« Haro sur le baudet » !!!
Par la plume in-habituellement vinaigrée de son recteur, M . Michel Belley, l'Université du Québec à Chicoutimi fustige Richard Desjardins dans les journaux du matin, et le somme de s'excuser auprès des chercheurs de l'UQAC qui, dit-il, « oeuvrent avec rigueur, depuis plus de 20 ans, à mieux comprendre notre forêt boréale afin d'en assurer la pérennité ». En effet, dans un pamphlet d'une rare intensité, le recteur rappelle au chanteur-poète abitibien que le milieu de ce haut savoir qu'il défend et représente de tous ses titres et prétentions, exige « rigueur, intégrité et humilité », et l'accuse, rien de moins, de « malhonnêteté intellectuelle » et de « démagogie ». Cela me rappelle soudainement une méchante fable où il est question d'animaux atteints d'une maladie qui a tout de la peste, « un Loup, quelque peu clerc » qui cherche un coupable, un peuple indolent qui n'en n'a rien à foutre tant qu'il n'en est pas personnellement atteint (de la peste), et un baudet sur qui pèse tous les soupçons.
Pour bien comprendre de quoi il ressort, on se rappellera que Desjardins, l'auteur de « L'erreur boréale », ce méchant gamin, qui fait la vie dure aux multipuissants de la forêt, a publié, la semaine dernière, dans les grands journaux du Québec, une série de six chroniques où il questionne, entre autres et avec beaucoup d'à-propos : 1, la bonne volonté du « Mystère » des Ressources naturelles du Québec dans les suites positives à donner au rapport Coulombe ; 2, l'industrie forestière, pour les rapines qu'elle n'a de cesse de perpétrer dans les derniers bouquets d'épinettes noires de la Boréalie québécoise ; 3, l'ex-ministre Guy Chevrette, passé de décideur de l'État à défenseur des intérêts des multis de la forêt (aussi bien dire vendeur de chars usagés) ; et 4,5,6, « Les «Docteurs Mailloux» de la foresterie boréale de l'Université du Québec de l'endroit [qui] vont essayer de faire avaler cette fraude intellectuelle aux éditorialistes du coin » afin que ces derniers puissent expliquer au bon peuple l'origine du problème —nommons les « environnementalistes » et les « Indiens », ces boucs-émissaires tous désignés...
Ce qui nous ramène au papier que j'ai personnellement rédigé la semaine dernière, en appui aux commentaires de Desjardins, papier qui, soit dit en passant, a été envoyé à tous les journaux du Québec, dont « Le Quotidien » du Saguenay. À ce jour, aucun des journaux sollicités n'a accepté de publier mon papier, préférant donner la tribune aux hérauts de l'industrie multipuissante qui semblent s'être donnés le mot pour écraser le poète écolo. Pour ceux qui ne vivent pas dans le fief de l'UQAC, des papetières et de l'Alcan, il faut savoir que le journal « Le Quotidien » est régulièrement pointé du doigt par les « écolos gauchistes » (le terme est de Jacques Brassard, un chroniqueur hebdomadaire du journal, qui a lui aussi l'assurance d'avoir toujours raison dans cette Maison), pour la vie facile qu'il fait aux développeurs, à l'Alcan et aux forestières, pour être l'appendice médiatique de l'UQAC, et pour être le chien de garde du statu quo de la désintégration régionale.
Et pour ceux qui ne connaissent pas les lettres de créances du recteur Michel Belley, il faut savoir que ce charmant garçon à qui j'ai eu plusieurs fois l'occasion de serrer la pince (!) n'est pas tout à fait libre de ses sentiments eu égard à l'industrie forestière qui sévit au Saguenay–Lac-Saint-Jean avec une grande aisance qui ne va pas sans le léchage de bottines de cette cohorte de petits commensaux qui se traînent à ses pieds. En effet, pour être en mesure de mieux juger des tenants et aboutissants de cette vive discussion, il me faut rappeler qu'en 1994 (Le Quotidien, 15 octobre 1994, p. 3), M. Belley agissait à la fois comme président d'Amisk (l'usine de panneaux gaufrés de Chambord) et professeur de finance de l'UQAC ; ce qui le place directement, sinon en conflit d'intérêt, du moins très très près des intérêts qui lient l'industrie forestière régionale à l'UQAC dont il fut du reste appelé à prendre la gouverne.
Désolé, M. le recteur, faudra repasser pour les remontrances allant à l'encontre de la « démagogie », pour la transparence dans le dossier fumant de la forêt, et pour la nature des principes moraux qu'on prétend vouloir défendre. Quand il s'agit de morale et d'affaires publiques, il y a un principe de base souverain voulant que quand on tir des roches, mieux vaut ne pas habiter une tour de verre...
Akakia
Pour bien comprendre de quoi il ressort, on se rappellera que Desjardins, l'auteur de « L'erreur boréale », ce méchant gamin, qui fait la vie dure aux multipuissants de la forêt, a publié, la semaine dernière, dans les grands journaux du Québec, une série de six chroniques où il questionne, entre autres et avec beaucoup d'à-propos : 1, la bonne volonté du « Mystère » des Ressources naturelles du Québec dans les suites positives à donner au rapport Coulombe ; 2, l'industrie forestière, pour les rapines qu'elle n'a de cesse de perpétrer dans les derniers bouquets d'épinettes noires de la Boréalie québécoise ; 3, l'ex-ministre Guy Chevrette, passé de décideur de l'État à défenseur des intérêts des multis de la forêt (aussi bien dire vendeur de chars usagés) ; et 4,5,6, « Les «Docteurs Mailloux» de la foresterie boréale de l'Université du Québec de l'endroit [qui] vont essayer de faire avaler cette fraude intellectuelle aux éditorialistes du coin » afin que ces derniers puissent expliquer au bon peuple l'origine du problème —nommons les « environnementalistes » et les « Indiens », ces boucs-émissaires tous désignés...
Ce qui nous ramène au papier que j'ai personnellement rédigé la semaine dernière, en appui aux commentaires de Desjardins, papier qui, soit dit en passant, a été envoyé à tous les journaux du Québec, dont « Le Quotidien » du Saguenay. À ce jour, aucun des journaux sollicités n'a accepté de publier mon papier, préférant donner la tribune aux hérauts de l'industrie multipuissante qui semblent s'être donnés le mot pour écraser le poète écolo. Pour ceux qui ne vivent pas dans le fief de l'UQAC, des papetières et de l'Alcan, il faut savoir que le journal « Le Quotidien » est régulièrement pointé du doigt par les « écolos gauchistes » (le terme est de Jacques Brassard, un chroniqueur hebdomadaire du journal, qui a lui aussi l'assurance d'avoir toujours raison dans cette Maison), pour la vie facile qu'il fait aux développeurs, à l'Alcan et aux forestières, pour être l'appendice médiatique de l'UQAC, et pour être le chien de garde du statu quo de la désintégration régionale.
Et pour ceux qui ne connaissent pas les lettres de créances du recteur Michel Belley, il faut savoir que ce charmant garçon à qui j'ai eu plusieurs fois l'occasion de serrer la pince (!) n'est pas tout à fait libre de ses sentiments eu égard à l'industrie forestière qui sévit au Saguenay–Lac-Saint-Jean avec une grande aisance qui ne va pas sans le léchage de bottines de cette cohorte de petits commensaux qui se traînent à ses pieds. En effet, pour être en mesure de mieux juger des tenants et aboutissants de cette vive discussion, il me faut rappeler qu'en 1994 (Le Quotidien, 15 octobre 1994, p. 3), M. Belley agissait à la fois comme président d'Amisk (l'usine de panneaux gaufrés de Chambord) et professeur de finance de l'UQAC ; ce qui le place directement, sinon en conflit d'intérêt, du moins très très près des intérêts qui lient l'industrie forestière régionale à l'UQAC dont il fut du reste appelé à prendre la gouverne.
Désolé, M. le recteur, faudra repasser pour les remontrances allant à l'encontre de la « démagogie », pour la transparence dans le dossier fumant de la forêt, et pour la nature des principes moraux qu'on prétend vouloir défendre. Quand il s'agit de morale et d'affaires publiques, il y a un principe de base souverain voulant que quand on tir des roches, mieux vaut ne pas habiter une tour de verre...
Akakia
2 Comments:
dit :
N'empêche que la réalité est bien celle que Desjardins dénonce la surexploitation et le manque de respect envers l'environement.Mais c'est vrai monsieur dérange; il faut le faire taire.Il peut se tromper sur certain chose mais la leçon finale qu'il dénonce avec beaucoup de courage et de conviction est vrai. Que ces haut bourgeois se regardent le nombril, se sont eux les pires escrocs de ce temps et depuis trop longtemps. C'est quoi cette manie de toujours vouloir performer en détruisant l'éco-système. Bon courage Desjardins et continue le combat.
dit :
Chicoutimi, le 10 février 2006
Ce matin, dans le journal Le Quotidien, l'ex-ministre Jacques Brassard publie une longue plaidoirie en faveur des industriels de la forêt et en remet sur le dos de Desjardins. J'ai envoyé deux papiers pour donner mon impression à ce journal, mais aucun n'a été publié. Le journal Le Quotidien, qui est très près près des « développeurs » et très près de l'UQAC, n'a publié, à cette heure, que des textes qui dénoncent Desjardins. Je connais bien ces gens, s'ils se sentent coincés, ils vont publier le commentaire contradictoire le plus faible qu'ils vont recevoir, ce qui leur permettra, encore une fois, de sauver la face.
Je vous ferai remarquer également que le journal Le Quotidien, qui a donné la voix au recteur, à Guy Chevrette et à Jacques Brassard, n'a pas publié au préalable le feuilleton de Desjardins. Vous avez là le plus bel exemple d'un journal rompu aux intérêts des multipuissants...
Akakia
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