Quand les poissons se bidonnent !
Le fjord Saguenay, à quatre jours d'un record historique, n'a toujours pas enfilé sa jaquette de glace — Quand les poissons se bidonnent !
« Pour donner une chance aux sébastes de se refaire une santé, j'espère que les glaces n'atteindront pas les 12 pouces réglementaires nécessaires. Quand l'homme n'a pas le courage de prendre les décisions qui s'imposent pour protéger la faune, la nature sans charge. » Tiré d'un texte du chroniqueur sportif Roger Blackburn, « Les glaces figent à la Baie... », « Progrès-Dimanche », 14 janvier 2007.
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Effectivement ! Quand Cromagnon et sa blonde n'ont pas le courage et l'intelligence de se faire violence, c'est l'extinction assurée. Et nous y sommes. Je me sens personnellement très à l'aise avec cette sorte d'aveu qui ne pourra certainement pas plaire à tout le monde. C'est ce qu'on appelle oser du bon bord ! Il est, en effet, illusoire d'imaginer un seul instant que les gens pourront se faire violence eux-mêmes. Ils prennent comme un dû inconditionnel tout ce qu'ils peuvent prélever et tant qu'ils le peuvent, sans se soucier des autres et de la suite. Une autre ressource... inépuisable (sic !) arrivée à son extrême limite. Comme le bois, l'eau, l'air, la faune terrestre et la tourte. Te voilà donc rendu, mon cher Roger, dans le camp des méchants « écolo-gauchistes » qui alimentent la Muse de votre chroniqueur vedette, l'ex-ministre des Catastrophes naturelles sous Bouchard, l'inénarrable Jacques Brassard. Bienvenue chez nous !
Pendant les années où je pratiquais le métier —extraordinaire et riches de rencontres— d'armurier de Chicoutimi, et lorsque j'ai entrepris l'écriture de l'histoire de la pêche blanche au Saguenay, début 2000, j'ai pu vérifier avec quelle triste insouciance les gens ont prélevé sans compter dans ce fabuleux patrimoine accumulé dans le retrait du glacier et par les âges. Parmi les nombreux témoignages accumulés lors de mon enquête sur le terrain, il est ressorti souvent qu'à l'époque où le sébaste abondait dans la Baie des Ha ! Ha ! (décennie 1980), bon nombre de « sportifs » (sic !) se faisaient comme un malin plaisir de les empiler derrière leurs cabanes, là où la bière et le petit bonheur aidant les amenaient à uriner comme des pochards.
En ce qui me concerne, arrêter cette prédation une année ou deux pour permettre à la faune halieutique de se reposer et pour rendre grâce à la Nature fatiguée, est un bien court délai eu égard aux méfaits causés dans la colonne des retombées économiques. Partis comme nous le sommes, au rythme où vont les choses dans cette histoire désolante, c'est le drame de la morue de l'Atlantique qui se prépare. Et lorsque ce temps, qui ne me semble pas très loin, sera arrivé, ils pourront alors tous brûler leurs cabanes mobiles et fermer commerces, car la source se sera tarie, et ce ne sera plus demain la veille...
Il faut prendre le temps d'applaudir et saluer le héraut quand il sait se faire porteur de vérité et de courage. Féliciations et vibrant merci à ce journaliste à qui il faudrait de suite donner un prix de mérite !
Russel Bouchard
« Pour donner une chance aux sébastes de se refaire une santé, j'espère que les glaces n'atteindront pas les 12 pouces réglementaires nécessaires. Quand l'homme n'a pas le courage de prendre les décisions qui s'imposent pour protéger la faune, la nature sans charge. » Tiré d'un texte du chroniqueur sportif Roger Blackburn, « Les glaces figent à la Baie... », « Progrès-Dimanche », 14 janvier 2007.
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Effectivement ! Quand Cromagnon et sa blonde n'ont pas le courage et l'intelligence de se faire violence, c'est l'extinction assurée. Et nous y sommes. Je me sens personnellement très à l'aise avec cette sorte d'aveu qui ne pourra certainement pas plaire à tout le monde. C'est ce qu'on appelle oser du bon bord ! Il est, en effet, illusoire d'imaginer un seul instant que les gens pourront se faire violence eux-mêmes. Ils prennent comme un dû inconditionnel tout ce qu'ils peuvent prélever et tant qu'ils le peuvent, sans se soucier des autres et de la suite. Une autre ressource... inépuisable (sic !) arrivée à son extrême limite. Comme le bois, l'eau, l'air, la faune terrestre et la tourte. Te voilà donc rendu, mon cher Roger, dans le camp des méchants « écolo-gauchistes » qui alimentent la Muse de votre chroniqueur vedette, l'ex-ministre des Catastrophes naturelles sous Bouchard, l'inénarrable Jacques Brassard. Bienvenue chez nous !
Pendant les années où je pratiquais le métier —extraordinaire et riches de rencontres— d'armurier de Chicoutimi, et lorsque j'ai entrepris l'écriture de l'histoire de la pêche blanche au Saguenay, début 2000, j'ai pu vérifier avec quelle triste insouciance les gens ont prélevé sans compter dans ce fabuleux patrimoine accumulé dans le retrait du glacier et par les âges. Parmi les nombreux témoignages accumulés lors de mon enquête sur le terrain, il est ressorti souvent qu'à l'époque où le sébaste abondait dans la Baie des Ha ! Ha ! (décennie 1980), bon nombre de « sportifs » (sic !) se faisaient comme un malin plaisir de les empiler derrière leurs cabanes, là où la bière et le petit bonheur aidant les amenaient à uriner comme des pochards.
En ce qui me concerne, arrêter cette prédation une année ou deux pour permettre à la faune halieutique de se reposer et pour rendre grâce à la Nature fatiguée, est un bien court délai eu égard aux méfaits causés dans la colonne des retombées économiques. Partis comme nous le sommes, au rythme où vont les choses dans cette histoire désolante, c'est le drame de la morue de l'Atlantique qui se prépare. Et lorsque ce temps, qui ne me semble pas très loin, sera arrivé, ils pourront alors tous brûler leurs cabanes mobiles et fermer commerces, car la source se sera tarie, et ce ne sera plus demain la veille...
Il faut prendre le temps d'applaudir et saluer le héraut quand il sait se faire porteur de vérité et de courage. Féliciations et vibrant merci à ce journaliste à qui il faudrait de suite donner un prix de mérite !
Russel Bouchard
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