vendredi, février 03, 2006

L'Hydro-Québec, ou le retour de la menace !

Chicoutimi, le 3 février 2006

La nouvelle sortie dans Le Quotidien de ce matin (« Les Innus ne veulent pas de barrage »), concerne la remise à l'ordre du jour du projet de construction d'un barrage sur l'Ashuapmushuan. Comme on sait, le gouvernement du Québec (à l'époque péquiste) avait demandé à la population régionale, voilà dix ans à peine, de choisir entre le projet de la Péribonka et celui de l'Ashuapmushuan pour ajouter une centrale de plus à notre réseau hydroélectrique déjà surchargé. La population blanche et autochtone, solidement interpellée par la voix du gros bon sens, avait alors choisi de construire cette future unité sur la rivière Péribonka, parce que déjà souillée par trois grosses centrales (Chute du Diable, Chute à la Savane et Chute des Passes) ; ce qui fut fait avec beaucoup d'empressement.

Maintenant qu'elle a ce qu'elle voulait, l'H.-Q. (dans la réalité des faits, une multinationale américaine par les dettes faramineuses qu'elle a contractées envers les banques US de la Nouvelle-Angleterre) ressort le dossier de l'Ashuapmushuan, toujours en laissant miroiter des emplois qui ne viendront jamais. Ce projet est insoutenable sur le plan environnemental et totalement inacceptable pour les régionaux qui trouvent qu'ils ont assez donné à la Patrie, à l'H.-Q et aux industriels venus du sud.

Alors, à la voix des écologistes qui dénoncent le retour de cette menace de destruction massive (au nom des retombées économiques régionales et des milliers d'emplois qui ne viendront jamais, car un barrage n'est pas taxé sur le territoire en question mais à Québec, et ne produit, dans la réalité des faits, aucune jobbe permanente), s'ajoute donc ce matin, dans le journal Le Quotidien, la voix des Ilnutsh qui en profitent pour s'affirmer sur le plan territorial, ce qui leur permet de remettre l'Approche commune dans les gros titres des journaux. C'est tout. Et les gens n'y voient que du feu.

Il y a les pro-jobbe$ et pro-contrat$ (des chômeur$ qui ont faim et des opportuniste$ sans vision d'avenir souqués par les élu$ du Haut du Lac ayant à leur tête le ministre libéral de Roberval, Karl Blackburn), et il y a ceux qui jugent, à juste titre, que la rivière Ashuapmushuan est un joyau du patrimoine hydrique qu'il faut préserver pour les générations futures. Inutile de préciser que je fais partie de ceux et celles qui considèrent ce projet comme une menace environnementale à la fois insoutenable et injustifiable, un leurre économique qu'il faut s'empresser de dénoncer, et une autre duperie de l'État québécois envers les régionaux tiermondisés que nous sommes !...

Akakia

1 Comments:

Anonymous Anonyme
dit :

"... car un barrage n'est pas taxé sur le territoire en question mais à Québec, et ne produit, dans la réalité des faits, aucune jobbe permanente), s'ajoute donc ce matin, dans le journal Le Quotidien, la voix des Ilnutsh qui en profitent pour s'affirmer sur le plan territorial ...".

- C'est pas à vous autres, ça, c'est à nous autres!
disent les Ilnutsh, autrement dit.

Dans l'état actuel des choses, je pense que c'est les députés qui demandent des argents pour leur région respective.
Avec l'Approche commune et le Nitassinan, cependant, les Indiens purs des Innu Assis n'auraient même pas besoin d'avoir de député, ils auraient un pouvoir direct de taxation et l'argent irait donc directement chez eux, dans le gouvernemnt Innu Assi, qui n'aura aucun devoir envers les citoyens du Nitassinan, faut-il le dire, seulement envers ceux du Innu Assi.
C'est une sorte de coup d'état, un groupe de citoyens qui s'emparent d'une région et la font leur, au mépris des autres citoyens qui l'habitent. Mais ils le font légalement, car, c'est quelque chose que j'ai de la difficulté à comprendre, quand même, c'est une suite de lois et de jugements qui ont créé cette situation, et des gouvernements qui se sont laissés entraînés par la vague, au cours de l'histoire, jusqu'à aujourd'hui.
Si c'était fait dans l'illégalité, l'armée interviendrait, et les responsables seraient jugés pour leurs actes.
À l'origine, si je ne m'abuse, les réserves et la Loi sur indiens devaient protéger les amérindiens, et les amener progressivement à intégrer une société à laquelle ils avaient de la difficulté à s'adapter. Si c'est cela, l'affaire aurait tourné au vinaigre, car ces gens réclament maintenant leur région respective, et un gouvernement pour l'administrer, sans même tenir compte des autres habitants de ces régions, qu'ils comptent soumettre, tout simplement, dans la plus simple forme de gouvernement qui soit, l'impérialisme dictatorial, ... dans un pays démocratique!
Le cas pratique que vous amenez dans cet article m'a amené cette réflexion. Pour corriger cela, cette pente très grave dans laquelle on glisse, je pense qu'il faudrait que le Gouvernement du Québec prenne conscience de cela et qu'il se retire des négociations de l'Approche commune actuellement en cours, et qu'il donne aux citoyens du Québec un gouvernement régional qui leur soit propre.
Il est évident, pour moi, que les amérindiens des réserves au Canada font feu de tout bois avec les trous qu'ils voient dans les lois et les jugements, pour s'emparer de régions complètes. C'est d'envergure nationale, le cas des Innus peut faire oeuvre de modèle pour les autres amérindiens en réserves, dans le même genre de situation, dans toute autre province du Canada, comme le fait d'être entourés par une forte population non amérindienne et amérindiens sans statut ainsi que des métis, ce qui n'était pas le cas, probablement, ou c'était moins apparent, des Inuits et des Cris dans leurs propres cas.
Alors, c'est dans ce sens que je pense que le Gouvernement du Québec devrait se retirer. Et puis, s'il créait aussi de vrais gouvernements régionaux, il se battrait contre les Indiens des réserves qui voudraient attenter à l'intégrité du territoire québecois par le biais des tribunaux, pour ne pas créer un deuxième ordre de gouvernement régional, et ces gouvernments régionaux s'en mêleraient aussi.
Ce serait une façon de renverser la vapeur, je pense.

7:42 p.m.  

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