de La Palice de dire que la Liberté et l’Égalité sont des conséquences directes de la Fraternité, et que cette dernière qui est aussi leur mère les maintient en équilibre par le bras de la Justice. Représentons-nous alors la société humaine, qui est aussi un esprit commun, comme une balance antique, composée d’un axe vertical supportant ou tenant en son centre un bras horizontal qui cherche son équilibre par le poids de ses deux plateaux, l’un à gauche, l’autre à droite : comprenons alors que la Fraternité est l’axe ; la Justice, le bras ; la Liberté, le plateau droit ; l’Égalité, le plateau gauche. Le jeu du pouvoir politique consiste alors pour la Fraternité, à préserver, avec le bras de la Justice, l’équilibre entre les forces de la Liberté, qui ramènent à l’individu, et celles de l’Égalité, qui ramènent au nombre.
Trop de poids dans le plateau de la Liberté donne ce que nous pourrions appeler les abus de la droite ; et trop de poids dans celui de l’Égalité aboutit, au mieux à l’agitation, au pire à la révolution qui est le fait du nombre. Ce sont ces forces perpétuellement actives qui propulsent la société humaine vers l’avenir.
Russel Bouchard
« Lorsque la Révolution française de 1789 éclata, écrit l’Académicien Bainville en reprenant les mots de l’historien Aulard, personne ne se doutait qu’on allait à la République : il n’y avait pas dix républicains en France. Lorsque la République fut proclamée, personne ne se doutait qu’on allait à la dictature. Le peuple français savait encore moins qu’en acclamant la liberté, il désirait l’égalité, que l’égalité est le contraire de la liberté, que l’une doit être sacrifiée à l’autre et que, par conséquent, il faut un pouvoir fort pour briser les inégalités sociales. Sans en avoir conscience, la France aspirait à l’autorité » ; c’est-à-dire à la dictature, venue par le bras de Robespierre, la vertu incarnée, qui s’en est saisie au nom des trois glorieuses de la société humaine qui sont la Liberté, l’Égalité et la Fraternité.
J’expliquerai cette causalité naturelle d’une toute autre manière. Il est une vérité de La Palice de dire que la Liberté et l’Égalité sont des conséquences directes de la Fraternité, et que cette dernière qui est aussi leur mère les maintient en équilibre par le bras de la Justice. Représentons-nous alors la société humaine, qui est aussi un esprit commun, comme une balance antique, composée d’un axe vertical supportant ou tenant en son centre un bras horizontal qui cherche son équilibre par le poids de ses deux plateaux, l’un à gauche, l’autre à droite : comprenons alors que la Fraternité est l’axe ; la Justice, le bras ; la Liberté, le plateau droit ; l’Égalité, le plateau gauche. Le jeu du pouvoir politique consiste alors pour la Fraternité, à préserver, avec le bras de la Justice, l’équilibre entre les forces de la Liberté, qui ramènent à l’individu, et celles de l’Égalité, qui ramènent au nombre.
Trop de poids dans le plateau de la Liberté donne ce que nous pourrions appeler les abus de la droite ; et trop de poids dans celui de l’Égalité aboutit, au mieux à l’agitation, au pire à la révolution qui est le fait du nombre. Ce sont ces forces perpétuellement actives qui propulsent la société humaine vers l’avenir.
Russel Bouchard
6 Comments:
dit :
Je réfléchis vite et me dis que: Il suffit donc pour les ambitieux prétendants au "pouvoir" ( qui n'a rien à voir avec la mécanique du balancier) de travailler à formater le concept de fraternité par l'information... ou la désinformartion ( média),l'enseignement et la culture pour mettre la main sur l'esprit humain et imposer ses vues autant sur les émules de la liberté que sur ceux de l'égalité, et partant autant sur la gauche que sur la droite, donc sur l'individu comme sur le groupe...! C'est en bout de ligne l'élimination du contexte étatique ... auquel nous assistons présentement et l'instrument de pénétration par excellence c'est la mondialisation ( globalisation )de toutes valeurs.
dit :
« Formater le concept de fraternité par l'information... ou la désinformartion ( média)...
Absolument ! Rappelez-vous ce qu'écrivait Orwell : « celui qui a le contrôle du passé a le contrôle du futur. Celui qui a le contrôle du présent à le contrôle du passé. » Ce qui revient à dire que celui qui a le pouvoir politique contrôle la version qu'il veut donner à la réalité, et celui qui a ce pouvoir de dire ce qu'est la vérité —donc de trafiquer la réalité— a tous les pouvoirs : il est maître du passé, du présent et de l'avenir. Voilà comment on maîtrise l'esprit humain et comment on les mène à l'abattoir. Voilà pourquoi l'historien, cette gueuse du pouvoir, a tant de pouvoir quand vient le temps de définir la quête de la fraternité humaine...
Akakia
dit :
« Formater le concept de fraternité par l'information... ou la désinformartion ( média)...
Absolument ! Rappelez-vous ce qu'écrivait Orwell : « celui qui a le contrôle du passé a le contrôle du futur. Celui qui a le contrôle du présent à le contrôle du passé. » Ce qui revient à dire que celui qui a le pouvoir politique contrôle la version qu'il veut donner à la réalité, et celui qui a ce pouvoir de dire ce qu'est la vérité —donc de trafiquer la réalité— a tous les pouvoirs : il est maître du passé, du présent et de l'avenir. Voilà comment on maîtrise l'esprit humain et comment on les mène à l'abattoir. Voilà pourquoi l'historien, cette gueuse du pouvoir, a tant de pouvoir quand vient le temps de définir la quête de la fraternité humaine...
Akakia
dit :
Mais la liberté n’est-t –elle pas un oasis de mythique et de divin qui protège ceux qui acceptent de souffrir pour elle? Ceux pour qui la liberté est plus qu’un droit ou un privilège, et qui les tient hors de portée de l’esclavage inconscient. Un thème que vous avez abordé cher Russel, avec grande maîtrise dans un magnifique texte publié en 2001 et qui s’intitule « le devoir de liberté ». Il faudrait bien un de ces jours trouver un moyen de l’éditer sur ce blog pour en faire profiter tout le monde!
dit :
En effet, vous avez raison de la dire et je vous remercie d'en faire l'éloge, « Le Devoir de Liberté » est un texte qui m'a demandé beaucoup et dont j'ai toujours lieu d'être fier. Nul besoin de le publier ici, car le livre dans lequel il a été publié (« Le Pays trahi ») est disponible sur le site internète les « Classiques des Sciences Sociales », à l'adresse suivante :
< http://classiques.uqac.ca/desintegration/Cote_et_Larouche/pays_trahi/pays_trahi_211_276.pdf >
Akakia
dit :
Merci de m'y faire penser. J'avais déjà oublié la puissance phénoménale de ce médium qu'est Internet...
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