Confession d’un ex-fédéraliste canadien
J’ai consacré ma vie à défendre trois grands principes qui ont meublé tous mes idéaux, de mon adolescence à mon couchant : d’abord la famille, ensuite mon sentiment d’appartenance qui ne va pas sans la défense de la langue française, de ma culture métisse et de mon histoire, et la Liberté avec un grand « L » qui dépasse largement et de loin l’idée dénaturée qu’on lui donne aujourd’hui. Je suis historienne de principe et citoyenne engagée depuis toujours. Je crois au droit et j’ai en moi cette fibre que les philosophes des Lumières ont entrepris de nommer le sens commun.
Jusqu’à tout récemment, je croyais sincèrement pouvoir défendre tous ces principes à l’intérieur du Canada qui, grâce à son histoire et à sa Constitution, pouvait me garantir cette plage d’engagement. Or, je l’avoue , je me suis manifestement trompée ! Je dois me rendre finalement à l’évidence, surtout depuis l’avènement des Libéraux de Justin Trudeau à la tête de ce pays, que plus rien ne tient, que je m’étais laissée emporter par mes illusions d’un pays garant de mes droits. Ma famille que je croyais à l’abri du besoin et de l’arbitraire est menacée, ma culture canadienne-française et métisse est tout autant menacée d’extinction, ma langue française que j’ai soutenue à bout de bras dans les quelque soixante-dix livres que j’ai écrits et publiés au cours de mes cinquante ans de carrière est en train de s’éteindre, et la Liberté, cette idée fondamentale défendue par nos aïeux est menacée sous tous les points et dans tous les angles par l’intégrisme sournois et le mépris manifeste que lui voue ce gouvernement d’usurpateurs et de bons à rien.
Aujourd’hui, à la lecture de mon quotidien du matin, j’apprends, décontenancée, que Les CHSLD Perley Health, spécialisés dans les soins de longue durée pour les vétérans de l'armée canadienne, ont envoyé un communiqué vendredi soir pour partager des découvertes soi-disant inquiétantes sur leur campus de Russell Road ! Vous imaginez jusqu’où va la folie de ce gouvernement fédéral qui en est rendu à fouiller jusque dans les tiroirs des aînés et des vétérans en fin de vie pour leur soutirer leurs derniers souvenirs d’engagement consacré à protéger nos droits et libertés ici et ailleurs à l’étranger. C’est là, croyez-moi, l’indice criant d’une démocratie radicalement malade, qui a perdu son sens, qui est devenue paranoïaque, qui a peur de ses citoyens quels qu’ils soient, qui n’est plus en mesure de départager la criminalité d’une citoyenneté épanouie et respectueuse des lois fondamentales qu’elle s’était données au fil du temps et de son histoire.
Manifestement, à tous ces égards l’idée même du Canada ne tient plus la route. Cette Constitution qui nous a été imposée ne protège plus personne, car on a trouvé toutes les failles pour la transgresser impunément. Et j’en suis rendue à me foutre royalement de la suite qui pourra lui arriver. Quant à tout perdre dans ce qui est devenu radicalement une illusion nationale, autant le perdre dans le Québec où j’ai passé toute ma vie et qui n’est guère plus attrayant à ces mêmes égards que le Canada. Puisque la dictature québécoise, qui est en train de se construire ne vaut guère mieux, puisqu’on ne m’offre plus que l’opportunité de tomber de Charybde en Scylla, je choisis l’indifférence. Dans un cas comme dans l’autre, arrivera que pourra…
Akakia
1 Comments:
dit :
En 1969, Trudeau père avait fait adopté un bill omnibus pour décriminaliser l’homosexualité. Il justifiait don geste en affirmant que la police n’avait pas d’affaires dans les chambres à coucher. Aujourd’hui, le fils Trudeau se permet de retourner dans les chambres à coucher des vétérants en fin de vie pour les désarmer. De la vraie folie…
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