Les Montréalais ne pourront faire seuls l'Indépendance !
Lettre d'un Métis Saguenéen au nationaliste Gilles Rhéaume
M. Rhéaume (Gilles),
Depuis une semaine maintenant, les Nationalistes du Québec se confondent dans les analyses de la défaite électorale du BLOC, car défaite inquiétante il y a réellement eu en effet le 23 dernier, je ne vous le fais pas dire. Chacun y va de sa petite analyse, le nez en l'air, la condamnation au bout du verbe, en méprisant les électeurs de la Capitale qui ont massivement glissé à droite, et en tentant de trouver une explication qui soit tout sauf conjoncturelle. Et si le résultat des élections, à Québec, trouvait une part de son explication dans la fracture entre Montréal et le reste du Québec ? Y avez-vous seulement pensé ? Pour bien réfléchir à la question, je vous invite à considérer également la victoire du PC, dans Jonquière/Alma, où le candidat élu (Jean-Pierre Blackburn) a pu profiter de l'appui important de têtes d'affiches indépendantistes, considérées jusqu'ici comme des inconditionnels.
Je parcours ces forums (dont ceux du « Conseil de la Souveraineté du Québec », du « Le Québécois » et de l'AAQ) depuis environ trois mois, et j'y ai découvert un véritable clivage (qui se dégrade d'ailleurs) entre la vision montréalisante de l'indépendance du Québec et celle des régions. Le mépris et l'arrogance des maîtres de ces forums écorchent ; l'un d'eux, celui du « Le Québécois », a même été jusqu'à nous bannir sans autre forme de procès pour avoir été décapant, et avoir persisté à dire en dehors du discours officiel (bannir d'un forum de discussion, c'est quand même pas rien !). Voyez simplement votre propre comportement à l'égard de ceux qui, comme moi et bien d'autres, tentent de vous faire comprendre que le Québec n'est pas Montréal (l'eut-il du reste déjà été qu'il ne l'est plus !).
Ne vous en déplaise M. Rhéaume, le Québec, c'est évidemment Montréal, mais c'est aussi les autres : Montréal (l'Île et la Montérégie), l'autre Sud (la Laurentie), le Centre (la Boréalie) et le Nord (la Jamésie). Pas deux Québec en un comme il a déjà été écrit et publié ; mais quatre voire cinq Québec en un ! Et, cela étant, la population québécoise n'est pas tout à fait franco-québécoise, dans le sens de la multi-ethnicité comme les Montréalais de la « nation civique » (sic) l'estiment et la désirent. La société québécoise a radicalement changé depuis 1980, et davantage depuis 1995. De monolithique qu'elle était, elle est devenue multi-ethnique, multi-culturelle, multi-confessionnelle, multi-linguistique. S'il y a des arrivants que le Québec se doit d'intégrer et d'inviter à sa Cause comme doit le faire une société tolérante et ouverte, ce dont je me réclame, il y a également une diversité ethno-culturelle autochtone plus au nord (Métis, Indiens, Inuits, Canadiens français), une autochtonie —incontournable— que vous prenez erronément comme acquise. Mais c'est s'enfermer dans le rêve et la pensée magique que de voir encore le Québec comme cela, féal vassal de Montréal (la rime n'est pas voulue), soumis au diktat de la Métropole en perdition. Les Montréalais ouvrent leur coeur à la multi-ethnicité Montréalaise qu'ils ont du reste créé et qui est fort louable en soi, mais ils refusent —dans la réalité des faits— de reconnaître celle qui grouille au nord, à l'ouest et à l'est, la réalité profonde, historique, sociologique, économique et culturelle.
Et pour comprendre cette réalité qui est en train de muer sous vos yeux, vous avez besoin de nous entendre, nous les régionaux. Vous devez vous ouvrir au lieu de vous recroqueviller dans votre confortable univers. Pas de trouver une manière de nous faire taire, comme vous êtes en train de le programmer (il suffit de vous lire dans vos forums, pour apprécier votre errance à cet égard), mais plutôt d'entrer en contact avec nous, avec générosité et ouverture d'esprit. Présentement, nous (les « TDC de Fédéralistes », comme vous nous appelez, simplement parce que nous refusons de penser comme vous) sommes le seul lien d'échanges que vous avez avec une réalité qui vous échappe, la réalité extra-montréalaise. Ce serait une erreur que de nous pousser à fermer nous-mêmes le contact avec vous et avec vos médias électroniques (car j'y suis presque). Nous venons d'ailleurs de le faire avec les forums de l'AAQ (Alliance autochtone du Québec), une organisation de plus en plus montréalisée que vous tentez d'infiltrer et qui n'entend pas plus cette réalité que vous.
Plus nous avançons dans le temps, plus le fossé entre vous et nous s'élargit, une réalité qui risque de se sacraliser dans le résultat de la prochaine élection fédérale. Comprenez cela. Je vous aurai averti en toute amitié !
Akakia
M. Rhéaume (Gilles),
Depuis une semaine maintenant, les Nationalistes du Québec se confondent dans les analyses de la défaite électorale du BLOC, car défaite inquiétante il y a réellement eu en effet le 23 dernier, je ne vous le fais pas dire. Chacun y va de sa petite analyse, le nez en l'air, la condamnation au bout du verbe, en méprisant les électeurs de la Capitale qui ont massivement glissé à droite, et en tentant de trouver une explication qui soit tout sauf conjoncturelle. Et si le résultat des élections, à Québec, trouvait une part de son explication dans la fracture entre Montréal et le reste du Québec ? Y avez-vous seulement pensé ? Pour bien réfléchir à la question, je vous invite à considérer également la victoire du PC, dans Jonquière/Alma, où le candidat élu (Jean-Pierre Blackburn) a pu profiter de l'appui important de têtes d'affiches indépendantistes, considérées jusqu'ici comme des inconditionnels.
Je parcours ces forums (dont ceux du « Conseil de la Souveraineté du Québec », du « Le Québécois » et de l'AAQ) depuis environ trois mois, et j'y ai découvert un véritable clivage (qui se dégrade d'ailleurs) entre la vision montréalisante de l'indépendance du Québec et celle des régions. Le mépris et l'arrogance des maîtres de ces forums écorchent ; l'un d'eux, celui du « Le Québécois », a même été jusqu'à nous bannir sans autre forme de procès pour avoir été décapant, et avoir persisté à dire en dehors du discours officiel (bannir d'un forum de discussion, c'est quand même pas rien !). Voyez simplement votre propre comportement à l'égard de ceux qui, comme moi et bien d'autres, tentent de vous faire comprendre que le Québec n'est pas Montréal (l'eut-il du reste déjà été qu'il ne l'est plus !).
Ne vous en déplaise M. Rhéaume, le Québec, c'est évidemment Montréal, mais c'est aussi les autres : Montréal (l'Île et la Montérégie), l'autre Sud (la Laurentie), le Centre (la Boréalie) et le Nord (la Jamésie). Pas deux Québec en un comme il a déjà été écrit et publié ; mais quatre voire cinq Québec en un ! Et, cela étant, la population québécoise n'est pas tout à fait franco-québécoise, dans le sens de la multi-ethnicité comme les Montréalais de la « nation civique » (sic) l'estiment et la désirent. La société québécoise a radicalement changé depuis 1980, et davantage depuis 1995. De monolithique qu'elle était, elle est devenue multi-ethnique, multi-culturelle, multi-confessionnelle, multi-linguistique. S'il y a des arrivants que le Québec se doit d'intégrer et d'inviter à sa Cause comme doit le faire une société tolérante et ouverte, ce dont je me réclame, il y a également une diversité ethno-culturelle autochtone plus au nord (Métis, Indiens, Inuits, Canadiens français), une autochtonie —incontournable— que vous prenez erronément comme acquise. Mais c'est s'enfermer dans le rêve et la pensée magique que de voir encore le Québec comme cela, féal vassal de Montréal (la rime n'est pas voulue), soumis au diktat de la Métropole en perdition. Les Montréalais ouvrent leur coeur à la multi-ethnicité Montréalaise qu'ils ont du reste créé et qui est fort louable en soi, mais ils refusent —dans la réalité des faits— de reconnaître celle qui grouille au nord, à l'ouest et à l'est, la réalité profonde, historique, sociologique, économique et culturelle.
Et pour comprendre cette réalité qui est en train de muer sous vos yeux, vous avez besoin de nous entendre, nous les régionaux. Vous devez vous ouvrir au lieu de vous recroqueviller dans votre confortable univers. Pas de trouver une manière de nous faire taire, comme vous êtes en train de le programmer (il suffit de vous lire dans vos forums, pour apprécier votre errance à cet égard), mais plutôt d'entrer en contact avec nous, avec générosité et ouverture d'esprit. Présentement, nous (les « TDC de Fédéralistes », comme vous nous appelez, simplement parce que nous refusons de penser comme vous) sommes le seul lien d'échanges que vous avez avec une réalité qui vous échappe, la réalité extra-montréalaise. Ce serait une erreur que de nous pousser à fermer nous-mêmes le contact avec vous et avec vos médias électroniques (car j'y suis presque). Nous venons d'ailleurs de le faire avec les forums de l'AAQ (Alliance autochtone du Québec), une organisation de plus en plus montréalisée que vous tentez d'infiltrer et qui n'entend pas plus cette réalité que vous.
Plus nous avançons dans le temps, plus le fossé entre vous et nous s'élargit, une réalité qui risque de se sacraliser dans le résultat de la prochaine élection fédérale. Comprenez cela. Je vous aurai averti en toute amitié !
Akakia
4 Comments:
dit :
Bonjour,
La critique que vous faites sur l'attitude des Montréalais est tout à fait juste et justifiée. Il l'apprendrons bientôt à leur dépens.
Félicitations pour votre blogue! Il se démarque par son raffinement et la justesse de vos analyses.
Je vous offre ce proverbe:
"L'homme le plus riche est celui qui ose regarder le lendemain"
Marie-Jo
dit :
Merci de votre commentaire et du proverbe dont je partage l'idée.
R.B.
dit :
Mon cher Russel,
Comme vous nous le demandez, j'ai visité votre
«blogspot».
J'y ai même remarqué que vous n'y indiquez pas les
messages/réponses de vos amis «?» de Montréal qui ne
partagent pas tout-à-fait votre point de vue sur les
Montréalais.Il ne faudrait pas que vous fassiez à vos
correspondants ce que vous reprochez à «certains
sites» internet à votre égard!
Je persiste à croire que votre position, vis-à-vis les
Montréalais, est née d'un complexe d'incapacité (et
peut-être d'infériorité?) à modifier les choses en
faisant des gens de Montréal (et des Québécois de la
ville de Québec et des fonctionnaires du
gouvernement)les boucs émissaires de votre pensée, ce
qui est regrettable.
Mais comme je vous le disais dans mon dernier message,
j'abandonne l'idée de vous faire changer d'avis
concernant les Montréalais.
J'abandonne même l'idée d'échanger avec vous sur
quelque sujet pouvant toucher à votre sensibilité et à
la mienne.
Malgré cette remarque, je continuerai à lire les
livres de l'«Historien Russel Bouchard» qui apportent
beaucoup à notre population et spécialement au
signataire de ce message.
Salutations «Patriotiques» et amicales
d'un Montréalais,
«dont les ancêtres» sont de Chicoutimi (Herméline
Tremblay) et d'Alma (Joseph Bergeron)
Jacques Bergeron
dit :
Monsieur Bergeron,
C'est dommage que vous pensiez que ce que dit Russel au sujet des montréalais s'adresse à vuus personnellement. Au contraire les citoyens ordinaires de Montréal ( qui sont issus en grande partie de l'immigration des gens des régions) n'ont que peu à voir avec la situation du Québec en général. En fait ce sont nos éliutes politiques qui ont tout concentré le développement en oubliant qu'il y avait un autre québec, celui=là des régions.Quand 250 finisants en soins de santé de la région s'expatrient en grande majorité à Montréal pour travailler ce n,est pas la faute du montréalais profond mais bien de nos dirigeants politiques qui au fil des ans ont décidé que le sort du Québec devait passer par Montréal et donc que les budgets de l'État devaient y être concentré...
Je vais vous faire de la peine mais j'abonde dans le sens de Russel et de bien des observateurs Saguenéens qui croient encore que la décentralisation, la vraie pas celle de la petite miette pour nous fermer la gueule est la voie d'avenir pour nos régions et pour le ÐÐKébecðð centralisateur.
Je vous invite donc à aller sur le Site de Jean-Marie Tremblay à l'adresse suivante pour que vous puissiez enrichir votre culture et pour voir que les actions posées au ððKébecðð depuis 30 ans n'ont fait qu'accentuer la désintégration socilae et économique ici et dans les autres régions faussement appelées ressources.
Le site à Jean Marie est :
Les Classiques des sciences sociales
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