« N'importe qui mais pas Chicoutimi ! »
Photo, Chicoutimi, le coin des calèches, en haut de la rue Racine, vers 1910.
« N'importe qui mais pas Chicoutimi ! »
- (Lettre ouverte en réponse à l'éditorial de Denis Bouchard, publié dans le journal « Le Quotidien » du 18 juillet 2012. Pour la lecture de cet éditorial, voir l'intégrale à la fin de ce commentaire.
Mon cher Denis,
Voilà un éditorial qui prend le risque de nous ramener au milieu de la marre dans laquelle est engluée l'ex-ville de Chicoutimi, la laissée pour compte, la méprisée de la fusion, la Cendrillon aux grands pieds de Ville Saguenay, celle qui se tape le sale boulot et qui n'a pas de quoi s'habiller proprement. Il suffit de voir avec quelle indifférence on laisse se déglinguer le patrimoine architectural du centre ville de Chicoutimi, et il suffit d'apprécier l'abandon des monuments anciens qui s'y trouvent encore bien malgré eux, pour comprendre à quel point les Chicoutimiens sont sortis radicalement appauvris de cet exercice qui, dans le discours officiel mené par Québec, devait être la panacée à tous nos maux.
Votre papier en fait l'éloge à mots soupesés ! Avec la fusion, cet esprit de clocher, qu'on a tant et tant dénoncé pour justifier en haut lieu le regroupement municipal au Saguenay, n'a pas été réglé pour autant au terme d'une cohabitation de dix ans. Cela était écrit et je ne me suis pas privée de le redire dans les livres que j'ai consacrés à l'histoire de ces municipalités ; cet esprit territorial, qui était en fait l'expression d'une lutte pour l'excellence, s'est transmuté en une guerre larvée qui a permis –et permet toujours aux municipalités voisines– de faire un pied-de-nez infantilisant à l'Histoire qui s'écrit avec un grand « H » et de miner la capacité des Chicoutimiens de tirer leur épingle du jeu dans ce salmigondis de la fusion de 2002.
Pour peu qu'on leur donne la chance, ces ex-villes, qui tirent aujourd'hui les marrons du feu dans le partage des pouvoirs et des deniers publics à Saguenay (n'ayons pas peur de nommer Jonquière et La Baie) ; pour peu qu'on le leur permette dis-je bien, ces soeurs jalouses auront tôt fait d'obtenir le déménagement des institutions régionales de Chicoutimi vers la périphérie. Peu importe que cette sorte d'exercice d'automutilation collective nuise à notre ensemble ; pourvu, aux yeux de ces ex-villes, que Chicoutimi en souffre ! « N'importe qui, mais pas Elle », me disent encore certains interlocuteurs qui ont tout fait pour piétiner leur propre mémoire en écartant son nom mythique du répertoire toponymique national.
Voilà une manière de faire qui n'a pourtant rien d'enrichissant. Une manière de penser et de faire de la petite politique de secteurs qui asphyxie le poumon identitaire des régionaux, une manière qui ramollie les ressorts d'intervention économique des ex-constituantes de Ville Saguenay et qui nous ramène à la case départ en terme d'entraide communautaire et de bonne entente.
Akakia
Mieux construire
Denis Bouchard
Le Quotidien, 18 juillet 2012
Même si les enjeux sont sérieux, la primeur de la dernière édition de Progrès-Dimanche recèle quelque chose de très ironique. Un projet immobilier dans le coeur commercial de la région, qui se porte mal, et un autre dans un secteur dont les belles années sont passées, qui a le vent dans les voiles.
Denis Bouchard
Le Quotidien, 18 juillet 2012
Le Quotidien, 18 juillet 2012
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