mardi, décembre 10, 2013

Incendie majeur sur le pont Dubuc - Chicoutimi perd le Nord... et Saguenay perd tous ses droits !


Les piliers du pont Dubuc, à Chicoutimi, lors de ;la construction, en 1971
Photo, collection Russel Bouchard
Le pont Dubuc fermé pour cause d'incendie, personne ne l'attendait celle-là ! En voilà une qui devrait passer à l'histoire et qui nous rapproche de l'enfer routier que vivent au quotidien les Montréalais. Personne ne l'attendait sauf un il faut bien dire ! Nul doute que, si l'élection municipale avait été programmée pour le deuxième dimanche de décembre au lieu du premier de novembre, nous aurions assisté à un vote record en faveur de l'échevin sortant, Marc Peterson qui en a fait son cheval de bataille depuis son premier mandat et qui s'émouvait en fonction du pire à venir. Bravo Marc, les faits te donnent raison ! Retour sur une catastrophe annoncée. Espérons dans cette désolante histoire d'un pont à quatre voies déjà mal foutues, qu'une fois ne sera pas coutume.

Pour parodier notre Céline nationale, Québec et son député-ministre qui ont relégué la question aux calendes grecques peuvent toujours dire aux riverains du nord : « Take a kayac ! »

Le pont de Sainte-Anne, reliant les deux rives du Saguenay,
à Chicoutimi, en 1963.
Photo : coll. Russel Bouchard
Le temps est donc idéal pour rappeler à notre mémoire que le pont de Sainte-Anne tout laid tout rouillé, ce vieux tas de ferrailles qu'on laisse délibérément vieillir jusqu'à ce qu'il s'effondre de lui-même pour qu'on n'en parle plus (à la manière de Saguenay, pour se débarrasser du patrimoine), fête justement sa quatre-vingtième année en 2013. Eh oui, 80 ans le 1er décembre dernier. Si nous ne l'avions pas encore sur ses pattes de béton celui-là, malgré ses rides et ses os de fer rachitiques, pour permettre aux citoyens de Chicoutimi-Nord d'accéder à la rive sud de Chicoutimi, il faudrait rappeler le « Tremblay » (pas le maire mais le dernier traversier !) à la rescousse en attendant que la glace scelle l'union entre les deux rives. 

Justement, qui se souvient qu'avant son ouverture, en 1933, les citoyens des deux rives restaient totalement isolés dans les périodes de redoux, alors que ni le traversier ni le transport sur la glace n'étaient possibles. Parfois, comme au cours de l'hiver 1895-1896, un hiver particulièrement doux, les citoyens des deux rives furent isolés trois semaines durant.  
Le traversier le « Tremblay », en 1932, quittant le quai de Sainte-Anne
pour Chicoutimi.
Photo : coll. Russel Bouchard

Cela dit et cela étant, prenons donc ce temps d'arrêt  que nous offre ce dernier événement, pour rappeler à notre député-ministre et à son gouvernement qui siègent à Québec que le pont Dubuc, qui a été ouvert à la circulation en septembre 1972, est déjà vieux de 41 ans, qu'il a été mal conçu pour les besoins d'aujourd'hui, et qu'il faudra plus que des voeux pieux pour y apporter une solution adéquate. Prenons également le temps de leur rappeler qu'il n'y a plus de fusion municipale possible sans communications adéquates entre les deux rives, que la Côte-Nord du Saint-Laurent s'éloigne de Québec au point de devenir un autre pays et que la partie nord du Lac-Saint-Jean ne peut que retourner aux temps héroïques où il fallait trois jours bien comptés à un colon de Péribonka pour aller chercher sa farine à Chicoutimi et laisser au passage trois poches de patates gelées.

Akakia