La Boréalie, un pays en gestation...
Pour les nationalistes de la « nation civique franco-québécoise » qui ne digèrent pas mes commentaires sur la balkanisation du Québec, la grande presse nationale nous apprend ce matin que le maire de Kénora, petite ville du nord-ouest de l'Ontario, siège ces jours-ci sur un comité chargé d'évaluer la possibilité que sa région se sépare éventuellement de sa province et s'annexe à la voisine Manitoba. Pour les Ontariens, qui n'ont jamais été capables de se faire à l'idée de l'indépendance du Québec, imaginez ce que ce genre de projet peut signifier. Le virus québécois, comme la grippe aviaire dont on craint tant et si bien l'arrivée dans nos demeures, a muté pour devenir transmissible aux humains qui parlent franglais...
Selon ce qui ressort de la nouvelle officielle signée PC (Pierre Cantin !?!), il appert que la Boréalie ontarienne vit à peu-près les mêmes stress que la Boréalie québécoise, et qu'elle n'entend plus subir sans combattre la tiersmondisation de son économie. Tant qu'à faire dans la déchéance, se disent les pères de cette étude décapante, cessons d'être les vaches à lait de Toronto et de sa périphérie, et associons notre destinée à celle du Manitoba ; ce qui aurait pour conséquence magistrale de leur donner 11 députés, un poids infiniment plus significatif que les trois sièges qu'elle compte parmi les 105 de l'assemblée nationale.
Le cas de la Boréalie ontarienne n'est pas sans nous rappeler celui de la Boréalie québécoise, tiersmondisée par un mauvais programme de répartition de la richesse collective qui se fait au profit de Montréal. Dans cette foulée, on aura intérêt également à se rappeler, qu'il y a à peine six ans, en 1999, un député à la Chambre des Communes, André Harvey, du comté de Chicoutimi, prônait déjà la provincialisation de sa région, pour se libérer de l'étreinte métropolitaine (Montréal) qui s'emploie, avec un mortel succès, à sucer tout ce qui se produit au Nord et en périphérie.
Évidemment, le cas de la région de Kénora ne risque pas d'être décidé au cours du prochain mandat ni dans le suivant. Ce qu'il faut retenir cependant de ce programme sorti de la tête d'un groupe de décideurs crédibles, c'est l'existence d'une fracture canadienne nord-sud. Une fracture marquée par des disparités économiques endémiques de plus en plus visibles, des écarts qui se vérifient dans le processus de désintégration socio-économique de ces régions, fruit d'un mauvais programme de répartition de la richesse collective nationale et d'une péréquation déréglée qui permet aux grandes villes du sud de s'enrichir sur le dos des plus pauvres qui se retrouvent invariablement au nord.
Au rythme où vont les choses, les méfaits du réchauffement de la planète aidant, le nord polaire s'ouvrant à des perspectives nouvelles, les Indiens les Métis et les Canadiens français appelés au réveil ; eu égard, donc, à cette nouvelle réalité, il n'est pas interdit d'imaginer que la pauvreté canadienne, qui se retrouve justement dans sa nordicité, se retrouve autour d'une même table pour élaborer les articles d'une constitution souveraine marquant la naissance d'un nouveau pays, la BORÉALIE ! Dans le langage des historiens, on appelle cela une utopie, une utopie qui doit déjà en faire rêver plus d'un...
Akakia
Selon ce qui ressort de la nouvelle officielle signée PC (Pierre Cantin !?!), il appert que la Boréalie ontarienne vit à peu-près les mêmes stress que la Boréalie québécoise, et qu'elle n'entend plus subir sans combattre la tiersmondisation de son économie. Tant qu'à faire dans la déchéance, se disent les pères de cette étude décapante, cessons d'être les vaches à lait de Toronto et de sa périphérie, et associons notre destinée à celle du Manitoba ; ce qui aurait pour conséquence magistrale de leur donner 11 députés, un poids infiniment plus significatif que les trois sièges qu'elle compte parmi les 105 de l'assemblée nationale.
Le cas de la Boréalie ontarienne n'est pas sans nous rappeler celui de la Boréalie québécoise, tiersmondisée par un mauvais programme de répartition de la richesse collective qui se fait au profit de Montréal. Dans cette foulée, on aura intérêt également à se rappeler, qu'il y a à peine six ans, en 1999, un député à la Chambre des Communes, André Harvey, du comté de Chicoutimi, prônait déjà la provincialisation de sa région, pour se libérer de l'étreinte métropolitaine (Montréal) qui s'emploie, avec un mortel succès, à sucer tout ce qui se produit au Nord et en périphérie.
Évidemment, le cas de la région de Kénora ne risque pas d'être décidé au cours du prochain mandat ni dans le suivant. Ce qu'il faut retenir cependant de ce programme sorti de la tête d'un groupe de décideurs crédibles, c'est l'existence d'une fracture canadienne nord-sud. Une fracture marquée par des disparités économiques endémiques de plus en plus visibles, des écarts qui se vérifient dans le processus de désintégration socio-économique de ces régions, fruit d'un mauvais programme de répartition de la richesse collective nationale et d'une péréquation déréglée qui permet aux grandes villes du sud de s'enrichir sur le dos des plus pauvres qui se retrouvent invariablement au nord.
Au rythme où vont les choses, les méfaits du réchauffement de la planète aidant, le nord polaire s'ouvrant à des perspectives nouvelles, les Indiens les Métis et les Canadiens français appelés au réveil ; eu égard, donc, à cette nouvelle réalité, il n'est pas interdit d'imaginer que la pauvreté canadienne, qui se retrouve justement dans sa nordicité, se retrouve autour d'une même table pour élaborer les articles d'une constitution souveraine marquant la naissance d'un nouveau pays, la BORÉALIE ! Dans le langage des historiens, on appelle cela une utopie, une utopie qui doit déjà en faire rêver plus d'un...
Akakia
10 Comments:
dit :
Une utopie ? Oui. Mais les grandes réalisations qui améliorent les conditions de vie des populations ont généralement comme point de départ une utopie. Bravo pour votre site et vos réflexions. Je vais passer vous lire quotidiennement.
dit :
Merci de votre intervention. J'ignore si je vais être en mesure de vous en donner à chaque jour, mais j'ai l'intention de ne pas lâcher. C'est la fréquence des visites et des interventions qui vont assurer le succès de ce... blog-journal» !
À la prochaine
Akakia
dit :
Pour ma part, je pense que non seulement ce n'est pas une utopie, mais que bientôt, ça deviendra une évidence à envisager très sérieusement.
Parce que, y'a des limites à tourner en rond.
Le PQ devra bientôt montrer son vrai visage. Ce ne sera pas beau à voir...
C'est peut-être ce qui donnera l'élan à cette "utopie".
Guy Vandal
dit :
Vous soulevez-là une double réalité dont j'ai pris connaissance uniquement à la fin de la rédaction de mon texte : un, à savoir que la Boréalie —tant canadienne que québécoise— est essentiellement peuplée d'Autochtones (entendons les Inuits, les Indiens, les Métis et les Canadiens français voire même les Acadiens si l'on étend la Boréalie à la portion nord des Maritimes) ; deux, que le sud est multi-ethnique, multi-linguistique et multi-culturelle. Voilà ce que les Montréalais, les Torontois et les citoyens des autres grandes villes du pays sont incapables de voir et ne semblent pas vouloir admettre...
Akakia
dit :
Vous oubliez les Québécois dans tout cela.
Vous dites vrai sur certaines aspect du problème, mais le blâme, ne vient-il pas plutôt aux gestionnaires de l'état et des grandes métropoles au lieu de mettre la faute à la nation entière. Enfin,c'est cela que j'ai cru comprendre. Corrigez moi si je me trompe?
Vélik
dit :
Non, je ne condamne pas qui que ce soit dans cette affaire, je constate simplement que la réalité canadienne est en train de subir une mutation, et que le réchauffement de la planète n'y est peut-être pas étranger. Je constate des faits troublants, et je n'ai pas de réponse. Ce que je croyais être un phénomène essentiellement québécois —la fracture nord-sud— se révèle être pan-canadien. C'est tout nouveau pour moi, et c'est ce qui vient de se passer dans le nord de l'Ontario qui m'ouvre à cette découverte...
Akakia
dit :
La fracture nord-sud est un choc de culture pur et simple, cela me fait pensez aux Bretons et Français, l'un veut imposer ses lois et l'autre ne veut rien savoir, car il est différent. C'était à prévoir, comment un peuple peut t-il vivre avec son conquérant? D'aucune façon.Comme le disait Parizeau et bien d'autre dans le contexte de la mondialisation le droit à l'autodétermination est plus que nécessaire c'est l'arme pour survivre.
dit :
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blogue.
dit :
Désolé ! Le commentaire qui vient d'être enlevé, n'était pas destiné à ce sujet. Il est disponible sur celui sur l'Approche commune.
dit :
C'est ce que l'on appelle déshabiller Pierre pour habiller Jacques ; vendre le cheval pour acheter du foin ; échanger le poêle pour avoir du bois de chauffage... Ou, dit plus proprement : c'est exproprier le propriétaire de la maison pour la donner au locataire. Dans ce pays, je parle du Québec, on peut être Haïtien, Italien, Juif, Dominicain, Indiens. Mais pas Canadien français ni Métis, car se serait rappeler que ce sont eux, ces Autochtones, qui ont fondé, défriché, construit et fait prospérer le pays (avec les Indiens, bien entendu, mais eux c'est une toute autr affaire !). En fait, on (les indépendantistes, le consortium idéologique de la fabuleuse «nation civique franco-québécoise») a appliqué, avec le concours du législateur provincial et fédéral trouvez l'erreur, l'idée déphasée et venue d'ailleurs que c'était aux Autochtones de s'adapter à l'arrivant et que le contraire était bêtement raciste (sic) ! Alors, ne nous surprenons pas que les arrivants aient pris toute la place, puisque nos chefs et notre élite leur a donné sur un plateau d'or. Voilà la fracture, voilà pourquoi le Nord boréale commence à s'agiter et exprime l'idée de se séparer du sud (entendons le triangle Montréal, Toronto, Ottawa)...
Russel Bouchard
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