Chicoutimi et ses monuments historiques en perdition – Faut-il encore espérer de Ville Saguenay ?!
Photos Russel Bouchard : le Monument du poste de traite de Chicoutimi, offert par Parcs Canada à la ville de Chicoutimi, en 2001, a été soulagé de sa plaque de bronze par des vandales en 2007 (photo du bas). Quatre ans de passé, et rien n'a été fait pour remplacer la plaque historique. La fusion municipale qui a amenée la création de Ville Saguenay a signé l'arrêt de mort de Chicoutimi et de son patrimoine historique. AKAKIA
(Pour lire le texte de la plaque dérobée, cliquez sur la photo)
« Raviver le passé » par François St-Gelais
Saguenay entretient une relation partagée avec son histoire. C'est, en substance, ce qu'a martelé l'historien Russel Bouchard, hier, dans nos pages. Ce dernier a profité d'une cérémonie organisée au monument du Coteau du Portage, dans le quartier du Bassin, à Chicoutimi, dans le cadre de la Journée des autochtones, pour réclamer que les élus de la capitale régionale investissent davantage dans la restauration et la mise en valeur de ces lieux de mémoire. Surtout ceux situés dans l'arrondissement chicoutimien, endroit dont les racines historiques remontent aussi loin qu'en 1661, lorsque ce nom apparaît pour la première fois sur les cartes.
État
L'historien Bouchard a raison de déplorer le piètre état de certains sites historiques de Chicoutimi. Il a aussi raison lorsqu'il affirme que davantage d'efforts ont été mis, au cours des dernières années, afin de restaurer le patrimoine et les lieux de mémoire clés des arrondissements de La Baie et de Jonquière.
À La Baie, le site du monument du semeur a été restauré et la Pyramide est devenue un lieu de rassemblement incontournable. À Jonquière, le parc Price a été revampé pour le plus grand plaisir des randonneurs. Ce ne sont que quelques exemples parmi d'autres.
À Chicoutimi, les principaux monuments sont, effectivement, oubliés. Par exemple, le site de l'ancien poste de traite, fondé en 1676, l'un des joyaux historiques et des plus importants jalons de l'histoire du «Royaume du SaguenayLac-Saint-Jean», est laissé dans la plus totale indifférence.
L'endroit, situé à un jet de pierre du centre-ville, dans un endroit magnifique près des rivières Saguenay et Chicoutimi, devrait depuis longtemps avoir été mis en valeur et faire l'objet de visites touristiques.
D'autant plus qu'il se trouve collé au site de la Vieille Pulperie, un site patrimonial déjà bien exploité, et adjacent au parc de la «petite maison blanche», devenu un très bel attrait encore couru aujourd'hui, 15 ans après le déluge.
Le potentiel historique et touristique du poste de traite est donc indéniable. Les dernières fouilles réalisées sur place en 2004 par une équipe dirigée par l'archéologue Érik Langevin, de l'UQAC, ont confirmé la richesse des lieux et son excellent état de conservation général. On imagine fort bien les croisiéristes débarqués à La Baie visiter un authentique poste de traite, lieu de rencontre jadis, des autochtones et des mythiques coureurs des bois... Le mythe du Canada sauvage...
Contexte
Certes, une partie du retard dans la mise en valeur du patrimoine chicoutimien est attribuable aux élus de Saguenay, qui déterminent les investissements et les projets à prioriser en cette matière et qui ont choisi d'explorer d'autres avenues.
Il ne faut pas non plus écarter de l'équation le contexte socio-économique des dernières années. La fusion qui a conduit à la création de Saguenay a mélangé les cartes. L'accent a été mis sur l'intégration des anciennes municipalités et sur la modernisation des outils économiques de ce qui est devenu l'une des plus grandes villes du Québec.
Les débats houleux sur le nom ont laissé des traces encore visibles aujourd'hui. Puis, des secousses économiques majeures ont ébranlé les arrondissements de La Baie et de Jonquière. Les élus ont investi d'abord à ces endroits.
Sans doute, le maire de Saguenay, Jean Tremblay, un élu de Chicoutimi, a préféré investir davantage dans les autres arrondissements afin de faciliter la fusion, de calmer la grogne.
Sur le plan politique, ce n'était peut-être pas le meilleur moment pour brasser le passé, rappeler certains souvenirs, raviver de vieilles plaies. Sans doute, les élus chicoutimiens ont commis quelques erreurs en permettant la destruction de certains bâtiments historiques de l'arrondissement.
Maintenant, le contexte socioéconomique se prête à merveille à la réappropriation du passé de Chicoutimi. C'est au tout du centre-ville de cet arrondissement à subir sa cure de jouvence bien méritée. Les liens entre Saguenay et la Société historique du Saguenay sont plus solides.
Et, en 2013, le SaguenayLac-Saint-Jean célébrera ses 175 ans... »
François St-Gelais, Le Quotidien, Chicoutimi, 23 juin 2011
(Les Métis Russel Bouchard et Richard Harvey, lors de la cérémonie des offrandes aux mânes des ancêtres qui sommeillent dans le vieux cimetière de l'ancien poste de traite de CHicoutimi. Photo, courtoisie Jeannot Lévesque, le 21 juin 2011)
(Pour lire le texte de la plaque dérobée, cliquez sur la photo)
« Raviver le passé » par François St-Gelais
Saguenay entretient une relation partagée avec son histoire. C'est, en substance, ce qu'a martelé l'historien Russel Bouchard, hier, dans nos pages. Ce dernier a profité d'une cérémonie organisée au monument du Coteau du Portage, dans le quartier du Bassin, à Chicoutimi, dans le cadre de la Journée des autochtones, pour réclamer que les élus de la capitale régionale investissent davantage dans la restauration et la mise en valeur de ces lieux de mémoire. Surtout ceux situés dans l'arrondissement chicoutimien, endroit dont les racines historiques remontent aussi loin qu'en 1661, lorsque ce nom apparaît pour la première fois sur les cartes.
État
L'historien Bouchard a raison de déplorer le piètre état de certains sites historiques de Chicoutimi. Il a aussi raison lorsqu'il affirme que davantage d'efforts ont été mis, au cours des dernières années, afin de restaurer le patrimoine et les lieux de mémoire clés des arrondissements de La Baie et de Jonquière.
À La Baie, le site du monument du semeur a été restauré et la Pyramide est devenue un lieu de rassemblement incontournable. À Jonquière, le parc Price a été revampé pour le plus grand plaisir des randonneurs. Ce ne sont que quelques exemples parmi d'autres.
À Chicoutimi, les principaux monuments sont, effectivement, oubliés. Par exemple, le site de l'ancien poste de traite, fondé en 1676, l'un des joyaux historiques et des plus importants jalons de l'histoire du «Royaume du SaguenayLac-Saint-Jean», est laissé dans la plus totale indifférence.
L'endroit, situé à un jet de pierre du centre-ville, dans un endroit magnifique près des rivières Saguenay et Chicoutimi, devrait depuis longtemps avoir été mis en valeur et faire l'objet de visites touristiques.
D'autant plus qu'il se trouve collé au site de la Vieille Pulperie, un site patrimonial déjà bien exploité, et adjacent au parc de la «petite maison blanche», devenu un très bel attrait encore couru aujourd'hui, 15 ans après le déluge.
Le potentiel historique et touristique du poste de traite est donc indéniable. Les dernières fouilles réalisées sur place en 2004 par une équipe dirigée par l'archéologue Érik Langevin, de l'UQAC, ont confirmé la richesse des lieux et son excellent état de conservation général. On imagine fort bien les croisiéristes débarqués à La Baie visiter un authentique poste de traite, lieu de rencontre jadis, des autochtones et des mythiques coureurs des bois... Le mythe du Canada sauvage...
Contexte
Certes, une partie du retard dans la mise en valeur du patrimoine chicoutimien est attribuable aux élus de Saguenay, qui déterminent les investissements et les projets à prioriser en cette matière et qui ont choisi d'explorer d'autres avenues.
Il ne faut pas non plus écarter de l'équation le contexte socio-économique des dernières années. La fusion qui a conduit à la création de Saguenay a mélangé les cartes. L'accent a été mis sur l'intégration des anciennes municipalités et sur la modernisation des outils économiques de ce qui est devenu l'une des plus grandes villes du Québec.
Les débats houleux sur le nom ont laissé des traces encore visibles aujourd'hui. Puis, des secousses économiques majeures ont ébranlé les arrondissements de La Baie et de Jonquière. Les élus ont investi d'abord à ces endroits.
Sans doute, le maire de Saguenay, Jean Tremblay, un élu de Chicoutimi, a préféré investir davantage dans les autres arrondissements afin de faciliter la fusion, de calmer la grogne.
Sur le plan politique, ce n'était peut-être pas le meilleur moment pour brasser le passé, rappeler certains souvenirs, raviver de vieilles plaies. Sans doute, les élus chicoutimiens ont commis quelques erreurs en permettant la destruction de certains bâtiments historiques de l'arrondissement.
Maintenant, le contexte socioéconomique se prête à merveille à la réappropriation du passé de Chicoutimi. C'est au tout du centre-ville de cet arrondissement à subir sa cure de jouvence bien méritée. Les liens entre Saguenay et la Société historique du Saguenay sont plus solides.
Et, en 2013, le SaguenayLac-Saint-Jean célébrera ses 175 ans... »
François St-Gelais, Le Quotidien, Chicoutimi, 23 juin 2011
(Les Métis Russel Bouchard et Richard Harvey, lors de la cérémonie des offrandes aux mânes des ancêtres qui sommeillent dans le vieux cimetière de l'ancien poste de traite de CHicoutimi. Photo, courtoisie Jeannot Lévesque, le 21 juin 2011)
2 Comments:
dit :
Si ceux qui tenaient tant à conserver le nom de Chicoutimi, plutôt que Saguenay, avaient été un peu plus large d'esprit dans leurs façons de faire, ils auraient pû s'occuper de ce dossier très rassembleur et gagner la partie.
Svp. pas de "chicanes de clôtures" entre les arrondissements dans les médias et blogues. Celà aiderait sûrement à trouver une solution acceptable pour tous.
Si votre maire grand amateur d'histoire et de traditions
"canadiennes-françaises" n'est pas intéressé,faites comme lui: impliquez vos citoyens comme pour le cas de la prière.
dit :
A mon avis, on est un peuple dans le coma et les médecins a notre chevet se demande si il vaudrait mieux nous euthanasier.
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