samedi, mai 04, 2019

Métis du Québec : l'outrage par-dessus l'injure !


Stupeur et incompréhension chez les Métis du Québec ! La Cour suprême du Canada vient d’annoncer qu’elle refuse d’entendre de revoir le jugement de la Cour d’appel du Québec. Si je ne m’abuse, c’est la première fois que la plus haute instance de justice de ce pays refuse d’entendre la cause d'un groupe d'autochtones qui revendique ses droits et reconnaissance en vertu de l’article 35 de la Constitution. Terminé, donc, pour les Métis du Saguenay-Lac-Saint-Jean inscrits dans ce qui est finalement devenue la cause Corneau. Il faut dire que ces Métis poursuivis par l'État avaient au départ tout contre eux. D’abord le gouvernement du Québec, qui fait tout ce qu’il peut pour éviter de les reconnaître. Ensuite, l'État canadien qui ne s'est jamais privé de trahir sa propre constitution (dont les articles 15 et 35) et changer le sens des mots (dont «sauvage» pour « autochtone», «Indien» pour Prermière nation», etc...) dans l'unique but de protéger les intérêts de ceux qui jouissent de tous les privilèges. Et, outrage par-dessus l'injure, les Indiens de la réserve de Mashteuiatsh, leurs propres frères et soeurs qui ont mis le paquet pour aider le gouvernement à nier jusqu’à leur existence. Et finalement les historiens et les anthropologues du Québec inféodés envers les Indiens et le gouvernement, des professionnels qui ont fait chorus contre nature pour nier l’évidence de l'existence des Métis du Québec et détourner l’histoire de l’autochtonie canadienne de son véritable sens. Pour ces derniers professionnels qui n'en sont pas à une compromission près allant à l'encontre de la démarche historique, il faut reconnaître que, dans les circonstances, il est difficile pour eux de mordre la main qui les nourrit depuis si longtemps ! 

Que le gouvernement du Québec, pour une raison et pour une autre, refuse de reconnaître l’un de ses peuples autochtones, est une chose et ne me surprend pas le moins du monde dans le contexte du mépris qu’il entretient envers ses peuples fondateurs. Mais que les chefs des Indiens, avec lesquels nous partageons des origines ethniques communes, des ancêtres communs, une histoire commune, un territoire commun et une culture commune, cela dépasse l’entendement !

Pour vous faire profiter de ma réflexion à cet égard, je vous offre de prendre connaissance d’un extrait de la conclusion de la première partie de mon livre « Naissance d’une humanité au cœur du Québec - Étude sur les origines de 26 familles souches du Peuple Métis de la Boréalie », publié en 2013. Peut-être y trouverez-vous, Métis de mon pays, une voix d’apaisement à cette souffrance que nous partageons en tant que peuple fondateur qui subit le pire outrage qui soit, soit celui d’être nié d’existence et de reconnaissance non seulement par l’Etat colonisateur et usurpateur de ses droits, mais par ses frères et ses sœurs Indiens.

Russel-Aurore Bouchard

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